Incidence et Causes d’EMI et Revue de Vie Parmi les Personnes Âgées et Non-Âgées
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Incidence et Causes d’Expérience de Mort Imminente et Revue de Vie Parmi les Personnes Âgées et Non-Âgées par Benjamin M. LinzmeierUniversité du Wisconsin-Eau Claire
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Résumé:
Cent et sept participants âgés et non-âgés ont été recrutés en milieu universitaire et en milieu senior. Des questionnaires examinant l’expérience de mort imminente (EMI) et la revue de vie ont été remplis. Un test exact de Fisher n'a indiqué aucune différence significative dans l'incidence des EMI entre les personnes âgées et non-âgées. La petite taille de l'échantillon n'a pas permis une analyse statistique de l'incidence des revue de vie et du taux de survenue d’EMI chez les personnes âgées et non-âgées. Cependant, des spéculations provisoires ont été faites sur les huit EMIs signalées. Dans les recherches futures, on devrait soit utiliser une méthode de recrutement, soit on devrait rassembler un échantillon plus large.
Proposition pour l’Incidence et les Causes d’Expérience de Mort Imminente et de Revue de Vie Parmi les Personnes Âgées et Non-Âgées
L’expérience de mort imminente (EMI) existe depuis des siècles. Des personnages célèbres comme St Paul et Grégoire le Grand ont captivé les foules avec des récits de comment c’est de l’autre côté (Zaleski, 1987). L’intérêt récent pour l’EMI est en grande partie dû au livre de Raymond Moody (1975), La Vie Après La Vie, qui décrivait le phénomène dont les gens faisaient fréquemment l’expérience à l’approche de la mort sur base d’interviews très détaillés d’environ cinquante personnes. À travers ces études de cas, Moody a trouvé des preuves empiriques que les humains survivent à la mort du corps (Moody, 1975).
Très vite, d’autres chercheurs ont voulu valider le travail de Moody avec des approches plus scientifiques. Un de ces chercheur était Kenneth Ring. Décrivant plusieurs des étapes identiques à celles de Moody, il a décrit ‘l’expérience type’ d’EMI en cinq étapes comprenant une paix et une sensation de bien-être, la séparation du corps, l’entrée dans l’obscurité, la vision de la lumière, l’entrée dans la lumière (Ring, 1980). Néanmoins, toutes les EMIs ne suivent pas exactement ce schéma. Certaines EMIs sautent des étapes et certains aspects peuvent être bien distincts d’une EMI typique (Serdahely, 1989; 1995). De surcroit, les expériences types n’ont pas lieu à fréquence égale. Dans une étude, soixante pourcent ont expérimenté l’étape de ‘la paix’ alors que dix pourcent seulement ‘sont entrés dans la lumière’ (Ring, 1980). D’autres caractéristiques de l’EMI incluent une sensation d’absence du temps, une sensation de mort, et le fait que c’est inénarrable quand on veut la décrire (Sabom, 1982).
L'EMI est définie comme : ‘Un état de conscience modifié survenant au cours d’un épisode de perte de connaissance consécutif à un traumatisme sévère ou autre condition menaçant la vie, dans lequel sont présentes des séries de caractéristiques bien définies. Il est identifié par auto-évaluation avec un questionnaire utilisant des questions standards et par analyse du contenu des données empiriques grâce à l’Échelle d’Expérience de Mort Imminente (EEMI) (Greyson, 1983b) ayant un score de sept comme indication d’expérience de mort imminente’ (Olson & Dulaney, 1993).
La revue de vie est définie comme : ‘une réminiscence survenant naturellement ; peut être formalisé en une intervention destinée à aider la personne âgée à atteindre l’intégrité de l’ego ou peut avoir lieu dans d’autres contextes, tel qu’une expérience de mort imminente’ (Olson & Dulaney, 1993). Une question de l’EEMI, ‘Des scènes du passé vous sont-elles revenues ?’ a été utilisée pour déterminer si une revue de vie était présente. Si le participant indiquait qu’il s’était souvenu de plusieurs évènements passés ou si son passé avait flashé devant lui, hors de son contrôle, on considérait qu’il avait eu une revue de vie.
Ring (1980) a trouvé que la revue de vie était un phénomène relativement commun survenant chez environ vingt-cinq pourcent de son échantillon. D’autres études ont trouvé que ce pourcentage pouvait être aussi bas que trois pourcent (Sabom, 1982) et aussi haut que plus de cinquante pourcent (Atwater, 1994).
