EMI de Graça P.
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
J’ai vu et entendu mon mari pleurer et je n’en comprenais pas
la raison. Pour moi, cela allait passer, j’allais bien. Je lui ai
dit : « Manuel, je vais bien ! C’est fini ! ». Il ne m’entendait pas et j’ai
insisté. Il est allé chercher l’appareil pour mesurer la pression artérielle, il
me l’a posé au bras et il a gémi quand il a lu le résultat. Il a essayé
plusieurs fois sans succès, l’appareil ne fournissait aucun signal.
J’ai continué à le regarder en lui disant que j’allais bien.
Il ne m’entendait pas. J’ai vu qu’il allait chercher un petit miroir qu’il m’a
mis devant le nez et la bouche, mais aucune buée n’est apparue. Il a réessayé,
tandis que je renouvelais mes tentatives de communiquer avec lui, lui disant que
j’allais bien, que je n’avais pas mal. J’ignorais pourquoi le miroir ne s’était
pas embué, mais j’étais plutôt préoccupée de rassurer mon mari. J’allais bien.
Il a bredouillé : « S’il te plaît Gracinia ! Ne me laisse pas ! Reviens ! J’ai
besoin de toi ! ». Je lui ai répondu : « Ecoute-moi ! Je vais bien ! C’est déjà
fini ! ».
Tout à coup, je me suis rendu compte que je le regardais
depuis un point plus élevé qu’il n’aurait dû être, si j’avais été allongé dans
le lit. Il avait utilisé le tensiomètre et le miroir si anxieusement, je n’en
comprenais pas la raison. Je lui répétais que je n’avais pas mal, que tout était
déjà terminé, mais il ne m’entendait pas. Finalement, il a cessé, s’est incliné
vers mon corps en pleurant : « Gracinia (diminutif affectueux de mon prénom),
s’il te plaît ne me laisse pas ! Qu’est-ce que notre fils va devenir. Oh mon
Dieu ! » (contrairement à moi et malgré quelques doutes, mon mari était à
l’époque catholique pratiquant. Il l’est resté de nombreuses années par la
suite).
J’ai alors réalisé que quelque chose d’absurde se produisait.
J’avais conscience de regarder la scène depuis un point proche du plafond.
J’étais troublée, c’était bizarre. Comment pouvais-je voir mon mari pleurer,
penché sur mon corps ? J’ai observé attentivement pour m’assurer qu’il
s’agissait de moi. C’était bien le cas ! Comment était-ce possible ? Que se
passait-il ?
Je n’étais pas effrayée, j’étais intriguée. J’ai tenté de
trouver une explication mais je n’ai pas pu. J’ai regardé autour de moi,
stupéfaite.
Je crois que j’ai cessé d’écouter mon mari, même si je le
voyais penché sur mon corps et pleurant.
Depuis le plafond, j’ai regardé attentivement autour de moi.
J’ai vu la lampe, les frises des portes du placard. J’étais alors située près du
plafond et cette situation me rendait perplexe. A ma droite se trouvait le
placard avec ses trois portes, j’en voyais la tranche supérieure qui était
pleine de poussière. Je me rappelle avoir pensé : « Oh, j’ai oublié de la
nettoyer ! ». C’est alors que j’ai aperçu une feuille bleue comportant 25 lignes
et couverte de poussière. Il s’agissait d’un document que j’avais cherché sans
pouvoir le retrouver. Je me suis dit : « Il est là. Je l’ai tellement cherché et
il est là, plein de poussière. Il faudra que je nettoie mieux. »
J’avais conscience qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. En bas,
mon mari secouait mon corps et j’étais désolée pour lui. Je n’étais pas morte
parce que je voyais la scène d’un point de vue impossible physiquement. Je n’y
comprenais rien et j’étais troublée. J’ai regardé le mur derrière moi et j’ai vu
la pendule. Quand j’ai essayé de regarder l’heure, je me suis sentie « aspirée »
et j’ai quitté cet espace. L’instant d’après, je me suis retrouvée dans un
endroit totalement obscur. J’étais terrorisée, désorientée. J’ai tendu les bras
pour toucher un mur ou un meuble. Je n’ai rien pu atteindre. Je me souviens
d’avoir avancé dans toutes les directions, bras tendus, à la recherche d’un
point de référence. Il n’y avait RIEN et j’étais terrifiée. Où étais-je ?
