EMI Gail K
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

Il a fallu m’opérer une deuxième fois pour retirer le liquide entourant le cœur et les poumons, rendant la respiration très difficile. Il était infecté par le staphylocoque doré.

Après l’anesthésie, certains patients entendent et sentent bien plus tôt que d’autres. Je me suis rendu compte que l’opération avait commencé, j’étais en vie mais ce n’était pas agréable car j’entendais tout. Les médecins et les infirmières, chargés de me nettoyer à la fin de l’opération et de me préparer pour le retour aux soins intensifs, ne cessaient de discuter. Je les ai entendus s’apitoyer en disant que j’avais une fille de 10 mois et que j’allais peut-être ne jamais la revoir. Ils parlaient de ma famille, de mes deux sœurs, de mon père et de mon mari.

« Pourquoi parlent-ils de moi et de ma famille de cette façon alors que je suis encore en vie ? Ils ne devraient pas parler comme cela, ils devraient me voir, je suis là, j’écoute ! » Intérieurement, je hurlais désespérément.

La situation était très critique. Je tenais à la vie par un cheveu et le résultat des examens imposait d’employer un fluide. Ce n’était pas encourageant, mon corps tout entier était envahi par les germes du staphylocoque doré. Il était très compliqué d’éradiquer cette bactérie dans l’état qui était le mien. Peut-être qu’au cours de la première opération cette région avait été contaminée, personne n’en savait rien.

Je me suis réveillée aux soins intensifs, dans un box aux parois vitrées. J’ai ouvert les yeux et je me suis rendu compte que toute ma famille était assemblée autour. La souffrance peinte sur les visages confirmait ce que j’avais entendu, ce n’était pas le fruit de mon imagination. J’avais un pied dans la tombe, mais dans mon âme/mon esprit était plus fort que jamais. Je n’avais aucun moyen de communiquer cette confiance/cette force car j’étais intubée, sous respirateur et je ne pouvais m’exprimer que par signes.

Les médecins m’ont demandé comment je me sentais et j’ai levé les bras en signe de victoire, comme Rocky, le boxeur, c’est alors qu’on m’a attaché les mains aux rails du lit, à cause du risque d’arrachement des tubes du respirateur. J’ai vu les médecins se retirer avec mes parents et mon mari, afin de converser à l’écart des soins intensifs.

« Très probablement Ana Cecilia délire ou plus exactement souffre de dommages au cerveau. Nous cherchons quel type d’antibiotique utiliser pour traiter la bactérie qui l’infecte. »

Ma mère a demandé : « Mais qu’a-t-elle Docteur ? Que va-t-on faire maintenant ? »

« C’est un début d’infection au staphylocoque doré, c’est très dangereux. » Mes parents ont été un peu réconfortés, mais mon mari a poursuivi la discussion avec les médecins.

« A quel point est-ce grave, docteur ? »

« C’est très grave. Il n’est pas très facile pour moi de vous le dire, mais je vous recommande de mettre en ordre les papiers d’admission. Elle est enregistrée en tant que célibataire, avec son nom de jeune fille. Si elle devait décéder, vous auriez de gros problèmes pour la sortir vous-même de l’hôpital. »

« Décéder ? »

« Nous avons deux options pour la traiter/éradiquer le staphylocoque doré. Comme les examens définitifs n’ont pas encore été pratiqués, nous allons devoir prendre le risque et entamer le traitement. Si nous ne commençons pas aujourd’hui, en espérant que nous avons raison, nous allons la perdre dans les jours qui viennent. »

Le cœur brisé, mes parents et mon mari sont rentrés à la maison. A l’hôpital, il n’y avait pas d’endroit convenable où ils auraient pu passer la nuit. Aujourd’hui il y a des fauteuils confortables pour passer la nuit auprès d’un membre de la famille dans un état critique.

Pendant ce temps, dans mon box, j’ai à plusieurs reprises tenté de faire signe que le tube dans ma gorge me faisait très mal. J’ai réussi à bouger la tête, mais avec les mains attachées, l’intubation et les effets de l’anesthésique, je n’ai pas réussi à me faire comprendre.

J’ai fait en sorte qu’une infirmière me donne un crayon et un carnet pour écrire ce que j’avais à dire. J’ai seulement pu noter : « J’ai mal à la gorge. ». Une des deux infirmières s’occupant en permanence de moi, a posé la main sur ma tête en disant : « C’est normal que ce soit un peu inconfortable, mais il faut laisser le tube en place. ». C’était peine perdue, personne ne voulait m’écouter, la douleur que je ressentais était anormale. J’avais été intubée auparavant et je n’avais ressenti aucune gêne. Il était inutile de persister à leur dire que le tube était mal posé.

Quelques heures plus tard, au petit matin, l’expérience sans-doute la plus mémorable de ma vie a commencé. Une des infirmières a dit à l’autre qu’elle allait retrouver son petit-ami au   McDonald's du premier étage de l’hôpital. Comme tout semblait bien se passer, l’autre m’a dit qu’elle allait seulement chercher de l’eau, qu’elle n’allait pas être absente longtemps. L’eau n’était qu’à quelques pas de mon box. Cela paraissait normal, sans conséquences. Mais ainsi que je m’étais efforcée de l’exprimer, le tube était mal posé, les secrétions l’ont obstrué et j’ai fini par étouffer, l’air ne parvenant plus aux poumons.

Sans personne pour me surveiller, ma première réaction a été d’arracher les tubes pour pouvoir respirer. Avec les bras attachés c’était impossible, en dépit de tous les soubresauts réalisés de toutes mes forces. Bien plus tard mes bras allaient subir les hématomes et la douleur liés à mes tentatives. Je me suis rendu compte que le lit avait beaucoup bougé, mon corps se tordait, impuissant. Les secondes semblaient des heures.

Quasi simultanément, l’alarme du respirateur a sonné. Elle était puissante, comme si une ambulance s’était trouvée dans mon box. J’ai eu l’impression qu’une armée de médecins et d’infirmières pénétrait dans le box. J’ai entendu crier : « Respirateur ! Respirateur ! ». On appelait l’équipe de spécialistes. J’ai eu l’impression qu’ils criaient comme des fous. J’entendais tout, mais je ne pouvais pas respirer.

Pendant ce temps-là, des infirmières me maintenaient les jambes et tentaient de me tranquilliser dans le lit. Afin de réaliser la procédure requise, les médecins ont retiré la partie supérieure du tube qui pénétrait dans ma gorge. On a mis un peu de liquide dans le tube qui sortait de ma bouche et tenté d’aspirer les mucosités. J’ai continué à lutter pour qu’on m’aide à respirer. Mes tentatives désespérées pour recevoir un peu d’air conjuguées à l’adrénaline, m’ont fait me tordre à tel point que quatre personnes ne suffisaient pas à me maintenir. Je ne voulais qu’une chose : respirer.

