Je m’appelle Bell C.F. CHUNG, PhD en psychologie cognitive de
l’université de Hong Kong. En Nouvelle Zélande en 2004, j’ai subi un accident de
planeur qui a failli me coûter la vie, suite à une chute de 200 mètres. Pendant
11 minutes, j’ai vécu une incroyable expérience de mort imminente quand mon âme
est sortie de mon corps. J’ai eu le choix entre mourir ou revenir à la vie.
J’étais incapable de décider, j’ai été renvoyé à la vie. Toutefois, un cauchemar
m’attendait. Les médecins ont déclaré qu’on devait m’amputer du pied droit,
sinon les os allaient mourir de nécrose avasculaire.
Refusant de tomber dans le piège paradoxal du handicap, je me suis
tourné vers les médecines traditionnelles (esthétique chinoise et ayurvédique
indienne), ainsi que vers les soins psychologiques modernes. J’ai découvert la
clé vitale permettant d’activer l’immense puissance d’auto-guérison qui repose
en nous : le subconscient. J’ai guéri mes blessures physiques et surmonté la
dépression qui me hantait, je me suis régénéré, j’ai retrouvé la liberté et la
sagesse. Maintenant, je suis à nouveau debout et mes pas m’ont porté dans 40
pays environ.
Si chaque personne qui revient de la mort est censée être investie
d’une mission particulière, alors je pense que ma mission la plus importante
consiste à raconter le miracle de ma guérison. Celui-ci n’est en effet pas mon
exclusivité, il est également partagé par tous sur cette planète. J’ai seulement
été choisi pour raconter mon histoire.
Avec ce récit, mon rôle consiste à vous raconter mon voyage
miraculeux.
L’accident de planeur
En 11 minutes, j’ai voyagé dans l’au-delà et je suis revenu. Un
accident aérien fatal a provoqué une expérience de mort imminente. Mon âme est
sortie de mon corps physique, elle est retournée dans la matrice de la nature.
J’ai été totalement enveloppé par l’amour inconditionnel de la nature. C’était
une sensation familière, comme s’il s’agissait de l’endroit où commence et
aboutit le cycle de la vie …
Le 3 novembre 2004, je suis arrivé à Durary, un village proche
d’Auckland au nord de la Nouvelle Zélande. J’étais venu suivre un programme
d’entrainement avancé de cross-country en planeur. A la différence de l’avion,
le planeur ne possède pas de moteur et dépend des courants d’air ascendants pour
s’élever, être porté, tenant parfois l’air pendant quatre heures. Cette
mécanique me fascinait profondément.
Je suis né et j’ai grandi dans la métropole de Hong Kong, une ville
de béton animée. J’aimais la nature car elle me procurait une sensation de
liberté. Voler haut dans le ciel sans limite était l’un de mes plus grands rêves.
Une année auparavant, j’avais obtenu ma licence de pilote de planeur. Cette
année-là, je me suis rendu en Nouvelle Zélande pour un entrainement avancé de
cross-country. Je croyais que cela allait constituer le meilleur moment de ma
vie.
9 novembre 2004, sixième jour de la formation, magnifique matinée
ensoleillée. J’ai sauté avec enthousiasme dans le PW5. C’était mon premier vol
d’essai en solo sur ce modèle de planeur très performant. J’ai déroulé la
checklist comme d’habitude, j’ai ensuite demandé au contrôle aérien la
permission de décoller.
Permission accordée. Le moteur s’est mis à rugir. Le planeur a
avancé sur la piste tandis que les câbles se tendaient. Quand j’ai tiré sur le
manche, le planeur a commencé à s’élever. Devant moi s’étalait un ciel bleu
transparent parsemé de petits nuages. Quelle magnifique journée à la visibilité
excellente.
Même si je savais que le PW5 possède de bien meilleures performances
que mon modèle d’entrainement précédent, je me suis immédiatement rendu compte
qu’il est plutôt difficile à contrôler, particulièrement dans un fort vent.
Alors que le planeur s’élevait rapidement à 110 m d’altitude, j’ai remarqué
qu’il montait beaucoup trop vite. Simultanément il s’est mis à trembler et s’est
violemment incliné à gauche. J’ai simplement continué à grimper, atteignant un
angle de montée dangereux. Je perdais de la vitesse. A ce moment-là je me suis
senti tel Icare s’approchant trop près du soleil.
J’étais terrifié par le danger. J’ai essayé de garder mon
sang-froid, de rester calme et concentré. Je me suis souvenu de ce que j’avais
appris en simulation de vol. J’ai tenté de libérer le planeur des câbles,
espérant le stabiliser en vue d’un atterrissage d’urgence. Mais cela n’a pas
fonctionné. Le planeur montait trop vite, hors de contrôle. Les ailes ne
pouvaient plus supporter le poids et aussi brutalement qu’il était monté, il a
piqué vers le bas tel un cerf-volant brisé.
Après dix secondes environ, il s’est écrasé au sol, chutant de plus
de 100 mètres.
BOUM!!!
Quand le planeur a percuté le sol, la totalité du cockpit a volé en
éclats. Bien que la ceinture de sécurité m’ait empêché d’être éjecté, elle est
remontée sous les côtes. Certains objets durs à l’arrière m’ont heurté derrière
la tête…
Avant que je ne puisse ressentir la moindre douleur, mes cinq sens
ont paru cesser de fonctionner simultanément. J’ai été englouti dans un monde de
silence et d’obscurité.
Comme si le courant avait été coupé…
L’expérience de décorporation
Tout à coup, la lumière s’est rallumée. J’ai eu la sensation d’être
reconnecté. Durant la première seconde, ma vue était un peu floue à cause du
soudain changement de luminosité. Pui j’ai aperçu une lumière intense, chaude et
douce pourtant, exactement pareille aux premiers rayons du soleil levant.