Qu’est-ce que je faisais là
Je n’ai invoqué ni Dieu, ni les saints. Pour moi ils
n’existaient pas. Je n’ai appelé personne. J’ai décidé de marcher dans une
direction, en tout cas j’ai tenté de le faire. J’ai tendu les bras en avant et
j’ai avancé. C’est alors que j’ai entendu une voix : « N’aie pas peur, nous
sommes ici pour t’aider ! ». J’ai tendu les bras dans la direction de la voix
mais je n’ai rencontré que du vide. Une autre voix, puis une autre encore, m’ont
répété la même phrase. J’ignore combien il y en avait. Je sentais ces
« présences » mais je ne pouvais pas les toucher. A un moment donné, je me suis
rendu compte que je ne les entendais pas avec les oreilles mais dans mes
pensées. Comment était-ce possible ? J’ai réalisé que je n’avais pas le choix.
J’étais dans l’obscurité, ne sachant ni où, ni ce qui se trouvait là. Je ne
pouvais demander d’aide à qui que ce soit. Ces voix me paraissaient émaner de
personnes car je comprenais ce qu’elles me disaient. Je me demandais où j’étais.
Puisque je ne les voyais pas, peut-être étais-je aveugle ? J’ai intérieurement
entendu la réponse : « Non, tu n’es pas aveugle. ». J’ai cessé d’essayer de les
atteindre. J’ai mentalement accepté leur aide. J’avais peur, je peux même dire
que j’étais terrorisée. L’obscurité totale me désorientait.
« Viens ! »
« Où ? »
« Viens ! Suis-nous ! »
« Comment ? Je ne vous vois pas. »
« Allons-y ! »
Quoi qu’ait été ce qui communiquait avec moi, c’était situé à
ma droite. Je percevais une sorte d’énergie (comme de l’électricité statique ou
du magnétisme) que je ne parvenais pas à définir. Je sentais également qu’il y
avait d’autres « énergies » autour de moi. J’ai abandonné mes questionnements et
lâché prise. J’ai senti mon corps se mettre en position tête en bas et contre le
ventre. J’étais nerveuse mais celui qui m’accompagnait m’a dit que je n’allais
pas tomber. Nous avancions lentement dans l’obscurité, en tout cas c’était mon
impression. Sans aucun point de référence, j’étais incapable d’évaluer ma
vitesse. J’avais la sensation de planer.
J’ai demandé : « Où allons-nous ? », on m’a répondu de rester
calme et de continuer. La peur disparaissait. A un endroit donné, un minuscule
point de lumière est apparu dans l’obscurité. On m’a dit : « Regarde ! C’est là
que nous allons. » Je ne posais plus de questions. Les ténèbres s’évanouissaient
à mesure que nous avancions vers la lumière. Je n’ai pas eu la sensation de
traverser un tunnel. J’avais l’impression de « voyager » dans un faisceau de
lumière, comme celui projeté dans le noir par une lampe. C’est ainsi que je le
décrirais. J’ai commencé à être impatiente, je voulais aller là-bas, près de la
lumière. Pour moi il s’agissait d’une étoile qui allait illuminer le paysage
lorsque nous allions être plus proches. Une fois dans la clarté, j’ai tenté de
regarder mes compagnons. Je ne les ai pas vus, pourtant je continuais à sentir
leur proximité. J’étais sereine, comme si tout ce qui se passait était naturel.
Je comprenais.
Nous sommes arrivés à un endroit où la lumière illuminait tout
et j’ai vu un paysage. Mais je n’ai pas eu le temps d’en voir les détails car
nous paraissions voyager à une vitesse inimaginable. J’ai vu la terre et la lune
au loin. J’ai vu le soleil s’éloigner. J’étais stupéfaite.
Il y avait des couleurs que je ne puis définir car elles ne
font pas partie du spectre que nous connaissons sur terre. Des nuances
constituaient des couches semblables à des plaques transparentes superposées.
C’était magnifique et j’étais en extase. Je me suis laissée transporter à
travers sans crainte, ébahie. Nous avons traversé des tonnes de « poussière ».
Puis, des étoiles de plus en plus nombreuses sont apparues à mesure que nous
avancions. J’en contemplais la lumière sans aucun problème. Ce paysage spatial
était magnifique également. J’étais comme un voyageur curieux, observant tout en
dépit du déplacement trop rapide pour apercevoir les détails.