Mon corps s’accrochait à la vie en dépit de sa faiblesse, de l’infection, de l’opération récente, du manque d’oxygène. Mon corps n’a pas succombé facilement, rassemblant ses dernières forces pour survivre.

On a retenté la procédure, sans pouvoir libérer le tube, peut-être parce qu’il était mal positionné. J’ai commencé à avoir des vertiges et à perdre connaissance, le corps a commencé à céder. J’ai cessé de respirer et le cœur s’est arrêté presque immédiatement. Puis je suis partie.

 

Tout à coup, j’ai ouvert les yeux et je me suis sentie totalement libérée. Je me suis vue en chemise d’hôpital, autour de mon corps les médecins essayaient de me réanimer. Je les ai vus bouger frénétiquement, de plus en plus petits et lointains. La sensation était bizarre parce que je me sentais totalement intègre, mais sans l’ombre d’un doute je voyais mon corps inerte face à moi. Je flottais seule. Personne n’essayait de maintenir mes jambes et mes bras douloureux. Le soulagement était immense. Je n’avais aucun contrôle sur ce qui se passait, j’ai lâché prise. Ensuite a commencé le plus merveilleux des voyages.

Je flottais dans ce qui paraissait être un arbre. J’étais simple spectatrice. Au début j’ai eu l’impression qu’un niveau de branches abritait de petits animaux, dont des écureuils, des lapins et des oiseaux. Tous étaient en harmonie, je ressentais de la sérénité, de la plénitude, eux rayonnaient un amour tel que je n’en avais jamais connu, encore moins provenant d’un animal : une plénitude jamais vécue. Les sons pénétraient mon âme, tout ce que j’avais laissé derrière moi n’a plus eu d’importance. Vivre cette sensation était la seule chose qui retenait mon attention à ce moment-là.

 J’ai continué à flotter pendant que mon corps se détendait, mes muscles ont cessé de me faire souffrir, je respirais librement, je ne me sentais plus fatiguée. Le soulagement n’était pas seulement extérieur, mais intérieur également. Immédiatement, j’ai vu un deuxième niveau, d’autres branches qui s’étendaient, la scène était inimaginable. Il y avait de grands animaux, des chevaux, des girafes, des éléphants, des lions et de nombreux autres. Le spectacle était magnifique. La couleur de robe de chaque espèce m’a stupéfiée. Pour la première fois je voyais ces animaux sauvages comme des êtres inoffensifs, amicaux, ce qui n’étais pas le cas auparavant. C’était comme si nous-nous connaissions les uns les autres, que nous faisions partie de la même famille. J’éprouvais de l’amour pour eux et je savais qu’ils m’aimaient aussi.

J’ai continué à m’élever. J’ai vu un troisième niveau de branches. Elles étaient emplies d’enfants de toutes les races et de tous les âges, chacun unique et magnifique. Tout le monde était heureux. On n’entendait que rires, chants et douces petites voix. Des sourires illuminaient le visage des enfants. Ils jouaient et couraient dans la prairie, s’éclaboussaient à l’eau cascadant d’une fontaine au centre du jardin. Je n’ai pu parler à personne, en fait je n’ai pas essayé, je me suis contentée d’observer, de profiter de ce splendide paysage dont émanait l’amour de tous côtés. Pendant ce voyage, la communication ne fut pas verbale, j’ai été inondée d’amour, je n’ai donc rien dit. J’en ai profité, j’étais enchantée par ce spectacle somptueux. Si j’avais eu le choix, j’aurais décidé de rester là-bas. Mais j’étais telle un ballon échappant aux mains d’un enfant, sans souci de ce qu’il laisse derrière lui, allant là où le vent l’emporte.

A cet instant je me suis souvenue d’Ana Cecilia. Mais je ne m’en préoccupais pas, je savais que tout allait bien se passer pour elle. J’ai ensuite pu la voir dormir paisiblement dans son lit. J’éprouvais beaucoup de sérénité et une grande proximité avec elle, comme si j’étais à ses côtés. Je ne m’inquiétais pas, je me suis seulement approchée, éprouvant de l’attention envers elle.

Je me suis rendu compte que j’avais la faculté de voir devant, derrière, en haut, en bas ou partout à la fois, sans avoir à me préoccuper d’une direction, ou de tourner la tête. Mes yeux voyaient comme en trois dimensions. Je n’éprouvais ni crainte, ni angoisse. Cela représentait beaucoup d’informations simultanées, tout était assimilé et me fascinait. J’avais la sensation que cet endroit recelait de la magie.

Un peu plus haut, j’ai vu un autre vaste niveau de branches. Cette fois il y avait des adolescents, des gens d’âge moyen et d’autres à l’orée de la vieillesse. J’ai vu de l’harmonie, de la sérénité, du bonheur. Les gens souriaient et je me suis sentie renforcée. Les voix étaient claires, harmonieuses et fluides. La communication circulait de façon naturelle. L’atmosphère était totalement paisible, emplie d’amour. Là aussi, au centre d’un grand jardin, se trouvait une fontaine entourée de fleurs multicolores. L’eau cascadait à différents rythmes, formant des images en harmonie avec un son stupéfiant. Les gens s’asseyaient en rond parlant et se souriant les uns aux autres. Ils ne parlaient pas au moyen de sons produits par la bouche. C’était comme s’ils pouvaient tout dire par l’esprit. Et je les entendais. Dans le jardin, ils apprenaient, lisaient un livre, ou se contentaient de profiter du soleil. Le paysage était fantastique.

J’ai continué à être emportée dans ce voyage, ne faisant que profiter du plaisir de poursuivre ce périple, m’élevant dans cet arbre qui constituait un tunnel empli de vie, il semblait que tout n’y faisait qu’un ; cela me procurait une sensation de plénitude, d’accomplissement, de liberté. Je pouvais respirer profondément, m’oxygéner. Je ne me sentais plus malade. Je ne ressentais absolument aucune douleur. Je me souvenais de mes parents et de mon mari. Je savais qu’ils souffraient, mais aussi que tout allait bien se passer pour eux. Je voulais les consoler, les aimer de plus en plus. Rien, absolument rien, ne m’inquiétait. C’était comme si j’avais su que tôt ou tard, ils allaient profiter de la merveilleuse sensation de bien-être que j’éprouvais. J’avais cessé de m’inquiéter.

J’ai encore légèrement progressé vers un autre niveau de branches, cette fois j’ai vu un vaste groupe de personnes âgées. Elles souriaient, paraissant fortes et vigoureuses. Nombre d’entre elles étaient assises, conversant sans parler, profitant simplement du paysage. Elles se trouvaient au milieu de jardins emplis de fleurs, d’arbres de différentes variétés, de rivières aux eaux pures. Elles marchaient sur des sentiers en discutant. J’ai été frappée que personne n’ait de problème pour se déplacer.