La lumière dorée m’a dit : « L’obscurité c’est fini. Bienvenue la
clarté. ».
Je me suis retrouvé baignant dans un océan de lumière dorée,
tellement serein et calme. J’étais totalement enveloppé par un amour et une
douceur réconfortants. J’ai aussi découvert mon corps éclatant, reflétant les
rayons de lumière dorée. J’étais saturé par la sensation de chaleur et d’amour.
Je me sentais en plénitude, infini. Dans ce monde-là, j’étais fait de lumière.
Je faisais partie de la lumière. J’avais toujours une forme corporelle, mais
elle ne possédait aucune limite, tout comme on peut voir le soleil sans en
apercevoir les contours. Ou bien, lorsqu’on verse de l’alcool dans un verre
d’eau, il ne se dissout pas mais se mélange parfaitement avec l’eau.
C’était incroyable !
La deuxième chose que j’ai remarquée, c’est que je ne respirais pas
et que mon cœur avait cessé de battre. Je devrais plutôt dire que je n’avais
besoin ni de respirer, ni de battements de cœur. Je me suis retrouvé en train de
flotter dans le vide. Tandis que je me demandais si ma propre masse avait
disparu ou alors la gravité, j’ai regardé vers le bas et j’ai vu l’épave du
planeur. Des débris de verre et de métal étaient éparpillés partout sur le sol.
Les ailes et la queue du planeur étaient totalement détruites. J’ai regardé de
plus près et j’ai vu un jeune homme brisé qui gisait mourant dans le cockpit. Sa
chemise était couverte de sang. Ses blessures saignaient abondamment. Il avait
l’avant-bras fracturé. Un os blanc saillait du poignet. Pire encore,
l’articulation de la cheville droite était affreusement écrasée, tordue. Avec
horreur, je me suis rendu compte que cet homme me ressemblait trait pour trait !
C’était mon corps !
J’ai compris que j’étais en train de mourir.
J’ai constaté que ce terrible crash depuis une altitude supérieure à
100 mètres m’avait occasionné de multiples fractures dans tout le corps. Ce
dernier était couvert de sang. Le choc m’avait plongé dans l’inconscience, le
cœur battait faiblement. L’extrême pression du harnais sur les côtes empêchait
l’air de pénétrer dans les poumons.
Alors qu’en bas mon corps ne montrait aucun signe de vie, de
conscience ou de sensation, il est intéressant de constater que je me sois senti
tout à fait bien, flottant confortablement au-dessus. Je n’avais aucune blessure
et ne sentait aucune douleur. Je ne ressentais que de la joie et de la sérénité.
En une fraction de seconde, mon âme était sortie de mon corps, flottant en l’air
au-dessus du planeur, me regardant mourir. C’était un sentiment incroyable ! Au
moment de la mort, mon corps et mon âme se sont séparés. « J’ »étais en
existence double.
Lorsque mon âme est sortie de mon corps, je me suis senti comme un
nouvel être, laissant derrière moi mes sens, pensées émotions d’avant. Je
continuais à voir, entendre et sentir le monde environnant, j’étais conscient de
mon esprit intérieur. Toutefois, les processus cognitifs étaient remarquablement
différents. Si l’on compare à la période où le corps existe sous forme physique,
dans ces circonstances-là je n’avais plus aucune limite corporelle ou physique.
J’étais fasciné par la façon dont les expériences cognitives du
corps diffèrent de celles de l’âme. Alors que notre corps est relié au monde
environnant par les cinq sens, il dépend de cellules sensorielles pour détecter
les stimuli extérieurs, il les connecte à certains groupes de zones spécifiques
du cerveau. Là, les signaux sont reçus et interprétés, comme par exemple les
images et les odeurs. A l’inverse, l’âme ne nécessite aucune cellule sensorielle
pour se relier à l’univers. Au lieu de cela, elle fonctionne de manière
télépathique. Dans cet état différent, ma vue et mon ouïe suivaient
véritablement l’évolution de mon esprit. En d’autres termes, je voyais et
j’entendais ce à quoi je pensais. J’étais actif et non passif dans ces processus
cognitifs. Mes perceptions n’étaient plus restreintes par un objet physique ou
la distance, dans cet état en effet j’appréhendais les choses au travers de
leurs formes basiques, telle l’énergie. Ce fut une expérience cognitive tout à
fait nouvelle pour moi.
En dehors de l’aspect cognitif, mes réactions émotionnelles étaient
également notablement différentes. Je ne ressentais ni peur, ni inquiétude, ni
chagrin, ni sentiment négatif, mais une paix et une harmonie absolues. Mes
réactions émotionnelles étaient déconnectées des circonstances extérieures et de
l’environnement. Etant gravement blessé, j’aurais normalement dû ressentir de la
souffrance ou de la tristesse. Pourtant je n’éprouvais que calme et sérénité
extrêmes. Cet état m’a fait penser au trouble schizophrénique caractérisé par
l’effondrement et la déconnexion de la pensée, du comportement et des émotions.
Dans le même temps, pour communiquer là-bas je ne dépendais plus du
son (techniquement de la vibration des molécules d’air). Au lieu de cela, la
communication reposait sur un canal extrasensoriel. Il s’agissait d’une
communication pure et directe par la pensée, fonctionnant par un mécanisme
télépathique. Si l’on compare ce processus de communication avec celui de notre
corps physique, ce dernier nécessite un codage-décodage permanent sujet à
mauvaise interprétation et incompréhension. La communication extrasensorielle
étant bien plus instantanée, directe, efficace.