Je me rappelle avoir compris. Il me semblait voir les étoiles
sur des plans parallèles, infinis. Je comprenais tout, je ne posais donc plus de
questions. Je contemplais le paysage et m’en émerveillais. Il était composé de
couleurs et d’étoiles auprès desquelles nous passions. J’étais tellement
fascinée que je n’ai pas regardé la lumière initiale.
Mes compagnons « invisibles » avançaient avec moi, mais
j’avais la sensation qu’ils étaient progressivement laissés en arrière. Pour
moi, c’était un fait « normal ». Le compagnon du début, situé à ma droite, était
toujours là et je sentais sa présence.
J’ai regardé la lumière vers laquelle nous allions. Elle était
puissante comme le soleil mais ne faisait pas mal aux yeux. Je la regardais
directement sans aucune gêne. Il en allait de même quand nous passions près
d’une étoile. Aucune de ces lumières n’était blessante. Les couleurs étaient
tellement belles, différentes de celles que je connaissais. Je me déplaçais,
mais je ne me souviens pas d’avoir vu mon corps. Ce n’était pas important alors.
Aussi bizarre que cela paraisse, plus je m’éloignais de la terre, moins ma
famille me préoccupait. Je ne pensais pas à mon fils, c’était très étrange.
Je me rappelle avoir eu un sentiment similaire à celui éprouvé
quand on revient chez soi après une longue absence. J’avais l’impression de
« revenir à la maison ». J’étais sereine et plus heureuse que jamais.
A un moment donné, la lumière initiale a émis des sons que je
ne saurais définir. Ils partaient en « vagues » (j’utilise ce mot car ils se
déplaçaient comme des vagues sur la mer), il s’agissait d’une vague de lumière
et d’énergie que je suis incapable de décrire. J’ai eu peur mais mon compagnon
invisible m’a dit de rester calme, que rien de mal n’allait m’arriver.
J’ai regardé la vague approcher, attendant ce qui allait se
passer. Lorsqu’elle m’a touchée, j’ai senti qu’elle me donnait de l’amour.
C’était un amour si grand, que même si j’additionnais l’amour de mes parents, de
mon mari, de mon fils, de toute ma famille, ainsi que celui que j’éprouve pour
eux, ce ne serait qu’un grain de sable comparé au désert. Je n’avais jamais rien
ressenti de tel. Une nouvelle vague s’est formée, lorsqu’elle m’a atteinte je me
suis sentie aimée d’une façon inexplicable.
J’ai voulu remonter à la source dont émanait tant d’amour. De
ce qui m’entourait, j’ai reporté mon attention à cette étrange étoile, je
voulais l’atteindre rapidement. Je me sentais plus heureuse à chaque vague qui
me touchait, comme si j’avais toujours fait partie de cet amour.
>J’ai cru y arriver, quand la lumière m’a dit par télépathie :
« Stop! » Je me suis arrêtée sans même le vouloir.
« Tu dois repartir ! »
« Repartir ? »
« Tu dois repartir. Ton mari a besoin de toi, ton fils
aussi. »
« Non ! S’il te plaît ! Je veux rester. »
« Tu ne le peux pas. Tu dois repartir. »
« Mon mari aura une autre femme, mon fils a son père et ses
grands-parents. Ils n’ont pas besoin de moi. Laisse-moi rester. »
« Tu dois repartir. Tu as des tâches à accomplir. »
« Mais je veux rester. S’il te plaît ! Je n’ai jamais ressenti
autant d’amour de ma vie. Ne me renvoie pas. »
« Tu dois repartir. Tu as des tâches à accomplir. Ta mission
n’est pas encore terminée. »
« Ma mission ? Quelle mission ? J’ai déjà tant souffert, je
n’ai jamais été méchante. S’il te plaît ! S’il te plaît ! Je veux rester ici. »
« Tu ne le peux pas. Repars. »
L’instant d’après, tout avait disparu.
La douleur est revenue, je respirais, allongée sur le lit. Mon
mari pleurait de joie, mais moi je pleurais de tristesse.
A l’époque, l’hôpital le plus proche se trouvait à environ 13
kilomètres, le service était si mauvais que tous ceux qui devaient s’y rendre
avaient peur. J’étais tellement fatiguée, ne voulant rien d’autre que me
reposer. Mon mari a appelé un médecin qui n’a pas répondu. Je lui ai raconté mon
expérience et nous avons pleuré d’émotion. Il était très ému que je sois
rétablie, je l’étais aussi à cause de l’expérience et de la frustration du
retour.
