EMI de Rachel E
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

Ma mère a viré mon père de la maison quand j’avais trois ans. Ils avaient quatre enfants. Je l’ai revu une fois quand j’avais seize ans, je ne m’en souviens toutefois pas car cette expérience a été très stressante et traumatisante. Deux ans après le départ de mon père, ma mère a eu un enfant d’un autre homme, elle nous a élevés sans ce dernier grâce aux allocations. Elle nous a agressés physiquement, émotionnellement et sexuellement. Elle était en conflit avec tous les membres de la famille. Beaucoup de gens pensaient qu’elle souffrait de maladie mentale, je continue à le penser. Elle sortait la plupart du temps, tous les cinq étions habitués à rester seuls. Nous disposions d’un abonnement familial à la YMCA, on nous a inscrits pour des leçons de natation. La YMCA possédait deux piscines. Une grande piscine non-chauffée servait pour faire des longueurs et pour la natation en général, une des extrémités était grande et peu profonde. L’autre piscine était couverte, profonde partout et chauffée. Il fallait passer un test pour avoir l’autorisation d’y aller.

A 12 ans j’avais vécu toute la gamme des émotions, je savais ce qu’étaient l’amour, la douleur et la souffrance. Toutefois, ma connaissance de ces émotions était biaisée à cause du divorce, des mensonges et des agressions. Evènement de la piscine mis à part, je ne me souviens pas du jour de la noyade. Mes souvenirs de ce jour-là débutent dans la piscine et se terminent quand j’ai remis mes chaussures pour rentrer chez moi. La piscine chauffée couvrait environ 130 m2. Je n’aimais pas nager ailleurs que dans cette salle car je n’aimais pas avoir froid, surtout mouillée. Je n’étais pas très bonne nageuse, suffisamment bonne toutefois pour aller dans cette piscine. Je n’avais pas besoin d’un côté peu profond. Je pouvais nager d’un bout à l’autre plusieurs fois, avec une pause entre chaque longueur. Il n’y avait qu’un seul accès à cette salle, dans l’angle antérieur. Un jeune nageur sauveteur bénévole était assis dans une chaise pliante à 7 mètres de l’entrée, au niveau de la ligne médiane afin de voir toute la longueur. La plupart du temps il restait dans la salle, même s’il allait parfois quelques secondes dans le couloir, se tenant dans l’entrée pour parler avec des amis. C’était un gentil garçon. Ce jour-là nageaient dans ma piscine favorite environ cinq adultes, une dizaine d’adolescents et une quinzaine d’enfants de douze ans et moins. Il n’y avait pas trop de monde, on avait assez de place pour prendre quelques pas d’élan depuis le mur et sauter dans la piscine sans heurter quelqu’un.

C’est exactement ce que nous faisions, même si ce n’était pas autorisé.

La salle résonnait bruyamment, les enfants hurlaient en jouant, se disputaient les planches, sautaient dans l’eau, des gens sortaient constamment de l’eau. En été on se retrouvait régulièrement à la piscine, ce jour-là n’était pas différent des autres, je n’avais ni particulièrement faim, ni trop mangé. Je n’étais pas blessée, je n’étais pas perturbée. J’étais une enfant passant une superbe journée d’été à la piscine avec ses frères et sœurs. Je me souviens que je m’amusais. Mes souvenirs de ce jour-là démarrent alors que j’étais agrippée au bord et que mon frère venait de sauter à côté de moi tenant une planche nouvellement acquise. Quand il est remonté à la surface, je lui ai crié de me laisser prendre mon tour de planche. Il a ri en nageant vers l’autre bord, tout en m’indiquant qu’il venait juste de l’obtenir, qu’il n’avait pas encore eu son tour lui-même. Je me suis lancée à ses trousses et je l’ai rattrapé au milieu de la piscine. Bizarrement, je savais que le nageur sauveteur devait aller aux toilettes. Il ne se trémoussait pas vraiment mais montrait les signes d’une vessie pleine. Je tenais un bout de la planche et mon frère l’autre. Nous riions tous les deux et nous préparions à conquérir la planche. Je savais parfaitement qu’il n’avait pas encore eu son tour de planche et que ce n’était pas le mien. Je ne voulais pas me battre contre lui pour cette planche. Je voulais juste jouer, le taquiner. J’étais focalisée sur la conquête de la planche juste pour le plaisir. Après une petite bataille, j’ai réussi à maintenir la planche sous l’eau, coincée entre les genoux. Mon frère pataugeait à côté de moi et nous nous bagarrions. Les planches de natation sont faites pour flotter et celle-là voulait reprendre sa liberté, elle était difficile à maintenir sous l’eau. Mon frère s’était agrippé à mes bras et je tenais en équilibre sur la planche plongée sous l’eau. J’ai basculé légèrement et la planche a jailli hors de l’eau, projetée à quelque distance. Nous l’avons poursuivie tous les deux, nous frappant et nous repoussant mutuellement en nageant vers elle. A ce moment-là nous étions fatigués. Nous jouions au milieu de la piscine. Il tentait d’atteindre la planche tout en me repoussant, j’essayais davantage de l’empêcher d’arriver à la planche que de l’atteindre moi-même.