Je n’ai pu m’empêcher de me demander : « Mais où suis-je ? ». Dans
cet océan de lumière dorée, je ne ressentais que chaleur et sérénité incroyables.
Dans le monde physique je n’avais jamais fait l’expérience de quelque chose
d’aussi pur et divin. Il n’y avait ni le paradis enchanteur, ni l’enfer
terrifiant dont on m’avait parlé lors de mon éducation, mais seulement sérénité
et calme.
Hé ! C’est une sensation familière. Avais-je déjà vécu cela avant ?
Tout à coup, un souvenir a ressurgi dans mon esprit. Je me suis
rappelé du temps où j’étais un fœtus, nourri et protégé par le liquide
amniotique au sein de ma mère. Je me suis souvenu d’avoir senti sa chaleur.
J’écoutais ses doux battements de cœur. Le cordon ombilical me fournissait
nutriments et amour infini.
En cet instant, j’avais la sensation d’être bercé dans le sein de
l’univers. J’étais totalement enveloppé par un océan de lumière dorée. J’étais
totalement immergé dans l’univers. Au travers de la lumière, j’étais
complètement environné par l’amour écrasant, sans jugement, inconditionnel de
l’univers. Plus grand et plus beau que tout.
J’ai compris à quel point la sensation de la mort était analogue à
celle de la naissance. Peut-être la vie consiste-t-elle en un cycle qui commence
et se termine au même point.
Le dialogue avec Dieu
« Souhaites-tu partir ou rester ? »
Une question m’a extrait de mes réflexions profondes. Depuis la
source de la lumière, quelqu’un me parlait. Notre communication ne passait pas
par la voix mais par l’esprit, comme la télépathie.
J’ai tenté de discerner la source de la lumière, mais à part le
halo, je ne pouvais pas vraiment distinguer une personne, ni quoi que ce soit.
Je n’avais aucune idée de l’identité de mon interlocuteur, mais je savais qu’il
s’agissait de la source du plus grand amour. « Il » ne ressemblait à aucun être
du monde physique habituel, mais appartenait à une entité supérieure, divine.
Peut-être s’agissait-il de ce qu’on appelle « Dieu » ?
« Partir ou rester ? » ai-je marmonné. Cela signifie-t-il que je
peux choisir entre la vie et la mort ?
« C’est la dernière question de ta vie. » (Il semblait en mesure
d’entendre mes pensées).
Je n’avais jamais pensé avoir le choix. Devais-je rester ? Devais-je
partir ?
« Avant de prendre ta décision, peut-être souhaites-tu revoir ta
vie. »
Tandis que j’étais profondément absorbé par mes réflexions sur cette
question, un petit point de lumière est soudain apparu. Au milieu de ce point,
je me suis vu étant bébé. Puis la lumière s’est étendue dans toutes les
directions, comme une araignée tend ses fils de soie afin de tisser une toile
complexe. J’ai regardé cette toile de plus près, j’ai été surpris de constater
que chaque fil était relié au temps ainsi qu’aux « causes et effets » impliquant
différents individus, différents évènements. Les fils étaient inextricablement
liés les uns aux autres. Ils reliaient les différentes étapes de ma vie,
entrelaçant et cartographiant la toile de ma propre vie.
Ma toile était une parmi de nombreuses autres. Chaque toile
individuelle était reliée par des fils de soie, connectant nos relations
mutuelles. En cet instant, j’avais face à moi un nid géant de toiles.
J’ai fait un pas en avant et plongé la tête dans ce nid. J’ai eu
l’impression de l’immerger dans l’eau. La seule différence étant que je ne
ressentais aucun besoin de respirer. J’ai ouvert les yeux et je me suis retrouvé
dans un cinéma avec des milliers d’écrans autour de moi. Sur chaque écran
défilaient les épisodes de différentes périodes des 30 années de ma vie, depuis
la petite enfance jusqu’au moment présent. Je m’en rappelais certains, j’en
avais oublié d’autres depuis longtemps. J’étais intrigué par cette expérience
fascinante que je n’avais jamais vécue ou imaginée. Pour la première fois,
j’avais une vision simultanée, panoramique de toute ma vie.
La réponse ultime
Le passage en revue de ma vie m’a profondément éclairé, éveillé. Je
me suis rendu compte que toute ma vie était sous tendue par une valeur
fondamentale : la liberté. A 30 ans, j’avais voyagé dans plus de 30 pays.
J’avais soif d’apprendre à me déplacer sur terre et sur mer. Je conduisais, je
faisais de la moto, j’avais plongé en apnée, skié, escaladé. Je m’efforçais de
repousser mes limites physiques, d’atteindre une liberté plus grande. Lorsque
ces activités n’ont plus satisfait mon désir grandissant de liberté (la dernière
année), j’ai finalement réalisé mon plus grand rêve : voler. J’ai obtenu ma
licence de pilote de planeur et j’ai volé dans le ciel comme un oiseau,
traversant les cieux azur parsemés de nuages blancs. Je me suis totalement
libéré. J’avais accompli tous mes rêves avant d’atteindre la trentaine. C’est
lors de mon trentième anniversaire que, pour la première fois, je n’ai fait
aucun vœu, c’est alors que je me suis rendu compte que la vie m’avait contenté.
J’étais bloqué, bataillant avec la dernière question de ma vie.