Mon mari m’a affirmé que je n’avais plus ouvert les yeux après
avoir porté la main à la poitrine et tenté de respirer. Dans ce cas, comment
avais-je pu voir tout ce qui s’est passé ?
J’ai dit à mon mari : « Ne m’en veux pas, mais je ne voulais
pas revenir. Tout était tellement magnifique, il y avait tant d’amour. »
Arrivant de promenade avec ses grands-parents maternels, quand
notre fils de 4 ans est venu nous embrasser, j’ai éprouvé un sentiment de
culpabilité pour avoir voulu le laisser orphelin de mère. La douleur d’avoir
quitté cette ambiance d’amour demeurait toutefois en moi.
Mon mari est allé chercher le document dont j’avais dit qu’il
se trouvait en haut du placard. Il est monté sur une chaise et l’a retrouvé,
plein de poussière, exactement tel que je l’avais vu.
Nous n’avions jamais entendu parler de quoi que ce soit de ce
genre.
Le lendemain matin, mon mari m’a emmenée consulter un
médecin réputé. Après un long examen, il a fait un électrocardiogramme,
radiographié tout mon corps et pratiqué des tests cognitifs. Je ne me souviens
plus de ce qu’il a fait d’autre. Ensuite il nous a informés que j’avais subi un
arrêt cardiorespiratoire, dû à une réaction allergique provoquée par la
composition chimique de l’aspirine, j’avais beaucoup de chance d’avoir survécu.
Mon mari lui a demandé si nous aurions dû aller à l’hôpital. Il a répondu que je
ne serais pas arrivée vivante. Il pensait que j’avais de légères séquelles au cœur
et aux poumons, mais que je pouvais vivre de nombreuses années
ainsi. J’ai essayé de lui parler de ce qui s’était passé mais il ne m’a pas
laissée faire. Au lieu de cela il m’a répondu quelque chose du genre : « Allons,
Grace ! Vous étiez inconsciente, à deux doigts de la mort. Je suis absolument
certain que vous n’avez rien vu, rien entendu. Je vais vous prescrire un
électroencéphalogramme pour s’assurer que tout va bien. ». En rentrant chez
nous, par peur qu’on nous prenne pour des fous, mon mari et moi avons décidé de
garder secret ce qui s’était passé. L’EEG a été pratiqué et considéré comme :
« Normal pour votre âge. ».
Informations générales :
Sexe :
Féminin
Date de l’EMI :
1982
Éléments de l’EMI :
Au moment de votre expérience, y avait-il un événement
qui menaçait votre vie ?
Oui Réaction allergique Mort clinique (arrêt de la
fonction respiratoire ou cardiaque ou cérébrale). Depuis l’enfance, je prenais
de l’aspirine quand j’avais de la fièvre ou une forte douleur. En ce dimanche
d’été, j’avais terriblement mal à la tête depuis la veille. Mon mari me prend la
tension car elle est parfois basse. Ce jour-là elle était normale : 11/7. Je
n’étais pas malade, j’avais seulement la migraine. A cette époque, nous vivions
chez mes parents avec notre fils aîné, âgé de quatre ans. Mes parents sont
sortis dans l’après-midi et ils l’ont emmené car j’étais souffrante. Mon mari
m’a donné de l’aspirine pour soulager le mal de tête. Quelques secondes plus
tard, j’ai manqué d’air. J’ai eu l’impression que des griffes invisibles
m’arrachaient le cœur. J’ai
ouvert la bouche le plus possible mais je ne parvenais pas
à inspirer suffisamment. La douleur
dans la poitrine était atroce. Puis tout s’est arrêté.
Comment considérez-vous la teneur de votre expérience ?A la fois agréable ET
pénible
Vous êtes-vous senti séparée de votre corps ?
Oui . J’ai déjà indiqué que
j’avais vu mon mari tenter de m’aider et aussi le fait que durant mon expérience
j’ai trouvé un document, un certificat de qualifications qu’il me fallait
présenter au conseil scolaire. J’ai perdu conscience de mon corps.
Quel était votre degré de conscience et de lucidité
durant cette expérience comparativement à celui que vous avez au quotidien en
temps normal ? Plus
conscient(e) et lucide que d’habitude Pendant l’expérience, j’ai vu bien mieux,
j’ai entendu des sons inconnus que je pourrais peut-être assimiler à des clics,
je ne saurais les décrire. Je planais/volais. J’avais une compréhension, une
sagesse que je ne possède pas habituellement.
Durant votre expérience, à quel moment étiez-vous au
niveau maximum de conscience et de lucidité ?