J’ai vu le nageur-sauveteur observer intensément la piscine, les gens dans et hors de l’eau. Je savais qu’il ne regardait personne en particulier, il fallait qu’il aille aux toilettes. J’ai croisé le regard de mon frère, il avait l’air inquiet. J’ai donc arrêté. Je l’ai vu regarder la planche, le bord de la piscine puis moi, il évaluait les distances. Il était bien plus épuisé que je ne l’avais cru, davantage que moi-même à ce moment-là. Il a décidé d’aller vers moi. Je savais qu’une personne qui se noie est dangereuse. J’ai tenté de nager vers la planche avec l’intention de la lui ramener, mais il avait besoin de moi sans délai. Il m’a agrippée en gardant la tête hors de l’eau. Je suis passée sous l’eau une seconde et j’ai remonté. Mon frère n’avait pas l’air bien. Il s’accrochait fermement. Je continuais à essayer d’attraper la planche pour lui, il ne me lâchait pas. J’ai tenté de nager alors qu’il était cramponné à moi, mais c’était très difficile et il s’est enfoncé plusieurs fois sous l’eau pendant une seconde. J’ai à nouveau croisé son regard et j’y ai lu la panique. Je tenais encore. Il m’a poussée vers le bas pour se maintenir la tête hors de l’eau. Le nageur-sauveteur a quitté la salle. Je me suis enfoncée sous l’eau avec mon frère, il s’est mis à donner des coups de pied de façon irrationnelle, il m’a attrapé la tête, m’enfonçant encore plus pour garder la sienne à la surface. Je me suis détendue. Je savais qu’il était important que je respire, que lui respire, qu’il était plus fort que moi et que nous étions toujours au milieu de la piscine.

Sous l’eau, j’ai vu tous les enfants jouer, rire, courir, sauter et hurler. J’ai donné un violent coup de pied au fond et je suis remontée à la surface. Le bruit dans la salle était assourdissant. Chacun y accomplissait les mêmes mouvements que j’étais sur le point de faire. J’allais hurler, agiter les bras et appeler à l’aide. J’étais fatiguée. Je disposais de deux secondes, je pouvais suivre ce plan et gaspiller mon énergie, ou rester verticale deux secondes et prendre une énorme inspiration. J’ai pris cette énorme inspiration et j’ai laissé mon frère me repousser au fond. Il ne se contrôlait plus, il était en mode survie. J’étais confrontée à une dure réalité. Soit j’allais me noyer, soit il allait se noyer. J’ai envisagé toutes les alternatives.

1. Me laisser couler et m’éloigner en nageant. Une fois loin, j’allais pouvoir rejoindre le bord et chercher de l’aide.

2. Je pouvais aller vers la planche, mais j’étais presque certaine que quelqu’un l’avait vue abandonnée et l’utilisait déjà.