“Allons-y” fut la première idée qui me traversa l’esprit. Tous mes
rêves étaient réalisés. Je n’avais aucun regret. Si je mourais au meilleur
moment de ma vie, tout ce que je laisserais derrière moi, ce serait des
souvenirs éclatants et magnifiques, n’était-ce pas parfait ? Après-tout, la
valeur de la vie ne réside pas en sa durée, mais en sa qualité. J’en avais
toujours été convaincu…
Juste au moment où j’étais prêt à partir, j’ai tout à coup éprouvé
vide et douleur. Une petite fissure est apparue au centre de mon cœur, le sang
s’en est lentement écoulé. Un gouffre se creusait profondément en moi, en
quelques secondes, la moitié de mon cœur s’était vidée. J’étais imprégné d’une
sensation écrasante de vide et de regret.
Je me suis rendu compte que je n’avais plus aucun rêve. Rien ne me
retenait à la vie, je n’avais besoin de personne et personne n’avait besoin de
moi. J’ai réalisé à quel point ma vie était solitaire et vide. Je n’avais jamais
été vivant. Je n’avais jamais embrassé la véritable liberté. Au cours des 30
années précédentes, je n’avais fait que courir après le temps. J’avais créé un
rêve après l’autre afin d’échapper à ma vacuité intérieure. En fait je courais
après la reconnaissance, afin de démontrer que j’étais capable de tout faire, de
prouver que j’existais. J’avais mené toute ma vie en fonction des valeurs et des
attentes d’autrui.
J’ai fini par comprendre que réaliser un rêve avait moins de valeur
qu’en avoir un.
C’était la première fois de ma vie que je me retrouvais entre deux
sentiments extrêmes, le contentement et le manque, la joie et la tristesse. La
moitié de mon cœur était rouge flamboyant, emplie de rêves et de liberté;
l’autre était vide, sombre, solitaire et troublée. J’ai fait l’expérience de
l’avers et du revers de la monnaie de la vie.
“Est-ce le jugement dernier ? Sommes-nous en train d’évaluer le bien
et le mal, le moral et l’immoral de la vie ? » ai-je demandé. J’ignorais ce
qu’était cet endroit, je ne savais pas non-plus quelle décision prendre. Devais-je
partir alors que mes rêves étaient réalisés, ou bien devais-je rester et
apprendre à être véritablement vivant ? Je ne savais vraiment pas quoi répondre
à cette question ultime…
“Il n’existe rien de tel qu’un jugement dernier, ou une évaluation
du bien et du mal. Toutes ces choses ne sont que des conventions purement
humaines, elles n’existent que dans le monde des concepts polarisés. Nous sommes
actuellement dans un monde unifié, tout existe sous sa forme pure et
fondamentale. ».
“Si tu décides de partir, tu peux exhaler ton dernier souffle et
marcher vers la source de la lumière. Si tu choisis de rester, alors clos tes
lèvres et continue à respirer. Eloigne-toi simplement de la lumière.”.
J’ai abaissé le regard vers mon corps sans vie, prisonnier de
l’épave du planeur. Je continuais à retenir mon dernier souffle. Mais j’ignorais
si je devais le conserver. Il s’est écoulé quelque temps, j’étais toujours
immobile, incapable de me décider.
« Il semble que tu ne sois pas prêt à répondre à ta question ultime.
Ta sagesse et ta vision ne sont pas encore totalement libérées. Ton cœur est
toujours enchaîné. Cette question t’appartient, toi seul peut donc y répondre.
En ce cas, reviens lorsque tu seras prêt à prendre ta décision. ».
« Est-ce que je reviendrai pour choisir ? » ai-je demandé.
« Lorsque l’heure sera venue, tu retrouveras le chemin. »
J’étais profondément déchiré entre les sentiments extrêmes de
contentement et de vide. Je ne parvenais pas à prendre une décision.
Tout à coup, les écrans se sont dissous et la lumière dorée a
rapidement disparu. Je me suis mis à fondre. Le “je” au sol a repris
connaissance. Mon âme a été refoulée vers le corps. J’ai pris ma dernière
inspiration dans les poumons. Je ne pouvais pas bouger le corps, mais je sentais
le cœur pomper faiblement. Simultanément, une douleur immense a envahi toutes
les parties de mon anatomie. Elle m’achevait. Pourtant elle m’assurait d’une
chose : j’étais en vie.
En plus de la souffrance, je recouvrais mes sens les uns après les
autres. J’ai entendu la sirène d’une ambulance, les cris de l’équipe de secours.
Ensuite, j’ai senti la puanteur du sang, mêlée à l’odeur de plastique brûlé et
de gazon fraîchement coupé. Finalement j’ai ouvert les yeux et je me suis vu,
incarcéré dans le cockpit détruit. Des os blancs saillaient du poignet droit.
Les articulations de la cheville étaient fracassées.
« Il est vivant ! Allez ! Vite ! » L’équipe de secours m’a découvert
avec enthousiasme.
Ce furent les premiers mots que j’ai entendu en revenant. Les
urgentistes ont mis 30 minutes pour me sortir du planeur détruit et me
transférer à l’hôpital.
Dans l’ambulance, j’ai entendu : « L’accident est arrivé pendant le
treuillage du planeur. Il est tombé de plus de 100 mètres sur la prairie à côté
de la piste. Nous avons immédiatement accouru depuis la tour de contrôle. Il est
resté 11 minutes sans connaissances ! »
En 11 minutes, j’ai fait un aller-retour, traversant la vie et la
mort.
Retour de la mort
Dès que je suis arrivé à l’hôpital,
on m’a fait passer en urgence différentes imageries et examens. Le
médecin m’a expliqué : « Vous avez des fractures multiples au bras droit. On va
d’abord s’occuper des fragments d’os, puis implanter une plaque d’inox pour
renforcer les os fracturés. Les ligaments croisés postérieurs, les ligaments
médians et latéraux du genou gauche sont tous rompus, peut-être à cause d’une
soudaine hyperflexion / hyperextension lors du crash. Nous pouvons faire de la
chirurgie réparatrice des ligaments déchirés. ».