Il y a eu différentes phases. Quand
j’étais proche du plafond, observant la scène, j’avais l’impression de voir à
360 degrés, mais je savais que c’était impossible. Ce fut une étape au cours de
laquelle je me suis sentie plus « lucide ». La phase de « conscience » la plus
élevée se situe au cours du voyage « spatial », lorsque j’ai vu et compris les
lois de l’univers. Dans notre réalité, je ne les comprends pas.
Vos pensées étaient-elles accélérées ?
Incroyablement rapides
Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir
? Tout semblait se
passer en même temps, ou le temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de
temps Pour moi le temps n’existait pas, tout se produisait, mais sans échelle de
temps. Je ne sais pas comment l’expliquer. Comme je n’avais pas de montre, je
pense que je n’avais pas notion de l’écoulement du temps.
Est-ce que vos sens étaient plus vifs que d'habitude ?
Incroyablement plus
aiguisés
Pendant l’expérience, votre vue était-elle différente de
ce qu’elle était juste avant ?
Je souffre de myopie légère depuis l’adolescence. Je voyais
nettement les « plans » étoilés à une distance inimaginable.
Pendant l’expérience, votre ouïe était-elle différente
de ce qu’elle était juste avant ?
J’ai une bonne ouïe en tant qu’être humain, mais je n’avais
jamais entendu avec la pensée, j’avais encore moins entendu une « étoile »
parler à l’intérieur mon esprit.
Avez-vous eu l'impression d'être conscient(e)
d’évènements se déroulant ailleurs ?
Non
Avez-vous traversé un tunnel ?
Indécise Je n’ai pas traversé de
tunnel, mais j’ai eu la sensation de me déplacer dans le faisceau de lumière
projeté par « l’étoile ».
Avez-vous vu un(des) être(s) pendant votre expérience ?
Non
Avez-vous rencontré ou perçu la présence d'êtres décédés
(ou encore en vie) ?
Non
L'expérience a comporté :
une obscurité
L'expérience a comporté :
une lumière surnaturelle
Avez-vous vu ou vous êtes-vous senti(e) entouré par une
lumière intense ? Non
Avez-vous vu une lumière surnaturelle ?
Oui . Au début je n’ai eu l’impression
que d’un point de lumière, semblable à une étoile lointaine. En approchant elle
continuait à ressembler à une étoile, possédant toutefois la particularité de
pouvoir être regardée directement, sans que les yeux soient blessés, ce qui
n’est pas le cas lorsqu’on regarde le soleil.
Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde,
surnaturel ? Un endroit
inconnu, étrange. Entre le moment où j’ai pénétré dans l’obscurité totale et
celui où j’ai quitté la planète terre, tout était incompréhensible, étrange. Je
n’avais/n’ai aucun point de comparaison.
Quelles émotions avez-vous ressenties durant
l'expérience ? Peur,
angoisse, anxiété, sérénité et beaucoup d’amour générant un bonheur sans mesure.
Avez-vous éprouvé une sensation de paix ou de bien-être
? Paix ou bien-être
inimaginable
Avez-vous éprouvé un sentiment de joie ?
Bonheur
Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être
uni(e) avec l'Univers ?
Je me sentais uni(e) au monde ou ne faisait qu'un avec le
monde
Avez-vous soudainement eu l'impression de comprendre
tout ? Tout ce qui
concerne l’univers me paraissait familier, je le connaissais. Je n’ai jamais pu
déterminer ce que je connaissais de l’univers parce que je ne me souviens pas de
ce savoir. En fait, à un certain endroit du trajet, j’ai commencé à éprouver la
sensation de revenir « chez moi ». Je le savais, mais j’ai perdu tout cette
connaissance quand je suis revenue. Je ne sais pas comment l’expliquer, c’est
difficile.
Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues
? Non
Est-ce que des scènes de l’avenir vous sont apparues ?Non
Êtes-vous arrivé(e) à une frontière ou à un point de
non-retour ? J'ai
atteint une barrière que l'on ne m’a pas permis de dépasser ; ou j'ai été
renvoyé(e) contre ma volonté.
Dieu, spiritualité et religion :
Quelle importance accordiez-vous à la religion ou la vie
spirituelle avant cette expérience ?