Tout à coup, je me suis rendu compte que mon corps était empli d’électricité, qu’il rayonnait de la lumière. Je me sentais accomplie, le paysage était tout simplement splendide et mon âme pleine de bonheur.

J’ai regardé vers le haut pour voir ce qui se passait, tout alors était spectaculaire avec des sensations jamais éprouvées auparavant. J’ai vu un fin cercle jaune si intense qu’il m’a attirée. Ma curiosité naturelle m’a également incitée à y pénétrer pour voir ce qu’il y avait derrière.

Cette curiosité s’est muée en désir, je voulais y entrer. Mais en dépit de mes efforts, je n’ai pas pu accélérer mon déplacement. Par des tentatives impatientes, j’ai réussi à pénétrer lentement dans ce petit espace. On aurait dit un fil de soie, doux et délicat.

Croyant que j’allais finalement pouvoir vivre dans la lumière à l’intérieur, j’ai élevé la tête et les épaules. Bloquée à la taille, toutes les parties de mon corps ont été emplies. J’ai été éblouie, en extase totale. Je respirais profondément, pour m’emplir complètement de cette sensation stupéfiante. Je ne voulais, ne nécessitait rien d’autre. J’étais arrivée au bout, à la destination finale, en aucune manière il ne pouvait y avoir plus d’amour que cela, je le sentais, je le savais et je le savourais immensément.

Aucun plaisir, sentiment de paix, d’harmonie, de plénitude ou d’extase ne pourrait décrire la sensation d’être étreinte par cette lumière qui m’a emplie d’amour total. Les mots ne suffisent pas. Je voyais, j’entendais et je percevais tout sans bouger de cet arbre qui me faisait flotter. C’était comme si tout ne faisait qu’un, tout était lié. Je pouvais être partout simultanément, communiquer avec tout le monde sans rien dire. Je me sentais totalement aimée, acceptée, sans l’ombre d’un conflit ou d’un trouble. J’avais l’impression de me sentir chez moi avec toute la famille de la création.

Sans avoir examiné quoi que ce soit, j’ai presque immédiatement senti la caresse d’une main sur le dessus de la tête. J’ai instantanément été inondée d’un amour inimaginable. J’étais emplie d’extase. Au moment où la main m’a touchée, j’ai entendu une voix douce, superbe et quasi-mystique me dire : « Reste calme et va en paix. Fais tout ce que je t’ai demandé. ».

J’ai voulu poser des questions, comprendre, investiguer davantage, mais j’ai immédiatement entamé mon voyage de retour. J’ai revu les niveaux de branches, mais très rapidement. Il était impossible d’en profiter même si je le voulais, je n’ai pu que repartir brusquement. Je ne voulais pas quitter cette magnifique expérience, tellement agréable et que j’aimais tant.

Je ne cessais de me demander : « Pourquoi devais-je partir alors que je pouvais enfin me reposer ? Pourquoi me réveille-t-on ? Pourquoi me dérange-t-on ? ».

Je me suis retrouvée dans le lit d’hôpital, autour de mon corps les médecins tentaient de me réanimer. En un instant, j’ai réintégré mon corps. Ma tête tournait encore et encore. De nouveau je ressentais la douleur, l’angoisse et la colère. Les vertiges m’empêchaient de me situer dans le temps et l’espace. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu de nombreux médecins autour de moi, essayant de me réanimer. Dans la poitrine, je sentais une grande chaleur provoquée par les chocs électriques qu’on avait dû m’administrer pour relancer le cœur. J’ai alors entendu les cris des médecins.

Intérieurement, je hurlais sans qu’on m’entende : « Non ! je ne veux pas revenir, laissez-moi tranquille ! ».

J’étais désespérée. Je ne voulais pas être là. Je me suis à nouveau demandé pourquoi on m’avait réveillée, alors que je m’étais finalement endormie après avoir lutté pour respirer. C’était comme si personne ne se préoccupait de ce que je voulais. Tout le monde voulait me ramener ici-bas, où tout fait mal, où je pouvais à peine respirer. J’avais l’impression que des heures s’étaient écoulées ici, indubitablement il ne s’agissait que de quelques minutes. Mon corps a fait de la résistance et s’est retrouvé une fois de plus en arrêt cardiaque.

Les médecins ont paru perdre le contrôle, ils hurlaient : « Elle est revenue. Elle est repartie ! Elle est repartie ! Essayez encore. »

J’ai lutté pour retourner là où j’étais restée quelques secondes. Je n’avais aucune raison de rester ici, où on trouve tant de douleur, de souffrance, je voulais seulement retourner vers la lumière, l’amour et cet instant. Je voulais encore ressentir cet amour immense, cette plénitude. Personne n’entendait mes hurlements intérieurs. Je n’arrivais pas à croire que personne ne se préoccupait de ce que je voulais. J’étais incapable de penser à ma fille, à mon mari, à mes parents ou à ma famille. Plus rien n’avait d’importance après avoir vécu cette sérénité, ce repos. J’avais le sentiment que tout allait bien se passer pour eux, je ne m’inquiétais plus.

Intérieurement je réclamais : « Laissez-moi tranquille ! Je ne veux plus rester ici. Je veux repartir ! Laissez-moi partir ! ».

Après avoir lutté environ une heure à l’aide du défibrillateur et de la réanimation cardiopulmonaire, on a réussi à rétablir le rythme cardiaque. Je suis revenue. J’étais de nouveau là, à l’hôpital, avec quantité de tubes, de bruits, de respirateurs et une grande assemblée de médecins autour de moi. Peu à peu, ils sont repartis, ne subsistaient que les deux infirmières de veille, devant rester en permanence, ainsi qu’un cardiologue qui m’a assistée toute la nuit.

Au début j’étais désorientée et troublée. Il n’est pas possible de subir une telle expérience et d’espérer revenir avec la compréhension de ce qui s’est produit. On m’a reliée et je me suis rendu compte que j’étais très en colère contre tout le monde, que je ne comprenais rien. Qui m’avait parlé. Pourquoi m’avait-on dit cela ? Est-ce qu’un médecin allait me parler, ou bien Jésus lui-même allait-il me montrer la voie pour déchiffrer tout cela ? Tout s’était passé simultanément. J’avais profité d’une scène stupéfiante, on m’avait réanimée et tenté de me sauver la vie.