« Heureusement, les autres blessures ne sont pas graves, sauf… votre
cheville droite… il y a des fractures sérieuses. Les résultats du scanner
montrent que les vaisseaux sanguins sont endommagés. Même en utilisant des clous
inox pour consolider les os, sans apport sanguin, les tissus osseux vont
s’effondrer. Je suis désolé, je crains qu’il soit nécessaire d’amputer le pied
droit. Nous avons besoin de votre accord pour l’opération… »
Faiblement mais fermement j’ai répondu : « Non, je ne suis pas
d’accord. »
« Cela pourrait provoquer une infection grave et mettre votre vie en
danger. »
« Alors ne me sauvez pas. Laissez-moi simplement tranquille. J’y
suis déjà allé de toute façon… »
Ce furent mes derniers mots avant de sombrer dans le coma durant
trois jours. Comme j’avais refusé nettement l’amputation, les médecins ont dû
respecter ma décision, ils ont seulement pu utiliser les clous inox pour
consolider les os du pied droit. Toutefois, ils ont répété que, sans circulation
sanguine, les os allaient progressivement s’effondrer et se nécroser.
Après une chute de cent mètres, les chances de survie étaient déjà
faibles. C’est même un double miracle de ne pas avoir subi de dommages au niveau
des organes internes. Il a fallu un mois pour que mon état général soit
suffisamment stabilisé afin que je puisse être rapatrié sur Hong Kong. A mon
arrivée, j’ai immédiatement été transféré vers l’un des meilleurs hôpitaux
locaux. Jour après jour, les différents examens d’imagerie n’ont fait que
confirmer la nécrose avasculaire. Les médecins ont expliqué qu’étant donné que
les vaisseaux sanguins étaient endommagés, il n’y avait aucune circulation du
sang dans le pied droit. Médicalement parlant, aucune opération ou médicament ne
pouvait me guérir le pied.
Après un séjour de 4 mois à l’hôpital, on m’a autorisé à poursuivre
ma convalescence à domicile. Entre temps, on m’a également attribué une carte de
handicapé, avec classement en incapacité permanente.
Je n’ai toutefois pas abandonné. Au lieu de cela, j’étais
émotionnellement plus résistant que quiconque. Une fois sorti de l’hôpital sur
ma chaise roulante, j’ai inlassablement recherché des traitements alternatifs.
J’ai tenté la médecine chinoise, le qigong, l’acupuncture, le tuina (massages),
un régime médical, la thérapie xue wei et de nombreuses autres. J’ai même
dépensé une fortune en médiums et en médecins… Tous ces efforts se sont avérés
vains, je me sentais stupide.
Chaque tentative pleine d’espoir se terminait en déception. Aucun de
mes efforts intenses n’était payé de retour. J’avais l’impression d’être un
mouton impuissant attendant d’être abattu.
Comme à l’époque aucune des thérapies alternatives ne montrait de
résultat encourageant, j’ai perdu la foi pour continuer. Je n’espérais aucun
miracle. Comme de nombreux autres patients, je suis tombé dans le piège de la
victime tragique. Je voyais tout en noir, je n’avais pas d’avenir. La confiance,
la persévérance et la détermination ont fait place à la douleur et au désespoir.
Pendant cette quête sans fin de traitement, je me suis
progressivement rendu compte que je ne craignais pas tant la mort que la réalité
brutale de la vie avec un handicap permanent. Bien-sûr j’avais survécu à
l’accident, mais si ma liberté physique m’était retirée, alors s’agissait-il
vraiment d’un miracle ? De l’apogée de la vie, j’ai été précipité dans le plus
sombre des abimes. Le handicap me prenait non seulement ma santé, mais aussi mes
perspectives de carrière. Les énormes frais médicaux m’ont imposé un lourd
fardeau financier. Pire encore, ma compagne m’a également quitté à cette époque-là.
Tout ce que je m’étais efforcé d’obtenir au cours des trente années précédentes
m’avait été enlevé. Je suis devenu amer et déprimé. Je dépendais de plus
en plus des médicaments et des antidouleurs pour soulager la douleur intolérable.
Désespéré, j’attendais la mort pour que cesse la souffrance, que je sois libéré.
J’ai insulté Dieu : « Tue-moi ! C’est toi le meurtrier ! »
Les signes
Frustré, déprimé, épuisé, j’ai cessé de me battre. J’ai stoppé les
traitements, la rééducation, les visites. Pour tuer le temps, je passais mes
après-midi simplement assis sur ma chaise roulante dans un petit parc près de
chez moi. Je ne faisais rien d’autre que rester assis là, regardant fixement les
environs. J’ai cessé de penser. J’avais l’esprit vide. Le temps s’était arrêté.
J’étais parfois tellement loin que même ma propre existence devenait
transparente et sans poids. Lorsque j’étais totalement parti, profondément
détendu, cela ressemblait à un état de transe. Je me suis progressivement
habitué à me retirer, à prendre du recul, sans associer ni jugement, ni émotion.
Le monde est devenu calme. Les gens, les bruits, la circulation…
tout était lointain, ne me concernait plus. Je n’avais plus d’émotions, ni joie,
ni peine, seulement de la sérénité et du calme. Je me suis progressivement
harmonisé avec ma vie en fauteuil roulant. J’aimais être assis au soleil
simplement pour profiter de la chaleur et du confort. Lorsque je me suis rendu
compte à quel point cette sensation faisait écho à l’EMI, je n’ai pu m’empêcher
de me demander si je n’essayais pas inconsciemment de retrouver cette splendide
expérience dans le monde physique ? Peut-être cherchais-je à revivre l’harmonie
et la sérénité suprêmes et divines de l’EMI?
