EMI d' Isabel R
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
L’expérience est difficile à décrire parce qu’elle s’est produite il y a si
longtemps. Le message le plus important qui m’ait été communiqué par les êtres
de lumière m’enjoignait cependant de la raconter à autrui. Dans les années 70,
le phénomène des EMI n’était bien-sûr pas très connu. Quand je racontais cette
histoire, qui est longue, on me considérait donc la plupart du temps comme un
brin cinglée.
Mon mari était sheriff adjoint et j’étais maman d’un turbulent garçon de 2ans.
J’étais allée chez le gynécologue à cause de symptômes douloureux, j’avais la
sensation d’être enceinte mais quelque
chose n’allait pas. Il m’a dit qu’il s’agissait d’un refroidissement ayant
affecté l’utérus, il me suffisait de prendre un bain chaud quand je souffrais.
Un dimanche en
revenant de l’église, la douleur a réapparu. Mon mari travaillait, j’ai pris de
l’aspirine et bu une bière. Lorsque mon fils s’est endormi pour sa sieste de
l’après-midi, j’ai pris un bain dans notre grande baignoire ancienne aux pieds
griffus. Je me suis affaiblie de plus en plus, jusqu’à craindre de ne pouvoir
sortir de la baignoire. Finalement j’ai réussi à m’en extraire, attrapant sur la
patère de la porte de la salle de bain une robe énorme que j’avais portée étant
enceinte de mon fils. Notre salle de bain se trouvait à l’étage, j’ai réussi à
descendre jusqu’au canapé du salon. Mon garçon de 2 ans s’est réveillé et il m’y
a découverte. La faiblesse et la douleur étaient terribles. J’avais l’impression
que j’allais perdre connaissance. J’ai pris le téléphone et appelé le central du
bureau du sheriff. On m’a répondu que mon mari était en service sur un accident
de la route et qu’il allait rentrer après avoir terminé son travail. J’ai appelé
la tante de mon mari. Elle m’a répondu que son père était malade, mais qu’elle
allait venir si elle trouvait quelqu’un pour s’occuper de lui. Je suis retournée
sur le canapé en disant à mon fils d’aller chez les voisins (des gens âgés
auxquels il rendait fréquemment visite) et d’y rester si maman « s’endormait et
ne se réveillait pas ».
La tante de mon
mari est finalement arrivée. Mon fils jouait à côté de nous. La douleur a
empiré. Mon mari est rentré, il a appelé l’obstétricien, puis il est allé
chercher des antalgiques. La souffrance était alors quasiment insupportable. Mon
mari est revenu avec du Tylenol 3, cela m’a mise en furie, j’ai rageusement
bondi du canapé ressentant une colère jamais éprouvée avant ou depuis, je l’ai
poursuivi en hurlant et en jurant. Ensuite je suis mollement retombée sur
canapé. Il s’est agenouillé près de moi en me disant de retirer mes lentilles de
contact. Je lui ai répondu que j’en étais incapable. Il a répliqué qu’il le
fallait. J’ai acquiescé.
J’ai levé la tête
et lui ai glissé les lentilles dans la main, ensuite je me suis mise à
convulser. Il m’a fait reprendre conscience en me frappant le visage, il a couru
vers le téléphone, appelé l’obstétricien, il l’a insulté, lui hurlant que sa
femme était en train de mourir, qu’il « ramène son gros cul ici ». Il a
également appelé une ambulance. Je n’avais plus mal, mais j’avais l’impression
d’être saoule.
Je ne parvenais
pas à rester consciente en permanence, je perdais et reprenais connaissance à
chaque battement de cœur. Mon mari m’a dit plus tard que le gynécologue avait
annulé l’ambulance, il lui a dit d’amener sa voiture devant la maison (je sais
que nous aurions dû le poursuivre, mais nous ne l’avons pas fait). Mon mari a
réalisé plus tard que le médecin avait cru qu’il allait amener sa voiture de
service et se rendre à l’hôpital avec gyrophares et sirènes, mais mon mari est
venu avec notre voiture familiale. Les ambulanciers étaient encore là et ils
m’ont installée sur un brancard, on m’a chargée dans notre voiture. Le médecin a
suivi dans la sienne.