Des heures se sont écoulées avant que cela ne devienne clair dans mon esprit. J’ai alors pu comprendre et accepter ce qui s’était produit. J’étais allée ailleurs, dans une autre dimension, ou peut-être au même endroit mais avec la faculté de voir ce que je ne pouvais voir auparavant. Quelque chose s’était passé et je voulais comprendre parce que j’avais quitté mon corps. J’ai insisté pour m’exprimer, il m’était seulement possible d’écrire. On m’a donné un crayon dans la main gauche, car on m’avait posé un cathéter à droite. Mais je n’ai pas pu écrire. Quand j’ai essayé de demander, personne n’a pu répondre. Personne ne m’a donné d’explications. En dépit de mes efforts pour écrire dans mon petit calepin, je n’ai pas pu obtenir d’éclaircissements. Je me sentais déconcertée mais fortement stimulée. Je ne comprenais pas où j’étais allée, mais je savais que j’étais vivante alors, qu’il ne s’agissait pas de ce monde-ci, c’était un avant-goût du royaume stupéfiant qui apparaît après la mort. Tout le monde s’était comporté comme si j’étais morte, mais j’aurais voulu dire que j’étais plus saine que jamais. Je voulais qu’on cesse de se comporter ainsi, malgré mon état apparent je n’étais pas malade, je ne souffrais plus, je savais que j’allais vivre, je sentais qu’on me l’avait dit. Mais j’étais incapable de dire quoi que ce soit, ou de communiquer la force intérieure qui me soutenait, m’aidait, sans découragement malgré les mauvaises nouvelles qui allaient arriver bien plus tard.

Après de nombreux jours en état critique, j’ai subi une crise et je me suis mise à pleurer à chaude larmes, j’ai vécu une autre expérience ahurissante.

J’ai posé la tête sur l’oreiller, j’ai regardé vers le haut et j’ai vécu une des plus belles expériences de ma vie. Je me suis mise à prier Dieu afin qu’il m’accorde la sérénité. Les yeux fixés sur le plafond, tout en écoutant ma sœur, Marcela, je me suis efforcée de prendre de lentes et profondes inspirations. Je me suis concentrée sur la prière. J’ai alors senti des fourmillements dans tout le corps. Les yeux ouverts, avec la sensation d’être totalement consciente, J’ai vu descendre deux anges, l’un à droite, l’autre à gauche.

Ils rayonnaient de lumière et j’ai vu les mouvements de leurs vêtements qui ressemblaient à des tuniques de soie. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu auparavant des ailes aussi grandes et dorées, leurs corps étaient translucides et brillaient tellement qu’ils m’ont inondée d’amour pur et de plénitude. Ils se sont mis à me purifier, ils ont fait reposer ma tête avec une grande attention, ma poitrine, mes bras, mon ventre et mes jambes. J’ai eu la sensation que mon corps commençait à se libérer de toute la pression qu’il subissait. J’ai ressenti du soulagement. J’ai apprécié la scène, c’était un grand spectacle pour les yeux. Je me sentais étreinte avec amour par ces êtres. Marcela me regardait sans comprendre ce qui se passait, voyant que je me détendais à mesure que je regardais de chaque côté de mon corps.

Je suis restée en sommeil profond durant plusieurs heures. Je me suis reposée comme si c’était la première fois depuis des jours. Ma respiration s’est drastiquement améliorée. Pleurer a constitué le meilleur des exercices respiratoires. Avec force l’air a pénétré dans mes poumons, ce qui a délogé les mucosités liquides. Aussi sombre qu’ils puissent nous sembler, les évènements comportent de la lumière et donnent du sens à la souffrance.

C’est ce que j’exprime en disant : « grandir par la souffrance ». Fondamentalement, voilà les deux expériences stupéfiantes que j’ai vécues pendant mon séjour de deux mois à l’hôpital.

Informations générales :

Sexe : Féminin

Date de l’EMI :   Juin 1989

Éléments de l’EMI :

Au moment de votre expérience, y avait-il un événement qui menaçait votre vie ? Oui Maladie Mort clinique (arrêt de la fonction respiratoire ou cardiaque ou cérébrale) Je suis née avec une malformation cardiaque : les grands vaisseaux cardiaques n’étaient pas au bon endroit et je n’avais qu’un ventricule. A la naissance on a dit à mes parents que je n’allais pas vivre très longtemps. Je n’ai jamais subi d’opération ou de traitement pour cette maladie. Quelque mois après la naissance miraculeuse de ma fille, je me suis sentie très malade. Il a fallu m’opérer. Suite à l’opération, j’ai subi de très graves complications, j’étais notamment infectée par le staphylocoque doré. Ma vie était menacée. Il a fallu m’opérer pour tenter d’extraire le fluide autour des poumons, il me noyait et comprimait le cœur. J’ai vécu l’expérience consécutivement à cette seconde opération.

Comment considérez-vous la teneur de votre expérience ?     Totalement agréable

L’expérience a comporté :     une décorporation

Vous êtes-vous senti séparée de votre corps ? Indécise J’ai vu les médecins me réanimer à plusieurs reprises. J’ai plus tard appris que cela avait duré plusieurs heures. J’ai vu ma fille sur son lit, mes parents dans la souffrance, assis dans une salle d’attente. J’ignore si j’ai pu les voir pendant l’expérience, mais je savais ce qui s’était passé et j’éprouvais beaucoup d’amour envers eux. J’ai su que cela allait bien se passer pour eux et j’ai cessé de m’inquiéter. J'ai nettement quitté mon corps et j'existais en dehors de celui-ci.

Quel était votre degré de conscience et de lucidité durant cette expérience comparativement à celui que vous avez au quotidien en temps normal ? Plus conscient(e) et lucide que d’habitude Tout était logique et très clair. J’ai vu la couleur de robe des animaux, les détails des jardins, de l’eau, des arbres et de l’air. Tout était différent autour de moi. Je n’avais jamais rien vu d’aussi REEL ! Tout ce qu’on voit dans des films surnaturels, là c’était la REALITE PURE qui fait se sentir merveilleusement bien. Idem quand j’ai vu les anges.

Durant votre expérience, à quel moment étiez-vous au niveau maximum de conscience et de lucidité ? Quand j’ai vu les médecins tenter de me réanimer et quand je voyais tout sans avoir à tourner la tête. Je voyais au-dessus, en-dessous, de tous les côtés, devant, derrière et je ne ressentais aucune confusion. Tout était logique et très clair. De même, quand j’ai vu les anges, à aucun moment je n’ai douté qu’il s’agisse d’êtres spirituels emplis d’amour. Je les ai vus, je les ai sentis, j’ai ressenti leur amour et leurs caresses.

Vos pensées étaient-elles accélérées ?     Incroyablement rapides

Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir ?    Tout semblait se passer en même temps, ou le temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de temps Au moment même où je voyais qu’on tentait de me réanimer, j’ai vu que ma fille était au lit, j’ai vu mes parents, les gens qui s’amusaient, les enfants, les animaux et tout ce qui s’est produit. Rien ne m’a plongée dans la confusion. Au contraire, tout était harmonieux et stupéfiant. Tout était très logique.

