EMI de Karen vDK
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
Le 22 avril 1998, je devais subir une opération mineure. Je souffrais d’un kyste
ovarien dû à une endométriose (trouble dans lequel les cellules de la paroi
utérine adhèrent à d’autres zones à l’intérieur de l’abdomen, parfois
grossissant et saignant, ce qui provoque douleurs et autres problèmes). Comme
l’opération était prévue en fin de journée, je devais passer la nuit à l’hôpital
(il avait été prévu une laparoscopie : utilisation d’un fin tube
éclairant passant par une incision dans le ventre, pour les diagnostics et
procédures chirurgicales).
Le lendemain matin de l’opération, je me suis réveillée dans de grandes
douleurs. Mon médecin était absent, c’est donc son assistant qui a (mal)
diagnostiqué une embolie pulmonaire. Je me suis demandé comment cela avait pu se
produire au cours des dernières 24 heures. On m’a administré de la morphine.
Chaque heure qui passait aggravait mon malaise. On ne s’est inquiété qu’en fin
de journée, lorsque les résultats de l’examen pulmonaire sont arrivés, indiquant
qu’il ne s’agissait pas d’une embolie. De plus j’avais le ventre gonflé comme
après six mois de grossesse.
A un moment donné (je pouvais à peine parler tant j’avais mal), j’ai pensé :
« S’ils ne font rien, je vais mourir ! ». J’étais très calme et remarquablement
lucide. Avec un enfant d’un an et l’autre âgé de deux ans, je ne voulais
absolument pas mourir.
On a alors découvert qu’il s’agissait d’une hémorragie interne. On m’a amenée
d’urgence au bloc opératoire. Je me rappelle avoir demandé à l’anesthésiste
d’être particulièrement attentif.
Lorsque je me suis réveillée le lendemain matin, j’ai remarqué que l’on
m’administrait une transfusion sanguine et que plusieurs médecins étaient à mon
chevet. J’ai lu la surprise sur leur visage. Ils m’ont dit qu’on avait dû me
réanimer, qu’il avait fallu drainer
cinq litres de sang de l’abdomen. Ils étaient tous soulagés que je sois toujours
là.
Je me suis plainte de douleurs permanentes, côté gauche de l’abdomen cette fois.
On m’a répondu qu’il s’agissait vraisemblablement du « choc ». Lorsqu’on
a arrêté les antidouleurs puissants deux jours plus tard, la souffrance est
devenue atroce.
Je suis restée deux semaines à l’hôpital, je souffrais toujours autant.
Chez moi, ça n’allait pas mieux. Au bout d’une semaine j’étais tellement mal que
j’ai pensé à simplement « abandonner ».
Je n’arrêtais pas de revoir le « souvenir » agréable de l’opération du 23 avril,
alors que j’étais sous anesthésie (à laquelle j’attribuais ce sentiment), des
images tellement apaisantes.
Le 8 mai on m’a de nouveau emmenée d’urgence à l’hôpital. Il s’est avéré que
pendant l’opération du 23 avril, en suturant la zone hémorragique, l’urètre du
rein gauche a été bouchée, elle était sur le point d’éclater. Je ne me rappelle
pas grand-chose, sinon qu’un drain externe a été mis en place sur le rein et que
je me suis retrouvée aux Soins Intensifs durant 4 jours.
Après cela, je me suis consacrée à la guérison. Le rein a été sauvé mais de
justesse.
J’ai par la suite subi de nombreuses opérations, il m’a fallu 2 ans pour m’en
remettre.
Je ne cessais de ressentir ce que je décrirais au mieux comme de la
« nostalgie ». Les médecins ont cru que j’étais déprimée, ils ont même
diagnostiqué un syndrome post traumatique.
Plus tard, j’ai lu un article sur les EMI, je me suis mise à pleurer car il
décrivait les images que je revoyais, ainsi que la « nostalgie » qui les
accompagnait.
Il m’a donc fallu 3 ans pour savoir ce que j’avais vécu.
Plus bas le récit de ce que j’ai vécu au cours de mes 2 EMI.
Première EMI : au cours de l’opération du 23 avril, j’ai pris conscience d’un
sentiment d’amour et de compassion extrêmement intense. J’ai traversé une sorte
de tunnel. Le temps n’existait pas et je me suis retrouvée devant une « porte »
en compagnie de 3 silhouettes. J’ai identifiée l’une d’elles comme ma grand-mère
(je savais qu’elle était alors en vie). Les deux autres étaient humanoïdes, mais
je n’ai pas pu les identifier. Le sentiment d’harmonie, d’amour et de bonté
était écrasant. A un moment donné, on nous a « dit » que nous n’étions pas
encore autorisés à passer et qu’il nous fallait « repartir ». En fait cela n’a
pas été communiqué avec des paroles. Nous étions toutes deux réticentes. Je suis
« repartie », par-contre ma grand-mère
est restée. Le lendemain, mon mari m’a informée que ma grand-mère avait subi une
attaque, qu’elle était inconsciente et dans un état très grave. Je lui ai
répondu que j’étais déjà au courant…
Seconde EMI : le 9 mai, les médecins m’ont sauvé la vie en installant un drain
sur le rein. Lorsque je me suis réveillée après 4 jours, j’éprouvais une
tristesse terrible. A l’hôpital c’était horrible, par-contre, chaque fois que je
m’endormais, je retrouvais cet écrasant sentiment d’harmonie et d’amour.