Alors que j’étais
sur le brancard, j’ai vu mon mari et mon fils habillés en vêtements de deuil et
se tenant la main. Leur expression déchirait le cœur. Mon mari avait l’air aussi
perdu et désespéré que mon petit garçon.
J’étais depuis
peu sur la banquette arrière quand j’ai éprouvé une sensation de flottement et
une chaleur qui m’emplissait comme du chocolat chaud par une froide journée
d’hiver. Le flottement s’est transformé en une envolée euphorique. Je ne m’étais
jamais sentie aussi bien de toute ma vie. J’ai pensé : « Si c’est ça la mort,
alors les malades, les handicapés et les gens âgés vont avoir une magnifique
surprise. Je suis jeune et en bonne santé, mais c’est tellement mieux. ». J’ai
réalisé à quel point mon corps avait été lourd, combien de douleurs et de
souffrances j’avais subies sans m’en rendre compte. Etre libérée de mon corps,
voler, c’était stupéfiant.
Ensuite je me
suis retrouvée dans un tunnel obscur. La désormais fameuse lumière se trouvait à
l’extrémité, j’allais dans sa direction. Je décelais des êtres dans l’obscurité
environnant le tunnel. Ils s’adressaient anxieusement à moi en criant. J’en ai
reconnu deux. Ils m’imploraient de les aider. Je me sentais tellement puissante
et invulnérable que je suis allée vers eux pour leur attraper la main et les
extraire de l’obscurité vers le tunnel. Une voix m’a autoritairement ordonné de
ne pas le faire. C’était une voix masculine qui m’a indiqué qu’il existe des
règles que j’ignorais. Je ne pouvais pas sortir les gens de l’obscurité, eux
pouvaient par-contre m’y entraîner. Il m’a dit de continuer tout droit, que je
ne savais rien et que je ne devais pas présumer du contraire, sinon je risquais
d’avoir des ennuis.
J’ai atteint un
précipice au bout du tunnel. Là se trouvaient des lumières sphériques aussi loin
que portait le regard. A l’intérieur de ces sphères apparaissaient de brillantes
lignes blanches incandescentes qui me faisaient penser au filament d’une ampoule
électrique. Je me souviens parfaitement d’avoir pensé qu’il me fallait trouver
une analogie terrestre permettant de décrire l’intérieur des sphères, au cas où
j’aurais l’opportunité d’en parler à quelqu’un. Mon choix s’est porté sur le
filament d’une ampoule électrique.
Je voulais fuir.
Je savais que si je rejoignais ces lumières, j’allais devenir l’une d’elles pour
toujours. J’ignorais qui elles étaient, ce qu’elles faisaient, mais je savais
qu’elles n’étaient pas inactives. Elles avaient un dessein. La voix masculine
m’a rappelé la vision de mon mari et de mon fils en vêtements de deuil. Il a dit
que si je ne repartais pas vers eux, j’allais interrompre un « plan ». Ce plan
allait être modifié et tout finirait par bien se passer, je pouvais donc
continuer si je le souhaitais. La conséquence de mon décès intempestif serait
que mon mari et mon fils allaient souffrir d’une manière que je ne pouvais
imaginer, j’allais être consciente que ces souffrances étaient causées par ma
décision égoïste de ne pas revenir. J’allais éternellement avoir cela à
l’esprit, ce qui n’allait pas constituer une immense tristesse à endurer pour
moi, mais plutôt une mauvaise conscience qui n’allait jamais pouvoir s’estomper.
Cela n’était pas très grave, sauf si l’on prend en compte la durée de
l’éternité. J’ai donc répondu : « D’accord, je repars, mais puis-je au moins
terminer ce que je suis censée faire et ensuite mourir en évitant toute la
partie « grand-âge »? ».
C’était comme si
j’avais proféré la chose la plus drôle de tous les temps. J’ai entendu rire
l’intégralité du cosmos. J’ai eu le sentiment que le temps est une illusion.
Pour ces êtres une seconde ou un millénaire se valent.
J’ai entendu
l’appel d’une voix paraissant très, très éloignée. Elle disait : « J’ai besoin
de toi. ». Ensuite j’ai vu du vert et la poignée d’une portière.
J’ai demandé :
« Où suis-je ? »
Mon mari m’a
répondu que nous nous trouvions sur l’autoroute 61, en route pour le centre
médical de Burlington. J’ai réalisé que j’étais dans une voiture sur une
autoroute. A nouveau je perdais et reprenais sans cesse connaissance.