La revue de vie dans un contexte non-EMI s’est révélé être thérapeutique. Par exemple, les gens qui se remémorent ont une meilleure image d'eux-mêmes et de leur passé (Lewis, 1971). Ceux qui se remémorent se sont avérés avoir un moral plus élevé que ceux qui ne se remémorent pas (Coleman, 1986).
Pour Erik Erikson l’étape finale du développement humain est l’intégrité de l’ego versus le désespoir. Ainsi, l’intégration de soi devient un objectif pour ceux qui sont dans la dernière étape de leur vie (Erikson, 1950).
La revue de vie apparait chez la personne âgée au cours de sa vie à cause de la proximité de la mort pour cette personne, parce qu’elle est à la retraite et a plus de temps pour l’introspection, et ‘l'opération défensive habituelle assurée par le travail a été supprimée’ (Butler, 1963).
Deux théories courantes de l’EMI sont l’explication psychologique et l’explication physiologique. Les partisans de l’explication psychologique croient que la menace de mort imminente est telle que EurMI est obligé de se dépersonnaliser et de créer une histoire comme mécanisme de défense pour l’aider à affronter le traumatisme de la mort imminente (Noyes & Kletti, 1977). Les adhérents de l’explication physiologique maintiennent que le phénomène rapporté par les EursMI est le résultat d’un cerveau mourant.
Il y a certains aspects de l’EMI qui ne peuvent être facilement expliqués par ces théories, cependant. Certaines personnes qui semblaient être ‘inconscientes’ au moment de leur mort rapportent des descriptions très détaillées des médecins dans la salle d’opération, de quel acte chirurgical était posé, et de quelle manière, ainsi que ce que les médecins disaient (Sabom, 1982). Il est habituel pour un EurMI de se retrouver à planer au-dessus de leur corps, en spectateur calme qui souvent n’a guère envie de réintégrer le corps
physique. Certaines personnes ont même des EMIs alors qu’elles subissent une autopsie et se souviennent de ce qu’on leur a fait (Atwater, 1994).
Parfois, ce phénomène est réfuté par l’affirmation selon laquelle il s’agirait simplement d’une hallucination provoquée par des médicaments administrés au moment du décès. Il y a de bonnes raisons de mettre cela en doute. L’EMI a lieu même lorsqu’il y a totale absence de médicaments. De plus, de nombreux médicaments induisent une variété d’expériences qui sont rarement semblables à des EMIs (Audain, 1999), bien que quelques médicaments, comme la kétamine et la DMT, ont produit des phénomènes de type EMI. En effet, les EursMI qui ont aussi eu des hallucinations considèrent que leur EMI est ‘plus réelle’ que la réalité ordinaire, qui à son tour, est ‘plus réelle’ que les hallucinations qu’ils ont eu (Greyson, 2000).
La véracité de certaines observations faites par les personnes pendant une EMI fait grandement douter des explications physiologique et psychologique. Kenneth Ring et Sharon Cooper on examine des expériences de mort imminente chez des aveugles. Quinze des vingt-trois EursMI aveugles étaient capables de voir durant leur EMI. La véracité de certaines de ces visions a été corroborée par d’autres (Ring and Cooper, 1997).
Quelle que soit la philosophie personnelle concernant l'explication des EMIs, un examen plus approfondi s'impose. L’EMI change les vies et les attitudes de ces personnes drastiquement (Ring, 1980). Quelle que soit l’explication de l’EMI, une meilleure compréhension de celles-ci est importante pour la communauté scientifique.
Dans cette étude, je vais essayer de déterminer s’il existe une différence dans les EMIs des personnes âgées et des non-âgées. Olson et Dulaney (1993) ont trouvé qu’aucun de leurs EursMI âgés n’a eu de revue de vie. Ce résultat était surprenant, car d’autres recherches ont montré qu’il ne semblait y avoir aucune différence notable dans l’incidence de l’EMI en fonction de catégories comme l’âge, le lieu de résidence, la taille de la communauté locale, les convictions religieuses ou la fréquence de fréquentation de l’église (Sabom, 1982) ? Pourquoi l’incidence de la revue de vie serait-elle différente ?
Noyes et Kletti ont trouvé que vingt-neuf pourcent de leurs sujets ont eu une revue de vie durant des incidents menaçant leur vie. Ces pourcentages augmentent encore quand l’expérience de mort imminente implique une noyade imminente (quarante-trois pourcent) ou un accident de voiture (trente-trois pourcent) (Ring, 1980).