Pas importante pour moi
Quelle-était votre religion avant cette expérience ?Autre ou plusieurs
religions J’ai reçu une éducation catholique. J’ai cessé de croire à 16 ans. A
l’époque de l’expérience, je ne croyais pas du tout en l’au-delà, je pensais que
RIEN n’existait après la mort. Même si j’avais des relations (en plus des
catholiques) avec des groupes d’adventistes, de protestants, de témoins de
Jéhovah, de spiritualistes et de certains cultes angolais, je ne croyais en
RIEN.
Vos pratiques religieuses ont-elles changé depuis cette
expérience ? Oui Je
m’intéresse à la spiritualité, même si je ne fais partie d’aucun groupe
religieux
Quelle importance accordez-vous à votre vie religieuse
ou spirituelle après votre expérience ?
Très importante pour moi
Quelle-est votre religion maintenant ?
Autre ou plusieurs religions Je ne
suis pas adepte d’une religion particulière, je n’en pratique aucune. Je crois
en la communication avec l’au-delà. J’ai l’expérience de perceptions que
d’autres personnes n’ont pas. J’ai tenté de suivre les enseignements d’Allan
Kardec, mais cela n’a pas été possible, des règles et des moments fixes sont en
effet imposés pour la communication avec les esprits. Je ne crois pas à ces
rendez-vous. Je ne m’identifie à aucune confession que je connaisse.
Est-ce que cette expérience comportait des éléments
conformes à vos croyances terrestres ?
Un contenu partiellement en accord, partiellement en
désaccord avec les croyances que j’avais à l'époque de l’expérience. Je ne
croyais à rien de mystique. Cette expérience a bousculé mes certitudes sur
l’inexistence de quoi que ce soit après la mort.
Vos valeurs et croyances ont-elles changé à la suite de
cette expérience ? Oui
En tant qu’agnostique, adopter l’hypothèse d’un au-delà m’a demandé un gros
effort. L’expérience existait mais je n’avais personne pour m’aider à
l’interpréter. Croire à ce en quoi j’avais cessé de croire à 16 ans représentait
un effort violent. Mais l’expérience était en moi et je ne pouvais la réfuter.
J’étais allée là-bas, près de l’Amour, je m’étais senti aimée. J’ai commencé à
considérer mes périodes de maladie comme un apprentissage, sans révolte et avec
acceptation. J’ai peur de la douleur, pas de la mort, je sais en effet que vais
retrouver l’amour. Lors de moments de désespoir, le désir de retourner à cet
endroit était si intense que je voulais mourir, j’ai pensé au suicide. Le manque
de compréhension, ou plutôt ce que je conservais en moi m’étouffait. Je voulais
en savoir davantage sur la question. J’étais certaine de ne pas être la seule à
avoir vécu ce genre d’expérience, mais je n’avais trouvé personne étant allé aux
portes de la mort.
Avez-vous eu l'impression de rencontrer un être ou une
présence ésotérique, ou d'entendre une voix non identifiable ?
J’ai entendu une voix non-identifiée
J’ai entendu les voix de mes compagnons de voyage. J’affirme que la « lumière
initiale » m’a parlé mentalement, lorsqu’elle m’a fait stopper et m’a renvoyée.
Avez-vous vu des esprits religieux ou des morts ?
Non
Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu
précédemment sur terre et dont le nom est mentionné par les religions (par
exemple : Jésus, Mahomet, Bouddha, etc.) ?
Non
Durant votre expérience, avez-vous acquis de
l'information à propos d'une existence avant la vie de mortel ?
Oui D’une certaine manière car j’ai
eu le sentiment de revenir « chez moi ».
Durant votre expérience, avez-vous acquis de
l'information sur un lien ou une unicité dans l’univers ?
Indécise Je l’ignore. D’un côté je
sais avoir voyagé et vu des paysages qui me semblaient appartenir à l’univers,
me donnant la sensation que tout était naturel, explicable. Quand je suis
revenue en revanche, toute cette connaissance a été perdue.
Croyiez-vous en l'existence de Dieu avant votre
expérience ?
Inexistence de Dieu
Pendant votre expérience, avez-vous acquis des
informations sur l'existence de Dieu ?
Indécise Je n’avais aucune certitude. J’ai fait
l’expériences de choses que je ne suis pas en mesure de nommer. Quelque chose
qui, selon les médecins, ne peut être réel. Et s’ils se trompaient ? Et si en
fait je me trompais ? Et si Dieu n’était pas ce que les religions ont décrit,
mais quelque chose que personne ne saurait définir ? J’ai conservé la certitude
que mon expérience était réelle, mais elle ne concorde pas avec la connaissance
que j’avais de la Bible. Ce n’était pas le Dieu catholique ! Comment pourrais-je
affirmer qu’il s’agit de Dieu ? C’était toutefois « quelque chose » de
merveilleux, de magnifique que je peux seulement qualifier « d’Amour ».