Nous sommes
arrivés à l’hôpital. Des phrases prononcées par le médecin et mon mari, je
n’entendais qu’un mot sur deux. On m’a amenée dans une pièce où la plus longue
aiguille que j’aie jamais vue m’a été introduite dans l’utérus afin de retirer
du sang. Il semble qu’à ce moment-là j’étais en mesure de rester consciente.
J’ai hurlé quand on a introduit l’aiguille, sinon je suis restée plutôt
discrète. On m’a amené une couverture chaude. Ensuite j’ai été transférée au
bloc.
A un moment donné
de l’opération, je me suis retrouvée dans un long couloir obscur. Je me
déplaçais désagréablement vite. Je paraissais n’avoir ni jambes, ni pieds qui
m’auraient permis de m’arrêter. J’ai aperçu une lumière. Je suis allée vers
elle, pensant que si je me concentrais pour virer, j’allais peut-être tourner
vers la pièce où se trouvait cette lumière. Cela a fonctionné. Immédiatement
après j’ai contemplé le fleuve Mississipi d’en haut. Il commençait à faire nuit,
des voitures roulaient phares allumés. Il y avait des véhicules arrêtés au péage
du pont reliant l’Iowa à l’Illinois. J’ai pensé que je devrais descendre pour
regarder par la fenêtre d’une voiture, si les gens hurlaient, alors j’aurais la
confirmation que j’étais bien un fantôme. Ensuite je me suis souvenu de ce
qu’avait dit « mon gars » : j’ignorais les règles.
Je me suis dit :
« Et si je reste bloquée sur le fleuve Mississipi, si je deviens un fantôme
effrayant éternellement les gens afin de conjurer l’ennui ? ».
J’ai décidé de
faire demi-tour. Si je passais à travers quelque chose de massif, cela
confirmerait que j’étais un fantôme. Je me suis retournée et j’ai vu une fenêtre
moulurée.
Mon mari m’a
appris plus tard qu’une lumière était allumée dans la pièce car il s’agissait
d’une salle d’attente improvisée dans laquelle une infirmière lui avait dit de
patienter. Je me trouvais au quatrième étage de l’ancien hôpital de Burlington,
le long du fleuve. En regardant du quatrième on voit le pont à péage. C’est
plutôt effrayant de penser que c’est vraiment arrivé. Ce bâtiment n’est plus un
hôpital, mais chaque fois que je traverse le pont, je regarde vers le quatrième
étage.
Mon mari m’a vu
traverser la pièce en flottant puis passer tout droit à travers la fenêtre. Il a
dit que j’avais l’aspect « d’une image de télé brouillée ». Des années plus
tard, apercevant un pyjama de satin blanc, il m’a indiqué qu’il avait eu
l’impression que j’en portais un quand j’étais passée à travers la fenêtre. Il a
dit avoir regardé la pendule dans la pièce, il se souvient donc de l’heure à
laquelle je suis morte, il était huit heures. Je n’ai pas vu mon mari dans la
pièce, je l’ai traversée trop vite.
Le médecin qui
m’a opérée n’était pas celui qui est venu chez moi mais celui qui était de
service cette nuit-là. Après l’opération, il est venu en salle de réveil,
j’étais consciente. J’éprouvais un amour total envers lui et j’ai pensé : « Si
je ne le peux pas, je serais contente que cet homme merveilleux puisse
partir. ».
J’ai senti qu’une bulle d’amour nous enveloppait lui et moi. Un interne
l’accompagnait, ce dernier paraissait très nerveux en m’approchant, le médecin
et moi nous trouvions toutefois dans une bulle irréelle d’amour et de lumière.
L’interne était dérangeant.
Quand je suis
revenue au cabinet médical de Burlington afin qu’on me retire les points, tout
le monde était très triste. On m’a dit que je n’allais plus revoir le médecin
qui m’avait opérée parce qu’il venait de mourir quelques jours auparavant d’une
crise cardiaque sévère. Mon propre médecin incompétent l’a remplacé pour enlever
les points. Je lui ai demandé si l’euphorie accompagne le choc, j’étais en effet
incapable de trouver une logique à ce qui s’était passé. Il m’a répondu
négativement, mais il a détourné le regard en marmonnant quelque chose au sujet
de rares comptes-rendus. Je ne lui ai rien dit, je n’avais pas confiance en lui.