3. Je pouvais utiliser mon frère comme flotteur et le laisser se noyer.

4. Je pouvais me battre contre lui et nous allions nous noyer tous les deux.

5. Je pouvais gaspiller mon oxygène en hurlant, en m’agitant et nous allions nous noyer tous les deux.

6. Je pouvais me rendre compte à quel point je l’aimais.

J’ai pris la dernière option. Je l’aimais et je ne voulais pas qu’il ait peur. Je savais que si je faisais un mouvement pour m’éloigner, il serait perdu. Je devais rester calme et immobile. Je devais le laisser m’utiliser comme flotteur, c’était le seul moyen pour suffisamment diminuer sa panique afin qu’il puisse garder la tête hors de l’eau. Je me suis donc détendue. Je ne ressentais aucun conflit en moi. J’ai mobilisé mon énergie afin de lui envoyer des pensées sereines et paisibles. Par le langage du corps, j’ai tenté de lui communiquer que tout allait bien se passer, que j’allais bien. Quand j’ai senti qu’il recherchait mon contact, j’ai bougé suffisamment pour qu’il sache que j’étais toujours en vie. Je savais que le nageur-sauveteur allait revenir d’un instant à l’autre. Il me suffisait d’attendre. Je me rendais compte que le temps s’écoulait, mais j’ignorais combien.

J’ai ouvert les yeux. Je voyais tout le monde dans la salle. J’entendais ce que chacun disait. Puis je me suis rendu compte que je voyais le dessus de leurs têtes. J’étais au-dessus de la piscine, regardant vers le bas. Je voyais les personnes se trouvant dans la salle voisine, j’entendais ce que chacune disait. Je voyais le nageur-sauveteur revenir. Il avait parcouru la moitié du couloir et ne se trouvait qu’à 4 mètres de la porte. Légèrement inquiet, il se dépêchait. Je voyais les couleurs et la profondeur de chaque chose dans la salle, ainsi que la salle elle-même, mais ces choses n’avaient pas d’importance. Le temps et l’espace ne semblaient pas importants.

Le son l’était. J’entendais tout. En même temps que le son je percevais les sentiments. Je ressentais ce que les gens éprouvaient. Seules deux personnes dans la salle s’inquiétaient à mon sujet. La première était en train de le dire à une troisième qui n’écoutait pas. L’autre était un petit garçon d’environ cinq ans. Quand le nageur-sauveteur est entré dans la salle, le petit garçon est allé vers lui en pointant le doigt dans ma direction. Le nageur-sauveteur a réagi immédiatement. J’ai senti un mouvement dans et autour de mon corps. J’ai entamé un débat avec moi-même et mon expérience de sortie du corps s’est transformée en autre chose.

Je n’étais plus un corps flottant au-dessus de la piscine. Je suis devenue le temps et l’espace. Je voyais l’univers entier, ce n’était pas comme lorsqu’on regarde une chaîne documentaire. C’était différent parce que j’étais l’univers. J’étais tout. Le son a disparu à l’exception de mon propre débat. Celui-ci n’était pas constitué de sons mais de temps. Soit je pouvais entrer dans mon corps qui était un morceau de temps et d’espace. Soit je pouvais rester hors de mon corps, être partout, faire partie de toutes choses, qui seraient un type différent de temps dans l’espace. Je me suis demandé : « Dois-je retourner dans mon corps ? ». La réponse fut : « Non, tu dois attendre. Si tu y retournes maintenant, tu vas mourir. ».

Je me savais ignorante du raisonnement derrière cela. « Ne vais-je pas mourir si j’attends ? », « Non, pas de problème, attends. Si tu veux repartir, je t’indiquerai le moment. ».

Beaucoup de gens m’ont dit que j’avais parlé à D.. Je ne parlais ni à D., ni à un ange. Je parlais à moi-même. J’étais moi-même l’univers, j’étais D.. Je savais tout et rien simultanément. J’étais tout. J’ai à nouveau ressenti un mouvement dans mon corps, j’ai compris que je n’étais toujours pas morte. Je me trouvais alors sur le sol dur et froid, j’étais pourtant au plafond. Puis on a redressé mon dos contre le mur dur et froid. J’ai regardé autour de moi, je ne me voyais plus dans l’eau. Tout le monde se pressait à un bout de la pièce. Un cercle de personnes se tenait à un endroit. Tout était tendu, dense, épais. L’air, les émotions, le son, le temps, l’espace, les corps, les pensées. Je me savais sur le point de revenir et j’hésitais. Un instant seulement je ne l’ai pas souhaité, je ne voulais vraiment pas repartir. Avant la noyade, j’avais été un tout petit point de pensée, de temps, d’espace et de son. J’avais été un bout de matériau moulé dans un espace étroit aux limites strictes. J’avais été coupée du temps et de l’espace. J’avais été coincée dans quelque chose qui faisait l’expérience de la dureté, du froid, du besoin et du sentiment de culpabilité. J’étais forcée de ressentir le mal dans mes actes et mes sentiments, les maladies physiques du corps humain, la faiblesse de la volonté.