La paix intérieure m’a apporté clairement une nouvelle vision. Lors
de ces journées assis dans le parc, j’ai appris à écouter le langage de la
nature. J’ai découvert que l’univers communique en permanence avec nous, par le
truchement de différents signes dans la nature. Un adage affirme : « Lorsque tu
veux quelque chose, l’univers entier conspire pour t’aider à l’obtenir. ». J’ai
découvert que lorsqu’on cherche une réponse, le monde naturel montre ce qu’il
faut voir. Il suffit d’être attentif, d’apprendre à lire les symboles, à écouter
les orientations.
La première fois que j’ai lu les signes de l’univers, c’était un
après-midi au cours duquel je trainais dans le parc comme à mon habitude.
C’était une belle journée. De loin, j’ai aperçu une zone d’herbe brûlée,
peut-être à cause d’un mégot de cigarette. En approchant, j’ai vu une parcelle
d’herbes nouvelles émergeant du sol calciné. J’étais intrigué par la forme
intéressante que la pousse avait prise, elle ressemblait à un oiseau en vol. La
deuxième chose qui a attiré mon attention, ce fut une chrysalide d’environ 3 cm
qui pendait sous une feuille. Un papillon s’en extrayait lentement, déployant
ses ailes et décollant pour son premier vol. J’étais captivé par cette
transformation fascinante. Quelques instants plus tard, alors que je rentrais
chez moi, le fauteuil roulant a failli écraser une petite chose noire. Ce
n’était pas un insecte, mais la mue foncée d’une cigale dont cette dernière
était sortie.
De l’herbe nouvelle sur le sol brûlé, une chrysalide se
métamorphosant en papillon, une cigale sortant de sa nymphe… j’ai tenté de
rassembler les pièces du puzzle. Cela ne ressemblait pas à des coïncidences,
mais plutôt à des symboles évocateurs. J’ai fermé les yeux, à l’écoute des
orientations de la nature. Le puzzle s’est soudain révélé…
Transformation.
Transformation était la réponse! J’ai compris que je ne devais pas
attendre passivement un miracle, ni me battre désespérément afin d’en obtenir
un, car le pouvoir d’auto-guérison était en moi. J’étais prêt à me transformer,
à me régénérer!
J’ai abandonné le rôle paradoxal de victime malade et tragique, je
me suis converti en thérapeute professionnel. En fait, j’étais psychologue
cognitif professionnel avant l’accident. J’avais toujours porté un intérêt
profond au subconscient et aux rêves humains. J’étais spécialisé en hypnose,
psychanalyse, consultation et thérapie. Je n’adhérais à aucune religion, pas
davantage à une croyance aveugle en la science. Je n’avais foi que dans les
potentialités et les facultés de la vie.
Ma clinique subconsciente
Je me suis mis à me demander jusqu’où je pouvais aller. Au cours des
visites répétées à l’hôpital, j’ai remarqué que pour traiter mon cas médical
complexe, on m’avait envoyé en consultation dans différents services de
l’hôpital. Je me sentais tellement perturbé, comme si mon corps était divisé en
de nombreuses parties indépendantes. Le Service d’orthopédie faisait face à la
nécrose avasculaire du pied droit; le Service des blessures sportives s’occupait
des lésions des ligaments du genou; le Service d’analgésie luttait contre la
douleur chronique de la nécrose avasculaire; mon état dépressif ressortait du
Service de psychologie clinique.
Chaque spécialiste possédait sa propre expertise, spécifique à une
catégorie donnée de maladie. Cette mécanique spécialisée est largement adoptée
dans le système médical occidental moderne, ce dernier est en mesure de fournir
un traitement très focalisé, efficace et professionnel pour un patient souffrant
d’une seule maladie. Mais pour ceux qui subissent de multiples atteintes, une
telle approche ne parvient pas à traiter les besoins et l’état global du
patient. Dans le corps humain, les organes ne fonctionnent tout simplement pas
indépendamment. Au contraire, ils sont interdépendants, ils coexistent dans un
tout. Occasionnellement, le défaut de traitement et de surveillance coordonnés
non seulement diminue l’efficacité du traitement, mais condamne également le
patient à l’abandon et à l’impuissance.
Cela m’a inspiré, j’ai appliqué mes compétences en psychologie et
j’ai pratiqué l’autohypnose. Je suis descendu profondément dans mon subconscient
et j’ai créé une psychologie clinique intégrée virtuelle. A l’intérieur de mon
subconscient, je me suis converti en psychologue spécialisé afin de prendre en
charge mes différents besoins. A différents stades, j’ai basculé entre les rôles
de professeur en psychologie, d’hypno-thérapeute, de psychanalyste et de
thérapeute de la douleur afin de traiter systématiquement mes problèmes. Dans ma
propre clinique du subconscient, chaque psychothérapeute spécialisé a joué un
rôle distinct mais complémentaire. Cela m’a procuré une psychothérapie
exhaustive. Cette « équipe médicale » extrêmement personnalisée, puissante,
concentrée, exclusive a fortement renforcé mes facultés d’auto-guérison.
Cette psychothérapie multidimensionnelle a réussi à m’extraire du
triste monde de la maladie et du handicap. J’ai commencé à percevoir
différemment mon moi mental et
physique, à déchiffrer les raisons profondes de mon accident et de la maladie.