Croyez-vous en l'existence de Dieu à la suite de cette
expérience ? Existence
de Dieu indubitable
Concernant nos vies terrestres en dehors de la religion :
Durant votre expérience, avez-vous acquis une
connaissance ou de l'information particulière à propos de votre dessein ?
Indécise Ce qui m’a renvoyée
m’a mentalement dit que je devais faire quelque chose, sans préciser de quoi il
s’agissait. Je sais que j’ai commencé à considérer la vie autrement, à me sentir
différente.
Avant cette expérience, croyiez-vous que nos vies
terrestres sont significatives et importantes ?
Ni importantes, ni significatives
Durant l'expérience, avez-vous reçu de l'information
quant au sens de la vie ?
Non
Croyiez-vous en l’au-delà avant cette expérience ?Inexistence de
l’au-delà
Croyez-vous en l’au-delà à la suite de cette expérience
? Existence indubitable
de l’au-delà Oui Je ne croyais pas en Dieu, ni en la persistance de la vie. Dans
cette expérience j’ignore avec qui j’ai communiqué par la pensée et je ne sais
comment le définir. J’ignore de quoi/de qui il s’agissait. Après avoir réintégré
le corps, je n’ai pu trouver d’explication nulle-part. J’aurais voulu savoir si
quelqu’un avait vécu quelque chose de similaire, mais je ne pouvais parler de
peur d’être prise pour une folle. J’aurais voulu expliquer tout cela avec les
connaissances scientifiques dont je disposais, mais je n’ai pas pu. Un phénomène
très bizarre s’est produit, dont mon mari a d’une certaine manière été témoin.
Les questions étaient nombreuses, mais dépourvues de réponses : Que s’est-il
passé durant ce « voyage » ? La lumière était-elle Dieu ? L’amour que j’ai reçu
était-il imaginaire ? Je n’affirme pas que « la lumière/l’étoile » était Dieu,
je peux en revanche attester qu’il s’agissait d’AMOUR.
Aviez-vous peur de la mort avant cette expérience ?J’avais très peur de la
mort
Avez-vous peur de la mort après votre expérience ?Je n’ai pas peur de la
mort
Aviez-vous peur de vivre votre vie avant cette
expérience ? J’avais
légèrement peur de vivre ma vie terrestre
Après cette expérience, aviez-vous peur de vivre ?Je n’avais pas peur de
vivre ma vie terrestre
Avant votre expérience, croyiez-vous que nos vies
terrestres sont importantes et significatives ?
Ni importantes, ni significatives
A la suite de votre expérience, croyiez-vous que nos
vies terrestres sont importantes et significatives ?
Importantes et significatives
Avez-vous appris comment vivre nos vies ?
Non
Durant votre expérience, avez-vous acquis de
l'information à propos des difficultés, défis et obstacles de la vie ?
Non
Étiez-vous compatissant(e) avant cette expérience ? Légèrement
compatissant(e) envers autrui
Durant cette expérience, avez-vous appris quelque chose
à propos de l'amour ?
Indécise Je ressentais un amour d’une intensité indescriptible. Je me souviens
bien de cet amour que m’a apporté la « vague » et qui m’a rendue heureuse d’être
tant aimée.
Etiez-vous compatissant(e) après cette expérience ?Très compatissant(e)
envers autrui
Quels changements sont survenus dans votre vie à la
suite de votre expérience ?
Légers changements dans ma vie. Pour moi qui, à l’époque,
ne croyait en rien de spirituel, il a été très compliqué de devoir reconstruire
ma vision de la vie et de la mort. Cette expérience m’a ouvert une nouvelle
perspective sur la vie, me donnant la certitude qu’elle persiste, sans pour
autant bien percevoir ce qui s’est produit. Je suis demeurée sans réponse à tant
de questions. Je me suis mise à chercher de la documentation et je n’ai rien
trouvé. Au Portugal il n’existait aucune publication autre que catholique. A la
recherche d’une explication, j’ai lu et relu la Bible, mais le récit biblique ne
m’a pas fourni ce que je voulais savoir. J’ai parfois pensé souffrir d’un
trouble de la personnalité, mais d’un autre côté j’avais la certitude de n’avoir
ni rêvé, ni halluciné. J’ai commencé à être plus attentive aux besoins des gens,
des animaux et des plantes. J’avais l’impression d’être une extra-terrestre car
je ne trouvais personne considérant le monde à ma manière. J’avais le sentiment
d’être à la dérive, tout en ayant d’une certaine façon mis le cap sur une
destinée. Je voulais faire le bien, pardonner aux gens, les aimer.