Pendant la noyade j’ai été tout, partout. Les éléments de matériau, de matière dans l’univers ne constituaient pas des objets massifs. J’étais l’espace intermédiaire. J’étais partout à la fois. Les objets n’avaient pas d’importance. Aucun d’entre eux n’avait plus d’importance qu’un autre. Chaque objet n’était constitué que de temps et d’espace. Le temps et l’espace se trouvaient aussi entre chacun des objets, choisissant de ne pas être un objet à ce moment-là. Je savais que lorsque j’allais revenir, j’allais retourner à la séparation. C’est ce qui me faisait hésiter. Cela ne me rendait pas triste et ne me mettait pas en colère non-plus. Je savais que les objets qui n’étaient pas moi allaient à nouveau exercer leur supériorité supposée sur moi. Je savais que le froid allait être séparé du chaud. Je savais que la faim allait être séparée de la pluie. Je savais que j’allais mener une vie très longue, froide, solitaire et douloureuse.

Tous ceux qui un jour ont hésité, comprennent que l’hésitation ne dure qu’un instant, qu’elle disparait avant que l’ensemble des motifs vous ayant fait hésiter ait fait surface. J’ai compris que je voulais revenir. J’attendais respectueusement de pouvoir le faire. Je voulais retourner au phénomène de la course et du saut. Je voulais sentir la brise chaude sur ma peau. Je voulais retourner au point de vue d’un objet qui peut entrer en contact avec d’autres objets qui ne seraient pas moi. Je voulais exister en tant que chose distincte des autres choses. Je voulais être quelque chose par moi-même. Je voulais être toute seule en tant qu’objet séparé de tout. Ce corps humain qui m’attendait constituait une expérience à vivre. Je n’accomplissais cette tentative que depuis peu et je voulais la mener à son terme. J’ai été réintégrée dans le corps lorsque l’eau est sortie des poumons. Je ne suis pas consciemment allée vers le corps. J’y ai été entraînée. A ce moment, mon corps hors du corps a été entraîné, tout comme un corps humain sur une planche à roulettes est tiré par une corde nouée à la taille et tractée par une bicyclette.

J’ai eu nettement l’impression d’être telle un rat noyé, tout mouillé, tout froissé et sur le dos. L’eau me sortait de la bouche, du nez avec une sensation très désagréable. La chaleur de la salle était épaisse mais le sol était froid, un froid non pas mordant mais dur seulement. Ce n’était pas du tout une sensation chaleureuse et douillette. Plein de gens m’observaient. Tout le monde avait l’air effrayé avec un soupçon soulagement à venir, tout en exsudant une culpabilité passagère. Ma vue était trouble. J’avais les yeux embrumés par l’eau, brûlés par le chlore. C’était étrange car lorsque j’étais au plafond, ma vue était parfaite. J’avais des vertiges et mon corps me paraissait très, très lourd, tel du plomb. J’avais du mal à me relever, quelqu’un m’a aidée. J’ai dû rester quelques temps dans une pièce, mais je ne m’en souviens pas. Par contre je me rappelle avoir ensuite bataillé pour remettre mes vêtements, il m’a fallu une éternité pour mettre mes chaussettes et mes chaussures. Tandis que je nouais mes lacets, je perdais et reprenais conscience. Ce n’était pas du tout une décorporation, mon esprit dérivait, expérience embrumée.

Après cela, j’ai vécu normalement. En grandissant j’ai eu des conversations cœur à cœur avec certaines personnes, j’ai appris à connaître les gens en face à face. Je voyais que j’étais différente de nombreuses personnes. Je voyais la différence entre celles qui étaient fermées et celles qui avaient été ouvertes. Certaines comprennent la nature des choses, d’autres non. Je m’intéresse à la religion et à la spiritualité. Je n’ai pas besoin d’aller à l’église pour parler à D., je lui parle à chaque seconde de la journée. Je n’ai pas peur de mourir, j’en suis impatiente. Entre temps je vis ma vie, je fais ce que je pense être juste. J’aime vivre de nombreuses expériences. Je le fais de manière responsable et pleinement. Je crois à la modération en toute chose, je bois quelques fois dans l’année, j’ai parfois fumé du cannabis, j’ai même consommé des champignons trois fois. Je suis contente quand je suis heureuse, quand je suis triste, quand je suis malade, quand j’en ai marre de la vie. Je comprends, je crois avoir saisi, je pense savoir pourquoi nous sommes sur terre. J’ai le sentiment de connaître le sens de la vie.