Chaque affection apporte un important message à l’esprit. Mais on ne réussit
tout simplement pas à écouter la voix intérieure. La maladie est un messager du
subconscient. A moins que le message ne soit déchiffré, la maladie mute vers des
formes différentes et ne cesse de revenir nous hanter. J’ai finalement compris
comment mon caractère m’avait conduit à ce tragique accident. Cet enseignement
m’a préparé à l’ultime étape : le dernier traitement du pied.
Le médecin subconscient
Lorsque j’ai découvert les raisons de mon accident, j’ai compris que
j’étais prêt mentalement à me lever du fauteuil roulant. Le secret de la faculté
d’auto-guérison humaine est profondément caché dans notre subconscient ? Il ne
s’agit pas d’un pouvoir magique ou surnaturel, mais d’une capacité innée,
essentielle et fondamentale pour la survie humaine. Nous avons tous hérité à la
naissance de cette faculté naturelle de survie. Elle est également partagée par
tous, quels que soient la race, le genre ou la religion. Nul n’a davantage de
pouvoir que les autres. Cette précieuse faculté d’auto-guérison est en fait
inscrite dans notre ADN, qui ne cesse de se renouveler et de se transformer au
fil des siècles, soutenant l’évolution de l’humanité.
Malheureusement, plus l’économie prospère, plus la science et la
technologie progressent, plus nous nous focalisons sur la poursuite du matériel,
négligeant notre croissance spirituelle. Dès que notre corps montre un signe de
trouble, sans réfléchir nous cherchons dans notre environnement la méthode de
soin qui semble la plus pratique et rapide. Nous sommes avides de raccourcis
permettant de nous débarrasser des symptômes aussi vite que possible, afin de ne
pas entraver notre style de vie moderne rapide. Cela explique notre capacité
faiblissante à l’auto-guérison, notre dépendance grandissante aux drogues et
produits chimiques, tels les antibiotiques, la Prednisone, les antidouleurs et
les compléments alimentaires. Nous devenons paresseux et routiniers. Nous
abandonnons notre héritage d’auto-guérison, ce grand pouvoir que nous portons en
nous.
En trouvant la façon d’activer la faculté d’auto-guérison, j’ai
d’abord intégré les médecines ascétique chinoise et ayurvédique indienne à la
psychologie moderne afin de pratiquer la méditation. J’ai identifié cinq
éléments naturels : la terre, l’eau, le feu, le vent et l’espace pour symboliser
les différents composants du corps humain. La terre figure les structures telles
que les os et les muscles. L’eau s’assimile au sang et aux fluides corporels. Le
feu représente notre énergie, comme par exemple la température du corps. Le vent
correspond à notre respiration. L’espace symbolise les vides potentiels comme la
cavité abdominale et pelvienne. Dans la culture orientale, l’harmonie de ces
cinq éléments de base détermine un équilibre universel. L’être humain fait
partie de l’univers, notre corps est une entité organique au sein de laquelle
les différents organes, tissus et autres éléments ont des fonctions distinctes
mais sont tous interdépendants. En intégrant ces éléments organiques dans la
méditation, cela m’a aidé à rapidement entrer en état de profonde relaxation, à
reconnecter mon subconscient et mon corps. Les éléments organiques constituaient
une suggestion hypnotique qui m’a amené à trouver mon guide intérieur : le
médecin subconscient. Celui-ci est une image symbolique vitale qui conceptualise
notre pouvoir d’auto-guérison profondément enfoui dans l’immense subconscient
humain. Il a fait fonction de boussole, me guidant vers l’auto-guérison dans
l’immense océan du subconscient.
La thérapie du rêve subconscient
La clé du rétablissement consistait à descendre profondément dans le
subconscient. Pour réaliser cela, j’ai pratiqué la double-hypnose, en d’autres
termes rêver dans le rêve.
Le rêve fournit une passerelle permettant de communiquer avec notre
subconscient, il sert de plate-forme à l’auto-guérison. On peut construire une
double couche, ou même de multiples couches de rêves afin de parvenir à pénétrer
profondément le subconscient dans un but thérapeutique. En fait, j’ai programmé
la seconde couche onirique de manière constructive, symbolique et orientée vers
une cible afin qu’elle agisse comme une suggestion hypnotique pour le
subconscient, en état de transe. Etant donné que le subconscient et le corps
sont reliés aux activités symboliques et aux actes du rêve, on peut déclencher
des effets physiques et psychologiques.
Une fois profondément détendu en état de transe, j’ai été guidé par
mon médecin subconscient vers une seconde couche de rêve. Dans cet espace j’ai
réalisé diverses activités d’auto-guérison symboliques, comme nettoyer une rue,
construire des ponts et des systèmes d’irrigation pour une ferme. Du fait que
notre subconscient est étroitement relié à notre corps, il existe des connexions
en miroir entre le rêve et le corps. Ces expériences de rêves auto-guérisseurs
symboliques dans mon propre monde intérieur, m’ont apporté à l’extérieur un
rétablissement réel et tangible du corps.
Vous vous demandez peut-être comment le rêve peut interagir avec le
corps physique. Je vais vous citer deux exemples :
Rêve N° 1 : Vous retournez au temps du lycée. Vous êtes assis dans
une salle d’examen. Tous les camarades autour de vous sont en train de remplir
leur propre feuille. Vous vous rendez compte que la feuille sur votre bureau est
vierge et que vous ne savez pas du tout quoi répondre aux questions. Au moment
où vous vous dépêchez d’écrire quelque chose, la cloche retentit. Le délai est
écoulé. Vous êtes angoissé. Tous les autres rendent leur feuille et l’un après
l’autre quittent la salle, pas vous. Vous êtes toujours en train d’écrire. La
cloche sonne de plus en plus vite, de plus en plus fort… Tout à coup, vous vous
réveillez en sueur, vous réalisez que la sonnerie provient en fait de votre
réveil.