Au moment de votre expérience, y avait-il une situation mettant votre vie en
danger ? Oui
j’avais une hémorragie interne depuis plusieurs heures à cause de la rupture
d’une trompe de Fallope. Après beaucoup de souffrances, elle a finalement
éclaté. J’ai convulsé et le médecin est venu chez moi un dimanche en fin
d’après-midi. Une ambulance est arrivée mais on m’a chargée dans la voiture
familiale. Il y avait beaucoup de confusion, je ne cessais de perdre et
reprendre connaissance, j’étais impuissante.
Ce type d’expérience est-il difficile à décrire avec des mots ? Oui Une grande partie était irréelle (je veux dire différente de tout ce que
j’ai vu ou vécu). Je pense ne pas me souvenir de tout, mais j’ai le sentiment de
savoir certaines choses. Quelquefois je me demande si ce que je crois savoir en
provient, ou si c’est juste mon imagination. Néanmoins, je me rappelle de m’être
efforcée d’exprimer en mots ce que je vivais, j’avais en effet le sentiment que
ce serait important d’en parler, même si les gens devaient penser que je
déraille.
A quel moment de l’expérience étiez-vous au niveau d’état de conscience et de
lucidité maximum ? Tandis qu’on opérait mon corps. Lorsque je
traversais le couloir de l’hôpital en flottant et que je suis passé à travers de
la fenêtre de la pièce où attendait mon mari. J’étais mentalement lucide, mais
désorientée par les évènements.
Comparez votre niveau d’état conscience et de lucidité maximum pendant
l’expérience à votre état de conscience et lucidité habituel de tous les jours ?Plus consciente et lucide que d’habitude. Eh
bien je pense que si je me trouvais dans une situation totalement étrange,
nécessitant une concentration aigüe, il est probable que l’adrénaline me
rendrait autant lucide et concentrée. Généralement, mon environnement est
suffisamment familier pour que je n’aie pas BESOIN d’être aussi lucide. Par
ailleurs, je suis arthrosique et j’ai vieilli maintenant.
Veuillez comparer votre vue pendant l’expérience à celle que vous aviez
immédiatement avant l’expérience
.
C’est une question bizarre. J’avais et j’ai une très mauvaise vue. Sans
corps ni yeux, je pouvais bien-sûr « voir » parfaitement. En fait, quand j’étais
au bord du précipice du monde des lumières, j’ai « jeté un coup d’œil » afin de
voir ces lumières (nous filions ensemble en quelque sorte), j’ai pensé à un
passage de la bible comparant le paradis à un endroit orné de pierreries. J’ai
compris pourquoi on avait pu le décrire ainsi.
Veuillez comparer votre ouïe pendant l’expérience à celle que vous aviez
immédiatement avant l’expérience. J’entendais très bien le médecin et mon mari.
J’entendais « mon gars », j’ai aussi entendu le rire des êtres surnaturels
lumineux. Peut-être ne faisais-je que déceler leurs rires, mais je suis certaine
qu’ils étaient puissants. Lorsque mon mari m’a rappelée, sa voix était si faible
au début, qu’elle était quasiment inaudible. Ensuite j’ai pu distinguer les
paroles, mais c’était comme s’il était éloigné d’un million de kilomètres. Oh,
j’avais oublié ! J’ai entendu jouer de la flute, une musique magnifique. J’ai
joué de la flute au collège et au lycée. A un moment donné je me suis rendu
compte que c’était moi qui, j’ignore comment, créait
cette belle musique. J’étais étonnée car je n’avais jamais atteint une telle
virtuosité dans la vie.
Avez-vous vu ou entendu des évènements terrestres qui se déroulaient alors que
votre conscience était séparée de votre corps physique/terrestre ? Oui Je pense avoir évoqué cela dans le récit ? Je veux dire qu’il s’agissait
d’une longue histoire en deux parties. La première quand je suis allée dans un
endroit semblable au paradis, la deuxième alors que j’étais étonnée tandis qu’on
m’opérait.
Quelles émotions ressentiez-vous pendant l’expérience ? Béatitude, amour, bonheur, reconnaissance.
Avez-vous traversé un tunnel ? Oui Décrit dans le récit.