Informations générales :

Sexe : Feminin

Date de l’EMI : 25/07/1985

Eléments de l’EMI :

Au moment de votre expérience, y avait-il un événement qui menaçait votre vie ? Indécise Accident noyade Réanimation Maladie, traumatisme ou autre état non-considéré comme mettant la vie en danger J’ignore quel choix faire, car je serais morte si on ne m’avait pas réanimée. Mais le nageur-sauveteur a fait ce qu’il fallait. L’eau a donc été expulsée des poumons et une heure plus tard j’allais bien.

Il n’y a que le fait d’avoir failli me noyer. L’eau constituait le seul danger et seulement parce que je n’avais pas la force de rejoindre le bord de la piscine. Mais l’eau ne menaçait personne d’autre dans la piscine, si ce n’est mon frère. J’imagine que notre bataille constituait l’évènement lié, s’il existe.

Comment considérez-vous la teneur de votre expérience ? A la fois agréable ET pénible

Vous êtes-vous sentie séparée de votre corps ? Oui La question 10 ne fournit pas d’option pour une sortie du corps effective, ne plus faire qu’un avec l’univers, y compris mon propre corps dans cet univers. Quand j’étais hors de mon corps, je considérais tous les humains comme une expérience terrestre. Ils constituaient des objets distincts dans la matière spécifiquement conçus pour se sentir différents de toute autre chose connue. Le fait qu’ils craignaient la mort était un évènement terrestre dont j’avais conscience, le fait qu’ils parlaient avec la bouche afin de s’entendre les uns les autres, était un évènement terrestre dont j’avais conscience, le fait qu’ils ne pouvaient ni voir à travers les murs, ni voir les planètes, ou le passé et l’avenir était un évènement terrestre dont j’avais conscience. J'ai clairement quitté mon corps et j'existais en dehors

Quel était votre degré de conscience et de lucidité durant cette expérience comparativement à celui que vous avez au quotidien en temps normal ? Davantage consciente et lucide que d’habitude Lorsque je suis consciente au quotidien, je suis confinée à l’intérieur de ma propre tête. Je peux au mieux me projeter dans l’espace environnant, mais seulement aussi loin que mes globes oculaires peuvent voir. Je suis capable de conscience collective avec des personnes vivant ensemble une expérience. Mais le seul moment où je ne fais qu’un avec l’univers de cette manière, c’est sous psychotropes.

Durant votre expérience, à quel moment étiez-vous au niveau maximum de conscience et de lucidité ? Juste avant d’avoir le dos au plafond.

Vos pensées étaient-elles accélérées ? Non

Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir ? Tout semblait se passer en même temps, ou le temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de temps Le temps est redéfini pour moi maintenant. Je sais exactement ce qu’il est censé signifier. Je sais ce qu’il signifiait avant l’expérience. Le temps a changé pendant l’expérience et n’est jamais revenu à la norme. Il a perdu son sens et n’en a toujours pas pour moi. Je peux égrener les secondes, les compter à rebours, je ressens toujours la contraction du temps, il se dilate toujours quand je m’ennuie. Par contre je comprends cette citation : « D. a inventé le temps pour que les évènements ne se produisent pas tous simultanément. ».

Est-ce que vos sens étaient plus vifs que d'habitude ? Non

Pendant l’expérience, votre vision était-elle différente de ce qu’elle était juste avant ? Mes réponses aux questions 6 et 7 sont trop limitées. Mes pensées n’étaient pas définies par la vitesse, elles étaient partout à la fois. La vitesse n’était pas un facteur. Mes sens n’étaient pas limités au corps humain. Le son n’était pas lié aux oreilles mais à l’âme. La vue ne dépendait pas des globes oculaires, elle était omniscience, englobant tout. La vision des globes oculaires est floue ou étroitement focalisée, ma vue n’était pas limitée de cette manière. Mes émotions constituaient un sens, alors que nous ne les identifions pas ainsi dans le corps humain sur terre, tout du moins en Amérique. Le toucher était une vibration à la différence de notre sensation tactile externe habituelle. Avant mon expérience, la vue était affaire de séparation des couleurs, de l’espace, des contours, des nuances, des distances et des textures. Au cours de l’expérience, ma vue se rapportait à moi-même constituant toute existence.