Est-ce que vos sens étaient plus vifs que d'habitude ?    Incroyablement plus aiguisés

Pendant l’expérience, votre vue était-elle différente de ce qu’elle était juste avant ?  Avant l’expérience, je croyais être très sensée la plupart du temps, mais je n’allais pas au-delà des évidences. Après l’expérience, je me suis rendu compte que je comprenais ce qui sous tendait les paroles des gens, même quand ils ne l’exprimaient pas. C’était comme si j’avais connu leur histoire, que je pouvais parfaitement détecter quand une personne mentait, ou quand ce qui était dit était vrai. J’ai mieux que jamais pu décoder les actions des gens. J’ai développé une faculté de perception très aigüe. C’est parfois frustrant parce que je sais, mais je suis incapable de le prouver avant que les choses ne se réalisent.

Pendant l’expérience, votre ouïe était-elle différente de ce qu’elle était juste avant ? Tout ce que j’entendais était harmonieux, aimant avec un sentiment superbe. J’ai écouté de nombreuses voix, de nombreuses phrases, l’air, l’eau, les animaux. C’était comme si j’avais eu la faculté de les comprendre tous. J’ai eu l’impression de rapporter beaucoup d’informations, mais tellement difficiles à expliquer. Ma façon de voir la vie est très différente de celle de nombreuses personnes. J’ai écouté beaucoup de choses et il n’y a jamais eu de confusion. Les sons n’étaient pas des paroles, mais je comprenais tout. Personne ne me parlait, mais tout le monde communiquait, je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre.

Avez-vous eu l'impression d'être conscient(e) d’évènements se déroulant ailleurs, comme par perception extrasensorielle ?     Oui et les faits ont été confirmés

L’expérience a comporté :          un tunnel

Avez-vous traversé un tunnel ? Indécise Je suis entrée dans un arbre ; pour être plus précise, j’ai vu des sortes de niveaux de paradis. L’arbre m’a entrainée, des mondes merveilleux se sont ouverts avec chaque niveau de branches. J’ai tout écouté, vu et senti sans bouger de l’endroit où je flottais. C’était comme si tout était uni en moi.

L’expérience a comporté :     la présence de personnes décédées

Avez-vous vu un(des) être(s) pendant votre expérience ? J’ai senti leur présence

Avez-vous rencontré ou perçu la présence d'êtres décédés (ou encore en vie) ?  Oui Je pense avoir rendu visite à mon arrière-grand-mère, vue pour la dernière fois alors que j’avais quatre ans. Je ne lui ai pas parlé, mais sans paroles elle m’a dit beaucoup de choses. Je n’ai parlé à personne, j’ai seulement perçu les communications silencieuses. J’éprouvais tant d’amour, je ressentais tout.

L'expérience a comporté : une lumière surnaturelle

Avez-vous vu ou vous êtes-vous senti(e) entouré par une lumière intense ?    Une lumière nettement ésotérique ou surnaturelle

Avez-vous vu une lumière surnaturelle ? Oui J’ai vu une lumière qui m’a totalement inondée. Une lumière qui m’a étreinte et dans cette étreinte j’ai ressenti l’amour. Cette lumière m’a aveuglée mais sans blesser les yeux, j’éprouvais au contraire de l’extase, de la plénitude et une sécurité totale. Elle imprégnait toutes les parties de mon être. Je ne voulais pas quitter cet endroit. Je savais où je voulais demeurer.

L'expérience a comporté :    un paysage ou une ville

Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde, surnaturel ?    Un monde nettement ésotérique ou surnaturel C’était vraiment un monde différent de celui où j’avais vécu. Il n’aurait pas été possible d’y voir tout ce que j’ai vu sans bouger, d’y sentir l’amour que j’ai éprouvé pour toute la nature, tous les animaux, tous les gens, cet univers tout entier, sentir qu’on m’aimait en retour. Je n’avais jamais vu de telles gens. La sensation était celle d’un accueil inimaginable.

L'expérience a comporté :    une tonalité émotionnelle intense

Quelles émotions avez-vous ressenties durant l'expérience ? Nombreuses émotions. J’ai éprouvé du plaisir, une paix immense, un amour jamais ressenti. Je me sentais en plénitude, accomplie. Tout était logique. C’était comme si j’avais finalement pu réunir tous les fils de mon existence, comprendre ce pour quoi j’ai été créée, pourquoi je suis là. J’ai éprouvé un amour immense envers tout le monde pour être là. J’ai adoré les animaux et toute la création. A partir de cet instant je n’ai plus supporté la souffrance animale, j’ai cessé de penser que les arbres et les plantes n’ont pas de sentiments. J’ai ressenti en tout une sensation d’harmonie. Nous sommes tous liés et j’ai senti que, d’une manière ou d’une autre, il n’est rien qui ne soit pas vivant. J’éprouvais le même sentiment à l’égard de tous et de tout. Tout ne faisait qu’un.

Avez-vous éprouvé une sensation de paix ou de bien-être ?   Paix ou bien-être inimaginable

Avez-vous éprouvé un sentiment de joie ?     Une joie inimaginable

Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être uni(e) avec l'Univers ?     Je me sentais uni(e) au monde ou ne faisait qu'un avec le monde

L'expérience a comporté :    une connaissance ou un dessein spécifique

Avez-vous soudainement eu l'impression de comprendre tout ?     Tout sur l'univers Il n’y avait aucune confusion. Au contraire, pour la première fois tout comportait une logique que je n’avais jamais perçue auparavant. Tout était harmonieux, ne faisait qu’un. L’univers tout entier me faisait sentir bienvenue. Je me sentais aimée par les arbres, les animaux, les plantes et les gens : tous. J’ai compris que la douleur ne signifiait rien, que tout cela était passager. J’ai compris que la haine est la crainte du rejet, que la colère est l’insécurité. Là où je me trouvais il n’y avait rien de tout cela. Je ne voulais pas retourner sur terre. Je me sentais aimée, acceptée et reliée à mon environnement. Je suis en train d’écrire un livre qu’il m’est difficile d’achever, précisément parce que je ne trouve pas les mots pour décrire tout ce que j’ai vu, senti et vécu.

Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues ?< Je me suis souvenu de nombreux évènements passés. Je me suis rendu compte que je m’étais mariée parce que je pensais que j’allais mourir rapidement. Avant l’opération je n’aurais jamais cru survivre aussi longtemps, encore moins que j’allais avoir une fille en dépit de tous les pronostics. J’ai réalisé que j’avais peur de la mort et que je vivais pleinement avant qu’elle ne survienne. Je croyais que me marier et connaître le bonheur d’avoir une famille allait m’aider à vivre plus pleinement.

Est-ce que des scènes de l’avenir vous sont apparues ?    Des scènes de l’avenir du monde J’ai vu comment les choses étaient. J’ignore si c’était l’avenir ou bien le présent mais dans une autre dimension. Les choses étaient là, mais je crois que nous ne pouvons pas les voir. Nous vivons simultanément sur un plan physique et sur un plan spirituel. C’est mon sentiment, pas un savoir.