Avez-vous vu une lumière surnaturelle ? Oui Décrit dans le récit.
Vous a-t-il semblé rencontrer un être ou une présence ésotérique, ou bien
entendre une voix non identifiée ? J’ai rencontré un être précis, ou une voix
clairement d’origine ésotérique ou surnaturelle
Oui Décrit dans le récit.
J’appelle simplement la voix: « mon gars » elle m’a emplie et tirée du pétrin.
Je n’ai pas idée de son apparence car il s’agissait seulement d’une voix, je ne
l’ai pas vue. Et puis il y avait bien-sûr les êtres de lumière décrits dans le
récit.
Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu précédemment sur terre et
dont le nom est mentionné par les religions (par exemple : Jésus, Mahomet,
Bouddha, etc.) ? Non
Avez-vous rencontré ou décelé des êtres décédés (ou en vie) ? Oui Les êtres de lumière. Ils étaient constitués de filaments de lumière
incandescente environnés d’auras pastel. Je n’ai pas compris de qui il
s’agissait, mais j’ai pensé que si je mourrais, j’allais également être ainsi.
Ce n’était toutefois pas effrayant. J’ai eu l’intuition d’un état béat,
indescriptible. Je n’avais et n’ai toujours aucune idée de ce que font ces
êtres, mais je crois qu’ils font quelque chose de merveilleux.
Au cours de l’expérience, avez-vous eu connaissance d’évènements de votre passé
? Oui J’avais oublié cette partie. Avant de pénétrer dans le tunnel, j’ai revu
ma vie, mais ce n’était pas vraiment un passage en revue. J’ai tout simplement
revécu mes quatre ans, mes sept ans, mes dix ans, mes quatorze ans. Tout s’est
passé très vite. C’était juste après avoir entendu la flute et m’être rendu
compte que je créais cette musique je ne sais comment.
Vous a-t-il semblé pénétrer dans un monde différent, surnaturel ?Un monde nettement ésotérique ou surnaturel
Evoqué dans le récit et les questions précédentes.
Le temps a-t-il paru accélérer ou ralentir ? Tout semblait se passer en même temps, ou le
temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de temps
Oui , le temps était réellement insaisissable. Aujourd’hui encore, je ne parviens
pas à me convaincre que le temps soit autre chose qu’une illusion. Je pense que
c’est la raison pour laquelle les êtres de lumière ont ri lorsque j’ai tenté
d’obtenir la promesse de ne pas avoir à vivre jusqu’à un âge avancé.
Soudainement, vous a-t-il semblé
tout comprendre ? Non
J’ai répondu non, mais je me sens obligée de détailler. J’avais l’impression que
personne ne comprend quoi que ce soit. J’ai le sentiment persistant que nos
connaissances sur la réalité sont comparables à celles d’un têtard sur la
géographie du monde. Je ne suis pas morte assez longtemps pour comprendre tout.
Avez-vous atteint une limite ou une structure physique de délimitation ? Oui
C’est ce que je qualifie de « précipice » au bout du tunnel. C’était comme se
trouver au bord du grand canyon.
C’est difficile à exprimer.
Etes-vous arrivé(e) à une limite ou un point de non-retour ?Je suis arrivé(e) à une décision
consciente et claire de « revenir » à la vie
Expliqué dans le récit. Je suis revenue pour éviter des souffrances inutiles à
mon fils et à mon mari. Non pas la douleur de ma perte, mais celle provoquée par
la vie gâchée qu’ils auraient menée sans moi. Dans la trame d’un plan, mon
absence aurait provoqué une déchirure qui se serait résorbée par le biais de la
souffrance d’autrui.