Ring a supposé qu’un déterminant possible de l’incidence d’une revue de vie est la soudaineté ou le caractère inattendu de la crise de mort imminente. Par exemple, il a trouvé que la revue de vie était rapportée par cinquante-cinq pourcent des victimes d’accident, alors qu’elle n’apparait que pour seize pourcent de ceux dans ses deux autre catégories, la maladie et le suicide (Ring, 1980). D’autres ont trouvé que la revue de vie était plus fréquente quand le rythme d’apparition est soudain plutôt que progressif (Stevenson & Cook, 1995). Est-il possible que les personnes âgées, ayant eu déjà le temps plus tard dans leur vie de se remémorer, n’aient plus besoin de revoir leur vie après leur décès ? Est-il aussi possible que les personnes qui sont sur le point de succomber à une maladie aient plus de temps de revoir leur vie avant de faire une EMI ? Une personne âgée peut faire une EMI suite à une maladie plus fréquemment qu’une personne non-âgée qui elle peut avoir plus d’accidents ou de tentatives de suicide.
Afin de déterminer les causes possibles de l’absence de ou de la faiblesse de l’incidence de la revue de vie chez les personnes âgées comparées aux non-âgées, le rythme de survenue (soudain ou graduel) de l’EMI a été examiné. Cela peut donner une idée quant à savoir si l'incidence de la révision de la vie au cours d'une EMI est fonction de l'âge ou si la soudaineté est également un facteur déterminant. Afin de rester cohérent avec Olson et Dulaney, les personnes âgées sont définies opérationnellement comme ayant cinquante-cinq ans ou plus. Les personnes non âgées ont donc moins de cinquante-cinq ans.
Dans cette étude, les questions suivantes seront abordées : L'incidence des EMI est-elle plus élevée pour les personnes non âgées que pour les personnes âgées ? L’incidence de la revue de vie est-elle plus élevée pour les personnes non âgées que pour les personnes âgées ? Le rythme de survenue d’une EMI est-il en corrélation avec l’incidence d’une révision de vie ?
Certes, même si une corrélation était trouvée entre le rythme de survenue de l’EMI et l’incidence d’une revue de vie, une relation causale ne peut être déduite. Cependant, grâce à des examens futurs et à différentes études, cette relation pourra être mieux comprise.
Trois hypothèses ont été développées. Premièrement, l’incidence de l’expérience de mort imminente ne serait pas significativement plus élevée chez les personnes non âgées que chez les personnes âgées. Deuxièmement, l'incidence de la revue de vie serait plus grande pour les personnes non âgées que pour les personnes âgées. Enfin, le rythme de survenue des EMIs serait corrélé à l’incidence d’une revue de vie.
Méthode
Participants
La population cible incluait un groupe de personnes âgées de cinquante-cinq ans et plus, ainsi qu’un autre groupe de personnes âgées de moins de cinquante-cinq ans. Un total de trente-trois personnes âgées a été recruté dans les maisons de repos et un centre senior à Eau Claire, Wisconsin. L’âge de ces participants allait de soixante-deux à cent ans. L’âge moyen était de 77,1 avec une déviation standard de 8,67. Un total de quatre-vingt-quatre étudiants a été recruté dans six classes de l’Université du Wisconsin-Eau Claire. L’âge de ces participants allait de dix-neuf à cinquante et un ans. L’âge moyen était de 22,7 avec une déviation standard de 5,6. Cinq des classes étaient constituées d’étudiants traditionnels. Un classe avait un pourcentage élevé d’étudiants non traditionnels, plus âgés. Les participants de tous les contextes avaient l'âge prévu pour ce groupe. En d’autres termes, tous les participants des maisons de repos et du centre senior avaient cinquante-cinq ans ou plus, et tous les participants de l’université avaient moins de cinquante-cinq ans.