Pendant l’expérience, votre ouïe était-elle différente de ce qu’elle était juste avant ? Le son n’était pas lié aux oreilles mais à l’âme. Je ne traitais pas les sons en tant qu’éléments distincts d’information. Il n’y avait pas une personne qui parlait séparément des autres. J’étais chacune d’entre elles, je percevais leurs pensées, leurs sentiments. Le son était la vibration émanant de toutes choses. Je ressentais les sons, je ne les entendais pas. Le son était l’énergie de la force vitale émanant de/se fondant en toute existence. Le son n’était pas distinct de la vue et du toucher. Ils ne faisaient qu’un, avec bien davantage que les 5 sens.

Avez-vous eu l'impression d'être conscient de choses se déroulant ailleurs ? Oui , mais les faits n’ont pas été vérifiés.

Avez-vous traversé un tunnel ? Non

Avez-vous vu un(des) être(s) pendant votre expérience ? Non

Avez-vous rencontré ou été conscient de la présence d'êtres décédés (ou encore en vie) ? Non

Avez-vous vu ou vous êtes-vous senti entouré par une lumière intense ? Non

Avez-vous vu une lumière surnaturelle ? Non

Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde, surnaturel ? Un monde nettement ésotérique ou surnaturel Options de réponse limitées. J’ai eu le sentiment d’être l’univers lui-même, terre comprise.

Quelles émotions avez-vous ressenties durant l'expérience ? Au cours de l’expérience, j’ai éprouvé toutes les émotions, les miennes, toutes celles exsudant des personnes dans la salle, dans l’autre salle. Je ressentais la sérénité, l’amour, la plénitude, la tranquillité, l’unicité, la curiosité, l’intérêt. J’ai noté ma propre ignorance et cela ne m’a pas posé de problème, pour la toute première fois de ma vie je n’éprouvais aucune culpabilité.

Avez-vous éprouvé une sensation de paix ou de bien-être ? Paix ou bien-être incroyable

Avez-vous éprouvé un sentiment de joie ? Bonheur

Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être uni avec l'Univers ? Je me sentais unie au monde ou en faisant partie

Avez-vous soudainement eu l'impression de comprendre tout ? Tout au sujet de l’univers Je comprenais tout. C’est devenu tellement clair pendant l’expérience, c’était stupéfiant.

Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues ? Non

Est-ce que des scènes de votre avenir vous sont apparues ? Non

Avez-vous atteint une frontière ou une structure physique de délimitation ? Oui C’est une réponse oui/non. Je savais que si je lâchais prise (si je perdais mon intérêt pour ce corps humain au sol qui m’appartenait), j’allais être libre. J’avais le dos contre le plafond qui constituait une frontière en soi et par soi m’empêchant de me disperser.

Êtes-vous arrivée à une frontière ou à un point de non-retour ? J'ai atteint une barrière que l'on ne m’a pas permis de dépasser; ou j'ai été renvoyé(e) contre ma volonté. Curiosité. Etre un humain constitue une opportunité, celle d’une vie terrestre. Il s’agit de notre tentative, c’est notre terrain de jeu, c’est l’expérience humaine. Nous la testons et obtenons une toute nouvelle perspective par le biais de ses limitations, de ses barrières glorieusement parfaites, de la capacité à se séparer du tout à ressentir l’artifice, le mal, la douleur, la stupidité, le grossier qui est solitaire et qu’on appelle MOI. Et au milieu de tout cela, on arrive encore à éprouver la joie, l’amour, l’unité, le plaisir et le bien. C’est une opportunité tellement bizarre, étrange. Personnellement, je déteste être humaine, mais j’adore être en mesure d’en faire l’expérience. J’obtiens cette perspective, j’ai voulu mener cette tentative à son terme.