Avez-vous vu des scènes de l’avenir ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir s
spécifiques suggérant que l’existence persiste (ou non) après la vie terrestre
(vie après la mort) ? Oui La mort telle que nous la concevons est impossible. C’est l’une des
raisons pour lesquelles j’ai dû revenir. Nos actions, quelles qu’elles soient,
sont impossibles à effacer. Cela ne signifie pas que si l’on fait quelque chose
d’horrible, on n’est pas pardonné ou bien on va en enfer, ou encore on souffre
terriblement, mais on ne peut tout simplement pas l’effacer. Cela dit, si l’on
fait quelque chose d’horrible dans cette vie-ci et qu’on est pardonné, cela se
transforme en épine éternelle dans notre conscience. Par exemple, je me rappelle
avoir jeté un biberon en verre sur ma sœur plus âgée de quatre ans, lui faisant
une bosse à la tête. Je m’en souviens toujours et j’en suis désolée, mais bon…
Je n’étais qu’une gamine et cela s’est passé il y a très longtemps. A 61
ans cela ne m’empêche bien-sûr pas de dormir, mais je m’en souviens. Je ne peux
pas l’effacer. « Mon gars » l’a fondamentalement expliqué ainsi. Je l’imite en
m’exprimant avec mes propres mots et en utilisant un exemple personnel.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant que Dieu ou être suprême existe (ou non) ? Oui J’ignore si Dieu existe de la manière dont les gens l’imaginent. Quoi
qu’il en soit, les gens l’imaginent de bien des manières. Mais une ou plusieurs
personnes, ou bien entités ont un plan. Cela s’appelle, ou on l’appelle Dieu, il
n’existe en effet aucun autre mot.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant que vous existiez (ou non) avant votre vie actuelle ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant qu’il existe (ou non) un lien ou une unité/unicité
ésotérique dans l’univers ? Oui Le fait de ne pas revenir dans mon corps aurait désorganisé un genre de
situation ou de plan de l’univers. Par ailleurs, peu importe mon choix, cela se
serait arrangé, reprisé comme un trou dans un chandail. Je ne comprends pas très
bien cela.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant le sens ou le but de la vie terrestre ? Non
Si ce n’est que la vie est tellement courte, que la douleur et les
difficultés ne constituent pas un motif de préoccupation. La souffrance de la
vie fait parfois partie d’un processus de guérison. Je ne comprends pas vraiment
cela non-plus.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant les difficultés, défis, épreuves de la vie terrestre ? Oui Si ce n’est que la vie est tellement courte, que la douleur et les
difficultés ne constituent pas un motif de préoccupation. La souffrance de la
vie fait parfois partie d’un processus de guérison. Je ne comprends pas vraiment
cela non-plus.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant l’amour ? Oui Oh mon Dieu ! Tout était amour. Un amour incroyable partout. J’en étais
environnée comme dans une bulle.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert d’autres information / un autre
savoir spécifiques que vous n’avez pas mentionné pour d’autres questions et qui
serait pertinent pour vivre nos vies terrestres ? Oui Simplement que tout ce que nous faisons compte, car nous sommes éternels.
Souvenez-vous que cette vie n’est qu’une toute petite partie de votre existence.
C’est comme lorsqu’on dit aux adolescents à quel point une conduite responsable
est importante, de sorte qu’ils puissent vivre une vie longue et enrichissante,
pleine de bonnes choses. Vous pouvez considérer la vie terrestre comme vos
années d’adolescence, ne les gâchez pas dans l’intérêt de votre moi « adulte ».
Avez-vous le sentiment d’avoir
connaissance d’un savoir ou dessein particulier ? Oui J’ai
le sentiment d’être censée remplir ce questionnaire bien que je sois fatiguée et
dubitative concernant l’approbation de mon mari.
Ce qui s’est produit pendant votre expérience comportait :Un contenu en partie conforme et en partie
non-conforme aux croyances que vous aviez au moment de votre expérience
Le matin où je suis tombée malade, j’avais enseigné le catéchisme.
J’étais et je reste chrétienne. Je pense toutefois que nos croyances sont
interprétées de manière trop étroite. C’est fondamentalement dû au fait que nous
sommes des êtres terrestres limités par la biologie et l’environnement.
« Actuellement nous voyons obscurément au travers d’une vitre, plus tard nous
serons face à face ». C’est à la fois biblique et platonicien. « Aimez-vous les
uns les autres ».
Comparez le degré de précision de votre souvenir de l’expérience avec le
souvenir d’autres évènements qui se sont produits à l’époque ?Je me souviens plus précisément de l’expérience
que d’autres évènements de ma vie à l’époque
Je me rappelle davantage en détail de mon EMI car elle était tout
simplement très étrange. Je veux dire que si on allait sur Mars, on ne
l’oublierait pas, non ?