Dispositif
Une enquête de cinq pages a été distribuée en plus d’une lettre d’introduction. La première partie contenait une page initiale que les participants remplissaient pour fournir des informations démographiques et pour déterminer quel étudiant aurait fait une expérience de mort imminente. On fournissait de quoi écrire quand nécessaire. En répondant ‘oui’ à deux questions les participants étaient invités à remplir le formulaire Un. Sur ce formulaire Un, l’EEMI de Greyson (Échelle d’Expérience de Mort Imminente) (1983b) était utilisée pour évaluer l’incidence d’une expérience de mort imminente. L’EEMI a une bonne cohérence interne, une bonne fiabilité de la séparation par deux et une bonne fiabilité test-retest (Greyson, 1983b). Un score de sept ou plus indiquait une expérience de mort imminente. Un score inférieur à sept ne voulait nécessairement pas dire que certains aspects typiques d’une expérience de mort imminente n’avaient pas eu lieu. Cela signifiait qu’ils n’y avait pas assez d’éléments pour que l’expérience soit qualifiée d’expérience de mort imminente. Si les participants n’avaient pas indiqué qu’ils auraient pu faire une d’expérience de mort imminente, ils remplissaient le formulaire Deux qui comportait des questions au sujet de leurs connaissances et croyances sur les expériences de mort imminente mais qui ne serait pas utilisé dans cette enquête particulière. L’une des raisons de ce formulaire était que les participants qui indiquaient qu’ils auraient pu faire une EMI ne se sentent pas isolés en remplissant le formulaire Un.
Procédure
La plupart des participants ont rempli les questionnaires en groupes. Six participants ont rempli les questionnaires à leur guise après les avoir récupérés dans une pile de questionnaires laissée pendant une semaine et demie. À l’université, les questionnaires étaient complétés en début de cours. On leur fournissait d’abord une explication générale de l’enquête. Ils étaient informés que la participation n’était pas obligatoire et qu’ils pouvaient arrêter à tout moment. Ensuite on leur donnait les questionnaires avec instruction de lire et déchirer la lettre de motivation avant de continuer. S’ils avaient indiqué sur la première page ‘qu’ils avaient vu la mort de près’ et avaient eu une expérience inhabituelle pendant cette ‘vision proche’ (Olson & Dulaney, 1993), ils étaient invités à remplir le formulaire Un. S’ils n’indiquaient rien de cela, ils étaient invités à remplir le formulaire Deux. Il était demandé aux participants d'attendre que tout le monde ait fini, même si cela n'arrivait pas toujours et n'était pas pertinent dans l'un des contextes pour personnes âgées où tout le monde attendait un repas.
Bien qu'une procédure standardisée ait été prévue pour éviter que des variables étrangères n'affectent les résultats, cela n'a pas toujours été possible. Au Centre pour Seniors L. E. Phillips, les questionnaires ont été distribués à des seniors qui attendaient leur repas. L’approche était informelle et s’est faite table par table. Les contraintes de temps ont limité une introduction standardisée à l'étude. Dans l’une des maisons de repos, les questionnaires ont été déposés et les seniors avaient la possibilité de les remplir à leur guise s’ils le désiraient. Six questionnaires ont été récupérés ainsi.
Les seniors ont parfois eu besoin d’assistance pour remplir les parties. S’ils ne comprenaient pas certaines questions et demandaient de l’aide, ou si ça leur prenait un temps démesuré, une assistance était fournie. Cela se faisait en relisant les questions en particulier ou en indiquant quel partie ils étaient supposés remplir en fonction de leurs réponses précédentes. Presque tous les étudiants universitaires ont rempli l’enquête sans problème.
Quand les participants ont terminé, les questionnaires ont été repris. Dans le cas des classes de l'Université du Wisconsin-Eau Claire, les enseignants étaient autorisés à offrir à leurs étudiants des crédits supplémentaires pour avoir rempli leurs questionnaires s'ils le souhaitaient.
Résultats
Une analyse de 107 participants de l’université et des centres pour seniors a été effectuée afin de mieux comprendre certaines caractéristiques de l’EMI, en particulier l’incidence de l’EMI, l’incidence de la revue de vie et le rythme de survenue. Dans les 107 répondants ayant correctement rempli le questionnaire, il y avait 90 (84,1%) femmes, 16 (15%) hommes et 1 (0,9%) avait négligé de spécifier un genre. Dans les 84 participants non-âgés, il y avait 72 (85,7%) femmes et 12 (14,3%) hommes. Pour les 23 participants âgés, il y avait 18 (78,3%) femmes et 4 (17,4%) hommes. La population âgée (M=77,1, SD=8,7) était beaucoup plus âgée que la population non-âgée (M=22,7, SD=5,6). On a posé l’hypothèse que l’incidence de l’expérience de mort imminente ne serait pas plus courante chez les plus âgés, que la revue de vie serait plus courante chez les non-âgés et que l’incidence de la revue de vie et le rythme de survenue seraient corrélés.