Indescriptible ! A nouveau, je me souviens de m’être déplacée dans l’espace et
le temps pour parvenir devant une porte. Je me rappelle très nettement à quel
point j’étais impatiente d’y arriver. Ma
grand-mère était encore là. En fait nous n’avons pas communiqué en paroles, il
s’agissait plutôt de transmission de
« savoir ». Cela se passait dans une dimension totalement différente. Les deux
autres êtres étaient également là. La lumière était d’une éblouissante beauté,
enveloppant tout. Il est difficile de trouver le vocabulaire, les larmes me
viennent tandis que je le recherche dans ma mémoire. Tout à coup, on m’a fait
savoir : « Ce n’est pas encore ton tour. ». Je me rappelle nettement avoir tendu
les bras vers ma grand-mère, son « énergie » m’a touchée, se transformant en une
sorte de bande de dentelle lumineuse. Elle a passé la porte et, toujours avec
cet immense sentiment d’amour, les êtres m’ont renvoyée. Quand je me suis
réveillée aux Soins Intensifs 4 jours plus tard, ma famille m’a informée que ma
grand-mère est décédée le 9 mai. Mais je le savais déjà… J’ai tenté de leur dire
comment je l’avais appris mais, à l’évidence, ils ont cru à des hallucinations…
Au moment de votre expérience, y avait-il une situation mettant votre vie en
danger ? Oui .
A cause d’une hémorragie abdominale post-opératoire qui n’a pas été
diagnostiquée à temps.
Cette expérience est-elle difficile à décrire avec des mots ? Oui .
Je ne trouve pas les mots pour cela.
A quel moment au cours de l’expérience étiez-vous au niveau d’état de conscience
et de lucidité maximum ? A la « porte ».
Comparez votre niveau d’état conscience et de lucidité maximum pendant
l’expérience à celui de tous les jours ? Davantage consciente et lucide que d’habitude.
C’est difficile à décrire. C’était une sorte de « savoir ».
Veuillez comparer votre vue pendant l’expérience à celle que vous aviez
immédiatement avant l’expérience. Très nette, essentiellement dans la manière de
« voir ».
Veuillez comparer votre ouïe pendant l’expérience à celle que vous aviez
immédiatement avant l’expérience.
L’audition était différente de la manière dont on
entend à « l’état terrestre », c’était une sorte d’ouïe « intérieure ». Aucune
parole n’était en fait prononcée, il n’y avait aucun son tels que nous les
connaissons. C’était un genre de « savoir » généralisé.
Avez-vous vu ou entendu des évènements terrestres qui se déroulaient alors que
votre conscience était séparée de votre corps physique/terrestre ? Non
Quelles émotions ressentiez-vous pendant l’expérience ? Amour et harmonie écrasants, unicité avec tout
(univers ?).
Avez-vous traversé un tunnel ? Oui .
J’ai traversé l’obscurité en direction d’une « porte ». J’y ai vu une
lumière surnaturelle.
Avez-vous vu une lumière surnaturelle ? Oui .
L’obscurité près de la porte n’était pas dérangeante. Il s’agissait d’une
sorte de noirceur « naturelle » (quasiment logique) la lumière s’y mêlait aussi.
Je ne trouve pas les mots.
Vous a-t-il semblé rencontrer un être ou une présence ésotérique, ou bien
entendre une voix non identifiée ?
J’ai rencontré
un être précis, ou une voix clairement d’origine ésotérique ou surnaturelle.
Deux êtres, pas de voix.
Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu précédemment sur terre et
dont le nom est mentionné par les religions (par exemple : Jésus, Mahomet,
Bouddha, etc.) ? Non
Avez-vous rencontré ou décelé des êtres décédés (ou en vie) ? Oui .
Ma grand-mère. Elle a subi une attaque sévère simultanément à ma première
expérience, elle est effectivement morte en même temps que la seconde.
Au cours de l’expérience, avez-vous eu connaissance d’évènements de votre passé
? Non
Vous a-t-il semblé pénétrer dans un monde différent, surnaturel ? Non
Le temps a-t-il paru accélérer ou ralentir ? Tout semblait se passer en même temps, ou le
temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de temps.
Soudainement, vous a-t-il semblé
tout comprendre ?Tout sur moi ou sur les autres.
Il est difficile pour moi de dire si j’ai effectivement « tout » compris.