Veuillez expliquer tout changement qui aurait eu lieu dans votre vie après votre
expérience : J’avais 26 ans et un petit garçon. Maintenant
j’ai 61 ans, deux fils, quatre petits-enfants, plus un autre en route. Mon mari
a effectué quatre mandats de sheriff du comté. J’ai pris ma retraite de
postière. La vie est belle.
Mon expérience a directement entraîné : Peu de changements dans ma vie
Après s’être produite, votre expérience a-t-elle provoqué des changements dans
vos valeurs ou vos croyances ? Indécise
Personne ne meurt. Nous devons garder cela à l’esprit durant notre vie.
On ne peut se supprimer, même si on le souhaite. Par ailleurs on est pardonné si
on se pardonne à soi-même et qu’on choisit l’amour. Mais nous connaîtrons
éternellement notre vrai visage. J’ai beaucoup lu C.S. Lewis, « Le grand divorce
entre le ciel et la terre » sonne particulièrement vrai et comporte tant de
chose que je pense, que j’ai apprises de mon expérience. C’est aussi le cas pour
son livre : « Un visage pour l’éternité ».
Y a-t-il une ou plusieurs parties de l’expérience particulièrement
significative(s) ou avec une valeur particulière pour vous ? J’ai déjà expliqué cela.
Après votre expérience, possédiez-vous des facultés paranormales, sortant de
l’ordinaire ou autres que vous n’aviez pas avant l’expérience ? Non
Avez-vous raconté cette expérience à quelqu’un ? Oui
Environ une semaine après l’expérience, j’ai tenté de la raconter à mon mari.
Quand je suis arrivée au moment où je m’étais trouvée côté extérieur de la
fenêtre d’hôpital, me demandant quoi faire, il a terminé ma phrase en disant :
« Ensuite tu as fait demi-tour et tu as disparu. ». Je dois avouer que cela m’a
fait peur. C’est alors qu’il m’a appris qu’il m’avait vu traverser la pièce. Il
a cru que j’essayais de lui dire au-revoir. En réalité, j’ignorais totalement
qu’il était là. Aujourd’hui encore il n’aime pas en parler, il sait en effet que
c’est arrivé, mais dans le même temps il lui est difficile d’accepter que de
telles choses puissent se produire… C’est un flic !
Avant votre expérience, connaissiez-vous les expériences de mort imminente (EMI)
? Non
Peu après avoir vécu votre expérience (quelques jours ou semaines), comment
considériez-vous sa réalité : l’expérience était tout à fait réelle
Eh bien j’ai été convaincue de sa réalité par le fait que, de manière
indépendante, la vision de mon mari concorde. Par ailleurs la partie tunnel,
passage en revue de la vie, tout cela était tellement réel pour moi. Comment
peut-on affirmer que quelque chose est réel ? Parce qu’à l’évidence cela semble
réel et donne un sentiment de réalité.
Comment considérez-vous actuellement la réalité de votre expérience:l’expérience était tout à fait réelle Elle
concorde avec nombre de mes lectures. La nouvelle physique, le concept d’Edgar
Alan Poe évoquant le temps dans une bouteille qui fuit. Et bien-sûr, de
nombreuses années se sont écoulées et d’autres personnes ont rapporté des
expériences très similaires.
Vos relations ont-elles changé directement à cause de votre expérience ? Indécise.
Je réalise l’importance des relations, le sens et le but de la vie y sont
liés.
Vos croyances/pratiques religieuses ont-elles changé directement à cause de
votre expérience ? Non
Au cours de votre vie, est-ce que quoi que ce soit, à un moment quelconque,
aurait reproduit une partie de l’expérience ? Non
Les questions posées et les informations que vous venez de fournir
décrivent-elles votre expérience complètement et avec exactitude ? Oui J’en ai peut-être oublié une partie après toutes ces années, les
questions ont toutefois ravivé mes souvenirs.
Selon vous, quelles actions intéressantes un organisme national consacré aux
expériences de mort imminente (EMI) pourrait-il mener ?Etudier
les nouveaux concepts de la physique. Les multivers, etc.
J’ai toujours pensé que la physique trouverait un jour le lien entre ce
monde et celui que j’ai vu. Je ne crois pas qu’il s’agisse seulement de quelque
chose de spirituel. C’est une réalité qui se trouve là-bas et ici.
Y a-t-il
d’autres questions que nous pourrions poser afin de vous aider à exprimer votre
expérience ? Non