De tous les répondants, (10,3%) ont indiqué qu’ils avaient vu la mort de près et qu’à ce moment-là, ils avaient eu une expérience inhabituelle. Parmi ceux-là, 11, 8 (7,5%) avaient fait une EMI comme indiqué par un score de 7 ou plus sur l’EEMI (M=11,1, SD=3,1). Dans l’échantillon plus âgé, 4 des 23 répondants (17,4%) avaient eu une EMI. Deux des personnes âgées n’ont pas spécifié quand ils avaient eu leur EMI. Des deux qui l’ont spécifié, l’un a fait son EMI 62 ans plus tôt à l’âge de 19 ans. L’autre EMI était arrivée il y a 39 ans, à l’âge de 34 ans. Dans l’échantillon des non-âgés 4 des 84 répondants (4,7%) avaient fait une EMI. Pour les non-âgés une moyenne de deux ans s’était écoulée depuis leur EMI. Un test exact de Fisher a confirmé l'hypothèse nulle selon laquelle l'incidence de l'expérience de mort imminente n'était pas plus fréquente chez les personnes âgées que chez les personnes non âgées (p > 0,05, p = 0,063). Sur les 8 EursMI, 5 (62,5 %) ont vécu une revue de vie. Sur les 4 EursMI non- âgés, 3 (75 %) ont eu une revue de vie. Sur les 4 EursMI âgés, 2 (50 %) ont eu une revue de vie. Les 8 EursMI ont eu un rythme de survenue soudain (100 %). Ces données sont présentées dans la figure 1. Le petit nombre de personnes ayant eu une EMI a empêché toute analyse statistique spécifique d'être effectuée parmi ce groupe particulier. Des spéculations provisoires sur cette population seront mentionnées plus tard.
Discussion
Une incidence globale de 7,5% pour l’EMI est cohérente avec les résultats précédents. Une incidence de 17% d’EMI chez les personnes âgées et 4,7% d’incidence chez les non-âgés peut sembler un écart important, mais à cause du petit nombre d’EursMI, des statistiques plus puissantes ont été utilisées qui n’ont pas fait apparaitre de différence statistiquement significative. Peut-être une étude plus large à partir de laquelle un plus grand nombre d’EursMI pourrait être obtenu, ce qui fournirait une meilleure idée de l'existence ou non de différences entre les deux groupes.
À cause du peu d’EMIs à analyser et parce qu’aucun des seniors n’avait fait une EMI après l’âge de 55 ans, il est difficile d’avancer une théorie sur les différences entre l’EMI de personne âgée et non-âgée. Cependant on peut toujours extraire des renseignements à partir des données. Peut-être il y a-t-il des effets longitudinaux entre les différentes générations. Un des facteurs important susceptible de jouer un rôle dans les différences est que l’EMI est devenue plus reconnaissable, si pas plus acceptable par le grand publique seulement ces deux dernières décennies.
Un échantillon australien de 173 répondants a montré une attitude positive envers l’EMI (Kellehear & Heaven, 1989). Peut-être que les personnes plus jeunes sont plus à l’aise avec leur expérience de mort imminente parce qu’ils en ont déjà entendu parler avant d’en faire l’expérience eux-mêmes, ou ils ont peut-être du soutien de la part de personnes qui ont compris ce qu’ils ont traversé. Les personnes âgées qui ont fait leur EMI il y a plusieurs décennies ont peut-être été traitées plus froidement par les médecins et leurs proches lorsqu’ils ont parlé de leur expérience, les incitant ainsi à les refouler ou à ne pas en parler.
Les données de la présente enquête ne semblent pas indiquer que les personnes âgées aient refoulés leurs souvenirs des EMIs. Le pourcentage d’EMIs chez les seniors (17,4) était de fait plus grand que le pourcentage d’EMIs chez les jeunes (4,7).
Une explication de ce résultat est que les personnes âgées qui ont eu des EMIs alors qu’elles étaient beaucoup plus jeunes n’ont été affectées par aucun retour négatif si elles en ont effectivement reçu. Une seconde explication est qu’ils ont gardé leurs expériences pour eux mais voulaient bien la raconter dans le format anonyme relativement non intrusif procuré par le questionnaire. Et une autre explication est que ces seniors ont réprimé les souvenirs de leurs EMIs, mais ces derniers ont refait surface après qu’ils aient entendu parler du phénomène suite au regain de sa popularité ces derniers temps. Un questionnaire supplémentaire pourrait éclaircir cette question. Une autre raison évidente de la plus grande incidence d’EMIs chez les seniors dans cette enquête est le plus grand nombre d’années de vie que les seniors ont eu pour faire une EMI.