C’était plutôt un sens du « savoir ».
Avez-vous atteint une limite ou une structure physique de délimitation ? Non
Etes-vous arrivé(e) à une limite ou un point de non-retour ?Je suis arrivé(e) à
une barrière que je n’étais pas autorisé(e) à franchir ; ou bien j’ai été
« renvoyé(e) » contre ma volonté.
Avez-vous vu des scènes de l’avenir ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir s
spécifiques suggérant que l’existence persiste (ou non) après la vie terrestre
(vie après la mort) ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant que Dieu ou être suprême existe (ou non) ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant que vous existiez (ou non) avant votre vie actuelle ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques suggérant qu’il existe (ou non) un lien ou une unité/unicité
ésotérique dans l’univers ? Oui .
Je suis convaincue que le fait de « passer » (mourir) peut être une très
belle expérience. C’est une façon de devenir une partie d’un tout.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant le sens ou le but de la vie terrestre ?Indécise
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant les difficultés, défis, épreuves de la vie terrestre ? Non
Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir
spécifiques concernant l’amour ? Oui .
Il s’agissait principalement d’amour. C’était le sens de tout cela.
Pendant votre expérience, avez-vous découvert d’autres information / un autre
savoir spécifiques que vous n’avez pas mentionné pour d’autres questions et qui
serait pertinent pour vivre nos vies terrestres ? Indécise.
L’amour.
Avez-vous le sentiment d’avoir
connaissance d’un savoir ou dessein particulier ? Non
Ce qui s’est produit pendant votre expérience comportait :Un contenu en partie conforme et en partie
non-conforme aux croyances que vous aviez au moment de votre expérience.
Cela a confirmé mes croyances concernant le monde et tout ce qui y vit,
avec amour et compassion.
Comparez le degré de précision de votre souvenir de l’expérience avec le
souvenir d’autres évènements qui se sont produits à l’époque ?Je me souviens avec la même précision de
l’expérience et d’autres évènements de ma vie à l’époque. Cela fait partie de ma
vie maintenant.
Veuillez expliquer tout changement qui aurait eu lieu dans votre vie après votre
expérience : Je me sens protégée.
Mon expérience a directement entraîné : Des changements moyens dans ma vie
Après s’être produite, votre expérience a-t-elle provoqué des changements dans
vos valeurs ou vos croyances ? Oui .
Je suis convaincue qu’être compatissant envers tout le monde et toute
chose fera la différence.
Y a-t-il une ou plusieurs parties de l’expérience particulièrement
significative(s) ou avec une valeur particulière pour vous ? Savoir que l’amour est la réponse à tout.
Après votre expérience, possédiez-vous des facultés paranormales, sortant de
l’ordinaire ou autres que vous n’aviez pas avant l’expérience ?Indécise.
Mon intuition est plus développée.
Avez-vous raconté cette expérience à quelqu’un ? Oui .
A un proche, trois ans après l’expérience, il a été le premier à s’y
intéresser, il avait lu sur le sujet.
Je n’en parle pas, j’essaie seulement « d’envoyer » le sentiment
d’harmonie/amour/compréhension à tous les gens que je rencontre. Parfois ils le
perçoivent consciemment, mais je pense que cela se mêle de toute façon à leur
conscience, même s’ils ne s’en rendent pas compte.
Avant votre expérience, connaissiez-vous les expériences de mort imminente (EMI)
? Non
Peu après avoir vécu votre expérience (quelques jours ou semaines), comment
considériez-vous sa réalité : l’expérience était tout à fait réelle. Elle est
devenue une partie de moi-même.
Comment considérez-vous actuellement la réalité de votre expérience:l’expérience était tout à fait réelle. Elle fait
toujours partie de moi.
Vos relations ont-elles changé directement à cause de votre expérience ? Oui . Elles comportent davantage de compréhension
et de tolérance.
Vos croyances/pratiques religieuses ont-elles changé directement à cause de
votre expérience ? Non
Au cours de votre vie, est-ce que quoi que ce soit, à un moment quelconque,
aurait reproduit une partie de l’expérience ? Oui .
Dans les moments difficiles je peux me concentrer et récupérer une
« dose » de cet amour immensément intense.
Parfois je rêve que je suis « là-bas », c’est très apaisant.
Les questions posées et les informations que vous venez de fournir
décrivent-elles votre expérience complètement et avec exactitude ? Oui .
En tout cas je l’ai décrit de mon mieux. Je n’ai pas encore inventé de
mots pour les expériences.
Selon vous, quelles actions intéressantes un organisme national consacré aux
expériences de mort imminente (EMI) pourrait-il mener ?Pour l’instant je ne vois pas.
Y aurait-il d’autres questions que nous
pourrions poser afin de vous aider à exprimer votre expérience ?Peut-être la possibilité de poster des images,
j’imagine en effet que les mots ne peuvent décrire avec exactitude ce que nous
avons vécu …