L'expérience a comporté : une frontière 

Avez-vous atteint une frontière ou une structure physique de délimitation ? Oui En arrivant à la lumière, j’ai compris que si j’y pénétrais je ne pourrais plus jamais revenir. C’était le but. C’était un fascinant cercle mince et jaune, la lumière qui s’y trouvait était si attirante que je ne voulais qu’une seule chose : y pénétrer et y rester. Je crois que c’était une lumière d’amour.

Êtes-vous arrivé(e) à une frontière ou à un point de non-retour ?<   J'ai atteint une barrière que l'on ne m’a pas permis de dépasser; ou j'ai été renvoyé(e) contre ma volonté. Je ne voulais pas revenir. Je voulais rester là-bas, mais la main m’a touchée, j’ignore qui ou ce que c’était. Peut-être s’agissait-il de moi dans une autre dimension, me faisant prendre conscience que je devais repartir pour raconter mon histoire, mon expérience. J’avais pour instruction de faire tout ce qu’on m’avait dit, mais cela signifiait renoncer à cette paix, cette harmonie, cet amour jamais vu. Je n’avais pas vraiment le choix, je devais repartir et voir la vie depuis une perspective différente. Il a été très difficile d’expliquer ce qui s’est passé. De nombreuses années de silence se sont écoulées.

Dieu, spiritualité et religion :

Quelle importance accordiez-vous à la religion ou la vie spirituelle avant cette expérience ?    Modérément importante pour moi

Quelle-était votre religion avant cette expérience ? Chrétienne - Catholique

Vos pratiques religieuses ont-elles changé depuis cette expérience ? Oui Tout à fait. Je nourris beaucoup ma vie spirituelle, mais pas avec des prières ou en allant à la messe. Mieux que cela, je pratique le yoga, le reiki, la prière personnelle et je fais beaucoup de méditation.

Quelle importance accordez-vous à votre vie religieuse ou spirituelle après votre expérience ?     Très importante pour moi

Quelle-est votre religion maintenant ? Autre ou plusieurs  Je pense que cette expérience m’a fait remettre en cause certaines de mes croyances. Je crois que la vie continue après la mort. Mais je ne pense pas qu’il faille l’enseigner par la peur comme le font certaines religions (christianisme, catholicisme).

Est-ce que cette expérience comportait des éléments conformes à vos croyances terrestres ?     Un contenu partiellement en accord, partiellement en désaccord avec les croyances que j’avais à l'époque de l’expérience. Je croyais qu’on ne pouvait être sauvé qu’en croyant en Jésus Christ Seigneur et Sauveur. Je me suis rendu compte que là où j’étais, il n’y avait pas de religion, a aucun moment il n’y a eu de personnes isolées ou prêchant qu’une façon était meilleure ou pire que les autres. Je crois que c’est l’esprit de chacun qui est le paradis ou l’enfer, il ne s’agit pas de lieux. C’est un état de conscience qui vous fait être dans un endroit ou dans l’autre. On ne m’a pas fait sentir qu’une seule religion détenait la vérité. Absolument ! Il n’existe qu’une vérité, elle est en vous, dans votre cœur, elle s’appelle l’amour. L’amour ne vous plonge pas dans la confusion, il ne comporte ni limites, ni règles, ni erreurs : les religions oui !

Vos valeurs et croyances ont-elles changé à la suite de cette expérience ?Oui Je ne suis pas sûre de ce que les religions apportent vraiment aux êtres spirituels. Je crois qu’elles constituent un guide pour aider autrui mais elles (au moins celles du monde occidental) sont plutôt considérées comme une manipulation des êtres humains afin de les rendre comme on le souhaite et les contrôler. Je pense que la nourriture intérieure est de la responsabilité de chacun d’entre nous, pas de celle de l’Eglise car celle-ci peut être dans l’erreur. Je crois davantage dans la découverte de méthodes permettant de trouver la paix intérieure et le bien-être en moi-même.

L'expérience a comporté :   la présence d’êtres surnaturels

Avez-vous eu l'impression de rencontrer un être ou une présence ésotérique, ou d'entendre une voix non identifiable ?    J'ai rencontré un être précis, ou une voix, clairement ésotérique ou surnaturelle La voix que j’ai entendue était nettement surnaturelle. Celle qui m’a donné une instruction était harmonieuse. Peut-être était-ce moi, ressentant qu’elle me disait également que je devais repartir, pour accomplir ce que je n’avais pas fait. La main qui m’a touché la tête m’a emplie d’électricité et m’a inondée d’amour.

Avez-vous vu des esprits religieux ou des morts ?     J’ai senti leur présence

Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu précédemment sur terre et dont le nom est mentionné par les religions (par exemple : Jésus, Mahomet, Bouddha, etc.) ? Indécise J’ignore s’il s’agissait d’un être spirituel qui m’a gardée et m’a ordonné de repartir. Je sais en revanche que c’était un être évolué, bien plus élevé, il m’a informée avec beaucoup d’amour et de sérénité, au sujet de ma mission ou fonction particulière.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos d'une existence avant la vie de mortel ? Indécise Je ne sais pas si j’ai obtenu les informations là-bas, mais depuis que je suis revenue, j’ai fait de nombreux rêves me concernant dans d’autres époques, à cheval en train de défendre quelqu’un. Je me suis également rendu-compte que je considère le monde tout à fait différemment depuis cette expérience. J’apprécie la compagnie, mais j’aime également la solitude. J’ai la sensation que mon monde intérieur est tellement rempli d’informations, que je trouve normalement en moi les réponses aux problèmes. J’ignore si j’ai acquis cela dans d’autres vies ou bien dans cette expérience au cours de laquelle j’ai reçu tant d’informations.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information sur un lien ou une unicité dans l’univers ? Oui Je suis convaincue qu’il existe une unité inimaginable dans tout l’univers. Il n’aurait pas dû être possible de ressentir l’amour d’animaux, de plantes, d’arbres, d’étoiles et de personnes que je n’avais jamais connus. Tout se passait comme si nous étions identiques, que nous-nous étions toujours connus. J’avais l’impression d’être chez moi, avec toute la famille de la création.

Croyiez-vous en l'existence de Dieu avant votre expérience ? Existence de Dieu indubitable

Pendant votre expérience, avez-vous acquis des informations sur l'existence de Dieu ? Indécise Je ne sais pas s’il s’agit de Dieu ou d’une force supérieure. Il vaut mieux dire que je crois que c’est la totalité de nous tous. On dit que Dieu est amour et je suis amour, chaque être est amour, par conséquent nous sommes tous Dieu. L’Etre Suprême est l’amour dans son expression maximale. Nous l’avons appelé Dieu comme s’il s’agissait d’un être ou de quelqu’un, mais je pense qu’il vaut mieux dire qu’il s’agit d’un autre et que cet autre est amour inconditionnel. Lorsqu’on meurt, on peut en faire l’expérience.