Est-ce que vos relations ont changé précisément à cause
de cette expérience ?
Oui J’essaie de pardonner, de vivre en harmonie avec autrui. La majorité de mes
amis croit en l’au-delà. Mon mari a renoncé au catholicisme. Nous aimons lire
des sujets spirituels. Pour être franche, ce questionnaire est long et je suis
déjà fatiguée.
Après l'EMI :
Est-ce que l'expérience a été difficile à décrire en
mots ? Oui Je ne trouve
aucune expression pour certaines choses, particulièrement concernant le trajet
après avoir quitté la terre et jusqu’à ce que la lumière me renvoie.
Avec quelle précision vous rappelez-vous de l'expérience
en comparaison d'autres événements à l’époque de l'expérience ?
Je me souviens plus précisément de
l’expérience que d’autres évènements de ma vie à l’époque. Il s’agissait d’une
expérience très puissante et particulière. C’était très émouvant, soulevant de
nombreuses questions.
A la suite de votre expérience, avez-vous acquis des
capacités médiumniques, hors de l'ordinaire ou d'autres dons particuliers que
vous n'aviez pas avant ?
Oui Si j’avais jusqu’alors éprouvé des « sensations »
inexpliquées qui m’avaient poussée à rechercher l’aide d’un psychiatre ; après
cette expérience et d’autres, j’en suis arrivée à la conclusion que je suis une
personne normale, qui parvient quelquefois à établir le contact avec des
« êtres » de l’au-delà. Il n’a pas été facile d’accepter cette situation.
Une ou plusieurs parties de l'expérience sont-elles
particulièrement significatives pour vous ?
J’ai appris que la douleur cesse lorsque survient la mort.
J’ai appris que l’Amour que je désire tant atteindre n’est pas de ce monde. Le
moment le plus gratifiant de mon expérience, c’est l’instant où la première
« vague » m’a atteinte. Inoubliable !
Avez-vous déjà raconté cette expérience ?
Oui L’expérience s’est produite en
1982. En dehors de mon mari, je crois en avoir parlé pour la première fois il y
a dix ans (2007), à un psychologue. Au cours des années récentes, j’en ai
également parlé à quelques personnes. Certaines ont manifesté de la gratitude
pour mon récit, d’autres l’ont réfuté en disant qu’il s’agissait d’un rêve.
Celles qui ont été reconnaissantes disent qu’elles ont maintenant moins peur de
la mort.
Aviez-vous connaissance des expériences de mort
imminente (EMI) avant cette expérience ?
Non
Qu'avez-vous pensé de la réalité de l'expérience que
vous avez-vécue peu de temps (jours ou semaines) après qu'elle soit survenue ?
L'expérience était tout
à fait réelle Aucun doute, l’expérience était tout à fait réelle. J’avais vécu
quelque chose d’inexplicable.
Que pensez-vous de la réalité de l'expérience maintenant
? L'expérience était
tout à fait réelle Je suis certaine d’avoir vécu tout ce que j’ai relaté. La vie
est devenue une école, je veux obtenir les bonnes qualifications et retourner à
l’endroit d’où j’ai été renvoyée.
Est-ce que quelque chose a reproduit une partie de cette
expérience à une période de votre vie ?
Indécise Après une opération en 2002, j’étais déjà dans la
salle quand j’ai vu une lumière intense qui m’a enveloppée de manière
caressante. Quand je suis revenue à moi, j’éprouvais de nombreuses douleurs. Le
lendemain, j’ai subi une brutale baisse de pression artérielle qui a failli
provoquer un arrêt cardiaque. On m’a reliée à un moniteur jusqu’à ce que je me
rétablisse. Rien d’autre. En ce qui concerne les voix intérieures, elles sont
plus fréquentes.
Souhaitez-vous ajouter autre chose à propos de votre
expérience ? Je
remercie l’univers pour cette expérience.
Pourrions-nous poser d’autres questions afin de vous
aider à partager votre expérience ?
Je pense que ce questionnaire est bien fait. Je suis
reconnaissante d’avoir eu l’occasion de partager mon expérience. Merci !