Bien que la taille de l’échantillon soit trop petite pour permettre d’en tirer des conclusions, un plus grand pourcentage de personnes non-âgées ont eu une revue de vie (75%) comparé aux seniors (50%). Ceci est en accord avec l’hypothèse. Néanmoins il pourrait être même plus intéressant que deux des EursMI seniors ont eu une revue de vie. Cela va à l’encontre des résultats de Olson & Dulaney (1993) qui ont observé qu’aucun des EursMI seniors n’a eu une revue de vie. Ils ont aussi indiqué que via des communications personnelles avec eux en 1986, le chercheur en EMI Bruce Greyson n’a pas non plus trouvé la présence de la revue de vie chez les EursMI seniors (Olson & Dulaney, 1993).
Bien que les deux seniors aient mentionné une revue de vie en rapportant que des scènes de leur passé leur étaient revenues, on ne les a pas interviewé, ce que les chercheurs sur la revue de vie précédents ont été capables de faire. Un interview aiderait à confirmer ou non qu’ils aient eu une revue de vie.
Une limite de cette enquête est l’utilisation d’un échantillon non aléatoire. Les participants vivaient tous ou allaient tous à l‘école à Eau Claire, Wisconsin. De surcroit, des groups spécifiques ont été sélectionnés de manière non-aléatoire. Néanmoins la généralisation a été augmentée par la sélection de plusieurs groupes différents. Des classes dans différents départements ont été sélectionnées et on a approché les seniors dans trois différentes localisations. Alors que le pourcentage très élevé de femmes (84,1%) était représentatif des populations approchées, ce n’est pas représentatif de la population générale. Les raisons d’un taux de femmes si élevé comprennent le haut pourcentage de femmes fréquentant UW- Eau Claire, particulièrement dans les classes de bibliothécaire, et la plus grande longévité des femmes dans les établissements seniors.
Des variables extrinsèques ont pu avoir un effet sur cette étude. Alors que les non-âgés ont tous complété le questionnaire dans l’environnement identique des salles de classes, on ne peut pas en dire de même pour les âgés. Les questionnaires ont été complétés dans les endroits disponibles convenant le mieux ou les plus pratiques. Un groupe a été approché table par table alors qu’ils attendaient leur repas. Un autre groups a rempli les questionnaires sur base individuelle à leur guise en les prenant d’un paquet de questionnaires laissé à la maison de retraite pendant une semaine et demi.
Malheureusement, une analyse en profondeur de la revue de vie et du rythme de survenue de l’EMI est impossible à cause du petit nombre d’EursMI. Le fait que tous les EursMI qui ont répondu aient rapporté une survenue soudaine a davantage compliqué la situation. Ce résultat est compréhensible considérant qu’ils étaient tous non-âgés au moment de leur EMI. Cela ne permet aucune spéculation au sujet d’une possible corrélation entre le rythme de survenue et l’incidence de la revue de vie.
Une recherche future est nécessaire pour déterminer quelle relation existe entre le rythme de survenue des EMIs et l’incidence de la revue de vie. Dans le cadre d’un interview, peut-être pourrait-on demander aux participants pourquoi à leur avis, ils ont eu ou non une revue de vie. On pourrait demander aux EursMI âgés s’ils avaient vécu ou non une réminiscence semblable à celle décrite par Lewis (1971) et Coleman (1986). Si c’est le cas, on peut poser l’hypothèse qu’ils auraient une revue de vie moins fréquemment que les âgés qui n’auraient pas eu de réminiscence avant leur EMI.
Une limitation majeure de cette étude était la petite taille de l’échantillon d’EursMI. Une analyse détaillée des EursMI de même que des mesures adéquates de l’incidence de l’EMI et de la revue de vie sont difficiles à obtenir simultanément. Dans des futures recherches on pourrait utiliser l’une des deux méthodes suivantes. Soit les EursMi pourraient être recrutés par des méthodes variées ou des échantillons beaucoup plus grands pourraient être utilisés. Le recrutement des EursMI serait plus facile à faire, mais la généralisation de ces échantillons serait moindre. L’utilisation d’échantillons plus grands augmenterait la généralisation, mais des échantillons aussi grands peuvent s’avérer peu pratiques en raison de contraintes économiques ou de temps.
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Figure Captions
Figure 1. Number of participants reporting a life review and a sudden rate of onset of the NDE by age.