Rêve N° 2 : vous avez bu une grande quantité d’eau avant d’aller
vous coucher. Le liquide en excès met votre vessie sous pression. Votre corps
transmet un message de surcharge à votre cerveau. Celui-ci le décode ensuite en
besoin d’uriner. Dans le même temps, vous rêvez que vous avez vu quelque chose
en rapport avec l’eau, comme une averse, une cascade, des tuyaux qui gouttent,
vous pouvez même vous retrouver en train d’uriner ou de chercher les toilettes.
Ces deux rêves montrent à quel point la relation est étroite entre
le corps et le rêve. Le rêve interagit activement avec le corps, rétroagissant
sur la condition physique et la reflétant. Les rêves sont influencés par les
états physiques du corps comme les stimulations par le son, l’éclairage, les
odeurs, ou l’environnement. C’est la raison pour laquelle l’alarme du réveil est
convertie en sonnerie d’école dans le rêve, l’angoisse vécue dans le monde
onirique déclenchant la sudation réelle du corps physique.
Après 144 jours d’auto-guérison par le double-rêve, mon pied a
montré un rétablissement miracle. Non seulement il n’y avait plus trace de mort
cellulaire de l’os, mais j’ai pu abandonner le fauteuil roulant et commencer à
marcher avec des béquilles. Un an après l’accident, je pouvais à nouveau
déambuler librement sans aucune aide. J’ai produit un miracle au-delà du médical,
j’ai réécrit mon destin !
Cette méditation auto-guérisseuse miracle n’a pas d’existence dans
le cadre actuel de la médecine ou de la psychologie clinique, elle provient de
mon EMI éclairante et des signes que j’ai lus dans la nature. Le secret repose
dans le subconscient humain. Il ne s’agit pas d’un pouvoir magique, mais de
notre capacité innée à l’auto-guérison. Le subconscient et le corps sont
interconnectés. Soigner l’un guérit l’autre. L’auto-guérison par le subconscient
est tout à fait praticable dans une approche psychologique. Notre subconscient
est notre meilleur médecin, nous ignorions simplement ce dont nous disposions.
Cachées dans la complexité du corps humain, se trouve la sagesse
infinie et les possibilités de la vie. Elles sont intégralement inscrites dans
notre ADN, dissimulées dans notre subconscient ; c’est en effet là que chaque
vie (un miracle) débute. Une fois en mesure de communiquer avec le subconscient,
on peut déclencher la faculté d’auto-guérison. De mon accident aérien à mon
rétablissement, j’ai fait l’expérience des miracles de la vie. Je souhaite, en
partageant cette histoire personnelle, rendre possible de revisiter cet
incroyable voyage de vie, d’explorer ensemble comment on peut transformer sa
propre vie et générer ses propres miracles. Croyez-moi, ce n’est pas réservé à
quelques personnes chanceuses, il s’agit au contraire d’un héritage
partagé par toute vie sur cette planète, quelle que soit la race, le
genre ou la religion.
En chemin, j’ai découvert un grand secret : on est soi-même son
meilleur médecin. Le plus grand pouvoir de guérison, le miracle de la vie, ne
repose pas à l’extérieur mais en nous-mêmes. Je souhaite que mes enseignements
puissent inspirer ceux d’entre vous qui cherchent la guérison physique ou
mentale. Je dédie l’histoire authentique de ma vie à tous ceux qui souffrent
d’une maladie ou d’un handicap, qui se battent sur le chemin du rétablissement,
qui croient que la vie est un miracle.
Régénéré
Un an après l’accident, je pouvais à nouveau marcher librement.
Guidé par les auspices de la nature, je suis revenu en Nouvelle Zélande sur les
lieux de l’accident, j’ai retrouvé les lunettes de soleil que j’avais perdues
lors du crash. Cette perte retrouvée a marqué le début d’une aventure
stupéfiante menant à la libération spirituelle et à la sagesse. Deux ans après
l’accident, j’ai pu profiter de la natation, de la course à pied, de l’autostop
et des voyages. J’ai également poursuivi mes études de doctorant en psychologie
à l’université de Hong Kong. La troisième année, j’ai plongé dans le magnifique
océan Pacifique et je suis devenu instructeur d’apnée diplômé. La quatrième
année, j’ai fait un incroyable séjour de ski sur les pentes d’Hokkaido au Japon.
La cinquième et la sixième j’ai voyagé autour du monde. J’ai gagné plusieurs
médailles dans un concours international de tir, ainsi qu’un championnat de
danse latine. Ma vie a atteint son apogée de libération et d’accomplissement !
En 2011, sept ans après l’accident, j’ai écrit mon premier roman
autobiographique : « Life Returns » un voyage dans la vie et la mort en 2322
jours, qui révèle mon expérience de mort imminente et les sept années de
l’incroyable voyage qui a changé ma vie. L’année dernière, j’ai dévoilé les
secrets de mon périple d’auto-guérison dans mon second livre : « Be Your Best
Doctor ».
A ce jour, le diagnostic de « nécrose avasculaire » pèse toujours
sur mon pied droit. Aucun des examens médicaux n’a détecté d’apport sanguin dans
les os. Pourtant, le « chi » circule par les canaux occultes de mes os,
entretenant la vie tel un miracle. Jusqu’à la parution de mon premier livre,
j’étais l’unique détenteur des clés donnant accès à ce secret ; je suis le seul
qui y croit.
De l’accident aérien fatal,
en passant par les enseignements de l’EMI et le long périple d’auto-guérison,
les miracles se déploient dans ma vie parce que je crois en eux... Et vous ?