Croyez-vous en l'existence de Dieu à la suite de cette expérience ?     Existence de Dieu indubitable

Concernant nos vies terrestres en dehors de la religion :

Durant votre expérience, avez-vous acquis une connaissance ou de l'information particulière à propos de votre dessein ? Oui, je sais que je dois partager ce que j’ai vécu. Je ne peux cesser de partager que la vie existe après la mort, qu’il est faux que nous serons jugés finalement et que cela limitera la plénitude de notre existence. J’ai le sentiment d’avoir le dessein de partager ce qu’il en est. A travers une grande douleur, on peut être positif et optimiste. Je sais que ce que nous possédons, la quantité de nos biens n’a pas d’importance. Nos titres professionnels n’importent pas non-plus, pas davantage que toutes les choses exigées dans le monde pour obtenir un certain niveau économique et social. Ce qui est important, c’est d’aimer en dépit de ce qui peut exister. Ce qui importe, c’est de voir chez les autres ce qu’eux-mêmes parfois ne voient pas. Je crois que je dois partager que la foi constitue ce qui sauve. La foi en soi-même sauve de ses peurs, de ses échecs, de la froideur, du chagrin. Si on ne s’aime pas soi-même, il est impossible d’aimer quelqu’un d’autre. On ne sera pas capable de donner de l’amour à qui que ce soit. Je crois que je dois partager que l’amour de soi est le plus grand investissement qu’on puisse faire ; se donner le temps de se connaître soi-même, de se comprendre, de s’accepter tel que l’on est. En le faisant, on verra comment tous les autres le feront aussi. Cette expérience m’a rendue plus consciente, plus clairvoyante sur ce qui arrive vraiment aux gens. C’est comme si on pouvait deviner les souffrances et les lacunes en résultant, essayer de les aimer, de leur donner une sécurité qui les touche sans amoindrir leur valeur.

Avant cette expérience, croyiez-vous que nos vies terrestres sont significatives et importantes ?   Probablement significatives et importantes

Durant l'expérience, avez-vous reçu de l'information quant au sens de la vie ? Oui  Je me suis nettement rendu compte que la douleur ne signifie rien comparée à ce que nous pourrons vivre lorsque nous serons sur un plan différent, que tout passe, que la façon dont nous devrions mener nos vies devrait être aussi positive et optimiste que possible, à travers toutes nos difficultés, le mieux étant la certitude que nous allons vivre dans de meilleures conditions.

Croyiez-vous en l’au-delà avant cette expérience ? Existence indubitable de l’au-delà

Croyez-vous en l’au-delà à la suite de cette expérience ?      Existence indubitable de l’au-delà Oui Je suis convaincue que la vie continue après la mort. On ne meurt pas vraiment. Je crois que tout ce qui s’est passé s’est produit simultanément, quand j’étais morte et en vie. En ce qui me concerne, je crois que la mort est le début de la vie sous une autre forme. Tout ce que j’ai vu est ici, rien ne cesse d’exister. Cet amour, il nous faut simplement essayer de l’atteindre à nouveau, je ne crois cependant pas que ce soit la mort, mais simplement vivre sur le plan où nous devrions nous situer. Ce qu’il faut, c’est en devenir conscient. L’Eglise nous incite à penser que nous allons être jugés et punis. Je crois qu’en nous-mêmes nous connaissons nos bonnes ou mauvaises actions, dans cette mesure nous subissons nos vies ou nous en profitons. A la mort, je crois qu’on vivra sur un autre plan d’existence en fonction de la façon dont on aura vécu sur ce plan-ci.

Aviez-vous peur de la mort avant cette expérience ? Je craignais légèrement la mort

Avez-vous peur de la mort après votre expérience ? Je n’ai pas peur de la mort

Aviez-vous peur de vivre votre vie avant cette expérience ? J’avais légèrement peur de vivre ma vie terrestre

Après cette expérience, aviez-vous peur de vivre ?     Je n’avais pas peur de vivre ma vie terrestre

Avant votre expérience, croyiez-vous que nos vies terrestres sont importantes et significatives ? Probablement importantes et significatives

A la suite de votre expérience, croyiez-vous que nos vies terrestres sont importantes et significatives ?   Importantes et significatives

Avez-vous appris comment vivre nos vies ? Oui J’ai découvert que nous avons un dessein. Je souffre d’une affection cardiaque congénitale, j’ai été à proximité de la mort dès la jeune enfance. A huit ans on m’a dit que je n’allais très probablement pas vivre longtemps à cause de mon état cardiaque. J’ai été en permanence accompagnée par le « fantôme de la mort » que je considère maintenant comme mon ange. Toute ma vie, la mort a été très proche, mais je n’avais jamais eu le moindre soupçon que la mort soit le début de la vie. Je ne veux pas devoir mourir pour vivre, ce dont j’ai fait l’expérience. Je suis sûre qu’une grande part de ce que j’ai pu vivre n’est rien de plus qu’une opportunité m’ayant été fournie de l’appliquer ici, sur terre. Il a été très difficile pour moi de ne pas trouver le moyen de l’exprimer, ou quelqu’un avec qui en parler. Toutes les questions que je me pose, m’aident à voir beaucoup de choses que je n’avais pas vues avant. J’ai écrit une partie de mon livre pour expliquer mon expérience, mais je me rends compte qu’il en reste encore bien davantage à écrire et je veux continuer à l’analyser. Je crois pouvoir apporter une grande contribution, ayant réussi à vivre le paradis sur terre après avoir su que cela en valait la peine. Je vis pleinement avec amour, en donnant, totalement consciente que nous n’avons pas besoin de haïr, de manquer de respect ou d’agresser qui ou quoi que ce soit.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos des difficultés, défis et obstacles de la vie ?Oui Il n’existe aucune souffrance, douleur ou difficulté que nous ne puissions surmonter avec une pensée positive. J’ai appris que si je ris de mes problèmes, de moi-même et avec les autres, cela me donne une force immense en période de souffrance.

Étiez-vous compatissant(e) avant cette expérience ?;    Légèrement compatissant(e) envers autrui

Durant cette expérience, avez-vous appris quelque chose à propos de l'amour ? Oui Lorsque j’ai commencé à être libérée de la douleur que je subissais, je me suis rendu compte que j’avais trouvé un lieu d’amour immense. Un amour indescriptible. Aucun mot ne peut décrire ce genre d’amour. La lumière m’a emplie totalement, elle m’a étreinte avec un amour indescriptible, elle m’a remplie d’électricité de l’intérieur et de l’extérieur. J’ai senti que Dieu est amour, que l’amour c’est Dieu.

Etiez-vous compatissant(e) après cette expérience ?      Très compatissant(e) envers autrui

Quels changements sont survenus dans votre vie à la suite de votre expérience ?     De grands changements dans ma vie. différente. Les modes, l’argent, la vie en société, les apparences n’ont plus d’importance. Ce qui importe c’est de pouvoir vivre confortablement, mais pas de vivre uniquement pour les obtenir. Je me suis rendu compte que les choses dont j’ai besoin, je les obtiens comme conséquence de mener une bonne vie. Considérer et aimer les autres malgré ce qu’ils sont ou ce qu’ils font n’est plus aussi difficile qu’auparavant. Je suis devenue compatissante, compréhensive et dans mon esprit, j’essaie toujours de gérer ceux qui sont néfastes en essayant de leur montrer qu’il n’est pas nécessaire de combattre ou d’infliger des dommages. J’ai de TRES nombreuses conversations avec moi-même en permanence. Cherchant toujours à comprendre ce qui arrive à l’autre, me mettant à sa place. C’est très compliqué.

Est-ce que vos relations ont changé précisément à cause de cette expérience ? Oui Je n’ai plus de relations agressives comme avant. Je m’aime davantage et j’ai commencé à aimer autrui d’une façon nouvelle. Mon amour a mûri et j’ai compris que nous ne faisons tous qu’un, que nous sommes tous liés, que j’aime autrui comme je m’aime, que cesser de le faire c’est cesser de le faire pour moi-même. Je vois toutes ces choses en autrui parce que je les vois en moi-même. Je ne peux voir en quiconque rien d’autre que ce que j’ai vu en moi-même.

Est-ce que vos Après l'EMI :

Est-ce que l'expérience a été difficile à décrire en mots ? Oui Totalement ! Je n’ai pas été capable depuis de mettre en mots tout ce que j’ai vécu. Il m’a fallu très longtemps pour pouvoir m’exprimer car, quand j’ai voulu trouver de l’aide auprès de prêtres, de théologiens, de pasteurs et de psychologues, aucun ne m’en a fourni. Ils m’ont seulement dit de me satisfaire d’avoir pu vivre une telle expérience, mais personne ne m’a aidée à en clarifier quelque partie que ce soit. Je savais ce qui s’était passé, mais je me suis tue pendant des années, de peur que personne ne me croie.

Avec quelle précision vous rappelez-vous de l'expérience en comparaison d'autres événements à l’époque de l'expérience ?    Je me souviens plus précisément de l’expérience que d’autres évènements de ma vie à l’époque Je me rappelle très bien d’avoir senti que je devais déjà partir. J’ai dit une prière, demandant à Dieu qu’il pardonne mes péchés, mais j’ai également demandé qu’Il veuille bien m’accorder de revoir ma fille. C’était comme si j’avais été sur le point de partir à cet instant, mais j’ai prié, désirant fortement revenir pour revoir ma fille bien-aimée. Elle venait d’avoir neuf mois.

A la suite de votre expérience, avez-vous acquis des capacités médiumniques, hors de l'ordinaire ou d'autres dons particuliers que vous n'aviez pas avant ? Oui Je perçois les autres nettement. Lorsqu’une personne souffre sans le montrer, je m’en rends compte. Je sais quand quelqu’un ment ou ne dit pas la vérité. Je suis beaucoup plus sensible envers les animaux. J’aime les gens qui me sont proches, même s’ils ont pu me blesser, je ne ressens pas d’amertume et je ne nourris aucune haine. J’ai cessé de me focaliser sur le négatif, j’essaie toujours de vivre de manière plus positive. Je ne suis pas la seule à le dire, les autres me l’ont dit également.

Une ou plusieurs parties de l'expérience sont-elles particulièrement significatives pour vous ? L’amour, l’accomplissement et l’extase que j’ai ressentis en contemplant ces visions stupéfiantes, je vis pour les revoir.

Avez-vous déjà raconté cette expérience ? Oui Il m’a fallu beaucoup de temps pour parler de tout. Au début je n’en ai raconté que de petites parties. Je n’ai pas ressenti beaucoup de compréhension. Les gens considéraient que j’avais fait un rêve. J’ai tenté de chercher du côté des prêtres, des pasteurs, des théologiens, des psychologues, sans recevoir d’aide. Finalement, un an après, lorsque j’ai appris que j’avais été « morte » ou en état d’arrêt cardiorespiratoire, je me suis mise à en parler sans arrière-pensée, ni doute. Actuellement j’écris un livre mais j’ai besoin d’aide, aujourd’hui elle arrive, je me rends compte que finalement vous m’aidez à mettre les dernières pièces du puzzle. J’ai vécu une EMI et ce fut stupéfiant, je veux le raconter, il me manque seulement les MOTS.

Aviez-vous connaissance des expériences de mort imminente (EMI) avant cette expérience ? Oui J’ai lu un livre il y a de nombreuses années. Mais ce n’était pas comme ce que j’ai vécu. Puis, il y a un an, j’ai décidé d’écrire toute mon histoire, y compris mon EMI. Enfin, il y a deux semaines j’ai éprouvé la curiosité d’en lire davantage sur le sujet. Je suis en train d’écrire un livre depuis un an, j’ai découvert ce site web aujourd’hui seulement et je suis fascinée.

Qu'avez-vous pensé de la réalité de l'expérience que vous avez-vécue peu de temps (jours ou semaines) après qu'elle soit survenue ?    L'expérience était probablement réelle Je savais que quelque chose était arrivé, mais je n’ai trouvé personne à qui en parler et qui m’aurait comprise. Je me sentais très isolée, j’ai commencé à douter. Ce n’est qu’un an plus tard qu’on m’a dit ce qui s’était passé, confirmant la réalité de ce que j’avais vécu.

Que pensez-vous de la réalité de l'expérience maintenant ?     L'expérience était tout à fait réelle Je voyais la vie différemment. Je croyais que ce n’était dû qu’à ma souffrance à l’hôpital, mais en fait non, les anges et mon EMI étaient tellement réels qu’aujourd’hui je n’ai aucun doute.

Est-ce que quelque chose a reproduit une partie de cette expérience à une période de votre vie ? Oui Lorsque je médite beaucoup. J’arrive à trouver la paix que j’ai alors éprouvée. Je peux ressentir cette harmonie et cela me remplit totalement de joie.

Souhaitez-vous ajouter autre chose à propos de votre expérience ? J’aimerais pouvoir trouver les termes adéquats pour décrire les sentiments et les sensations de ce jour-là. Dans mon esprit c’est vivant comme si c’était hier, mais je ne trouve pas les mots. J’aimerais avoir de l’aide.

Pourrions-nous poser d’autres questions afin de vous aider à partager votre expérience ? Rien ne me vient à l’esprit pour le moment, si ce n’est que j’aurais préféré pouvoir m’exprimer de vive-voix. Je suis plus à l’aise à l’oral.