Dieu, spiritualité et religion :

Quelle importance accordiez-vous à la religion ou la vie spirituelle avant cette expérience ? Pas importante pour moi

Quelle était votre religion avant cette expérience ? Non affiliée- Aucune en particulier- Religion non-affiliée A la recherche d’un déclic, notre mère nous baladait d’une religion institutionnelle à une autre.

Est-ce que vos pratiques religieuses ont changé depuis cette expérience ? Oui

Quelle importance accordez-vous à votre vie religieuse ou spirituelle après votre expérience ? Très importante pour moi

Quelle-est votre religion maintenant ? Autres religions – Unitariens et autres religions libérales Je suis unitarienne universaliste. Tout mon temps dédié à la religion, je le passe à la synagogue parce que j’aime la religion juive.

Est-ce que cette expérience comportait des éléments conformes à vos croyances terrestres ? Un contenu pas du tout conforme aux croyances que j’avais au moment de l’expérience. Je ne croyais pas en D. avant ce jour-là, je n’y croyais pas ce matin-là. J’étais une gamine, j’étais égocentrique, égoïste. Je n’avais aucun dessein, pas de but, pas d’intention. Je ne pensais rien du monde qui m’environnait. Je me réveillais et je jouais. J’avais des ennuis. Je riais. La plupart du temps, je ne m’impliquais pas, notamment à l’école. Je croyais que le monde tournait autour de moi. Je pensais être le centre de l’univers. Je ne pensais qu’à moi. M’amuser était l’essence de l’éveil. J’étais une gamine. Pendant l’expérience, j’étais D. et D. était moi. J’étais tout. Par la suite, j’ai senti quelque chose de réel en moi, c’était intense, c’était l’amour. Après cela je me suis mise à prier, parfois pendant des heures. Je priais quotidiennement. Et pas de la manière suivante : « je ferai ceci pour toi, si tu fais cela pour moi. » … fausse prière. Je louais le D. que j’avais vu. J’avais vu ce qui m’a été accordé, j’avais compris à quel point c’est extraordinaire. Je priais. Je louais. J’aimais. Je le ressentais. Le monde avait un sens. J’avais un sens. Tout à coup, je voulais faire quelque chose qui influencerait le monde autour de moi, je voulais le rendre meilleur. Je me sentais réelle. Je savais faire partie de quelque chose de grand.

Est-ce que vos valeurs et croyances ont changé à la suite de cette expérience ? Oui Soudainement j’ai accordé de la valeur à la vie d’autrui. J’ai vu la raison d’être des autres humains, au-delà de simplement accomplir des tâches autour de moi afin que je puisse disposer du gîte et du couvert. Je croyais pouvoir changer le monde. Je croyais en moi-même. J’ai subitement compris que je comptais, qu’il y avait des motifs à mon existence. J’ai tout à coup su que je n’étais ni due au hasard, ni vaine. C’était réel et intentionnel.

Avez-vous eu l'impression de rencontrer un être ou une présence ésotérique, ou d'entendre une voix non identifiable ? Je ne percevais pas de son au sens où on l’entend habituellement. Il y avait une « voix ». Plus exactement, il y avait du savoir extérieur à moi intégré en moi, me reconnectant à toutes les choses connues. Peut-être utilise-t-on le qualificatif « être, présence, voix ésotérique » car on sait qu’il s’agit des seules expressions acceptables et compréhensibles, c’est la seule description qui sera comprise. Ou alors j’ai vécu une expérience différente.

Avez-vous vu des esprits religieux ou des morts ? Non

Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu précédemment sur terre et dont le nom est mentionné par les religions (par exemple : Jésus, Mahomet, Bouddha, etc.) ? Non

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos d'une existence avant la vie de mortel ? Oui J’ai vu mon existence précédant ma vie actuelle. J’ai vu ce qui à nouveau sera quand je mourrai. Avant c’était… beaucoup mieux et ce sera beaucoup mieux après. La vie craint vraiment. Ensuite on meurt, D. merci. Accumulez donc toute l’expérience possible tant que vous êtes ici.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information sur un lien ou une unicité dans l’univers ? Oui Il existe indubitablement un lien, une unité ésotérique dans l’univers. Je l’ai senti, c’était merveilleux. Cela rend presque insupportable le fait d’être coincée dans ce corps et confinée à cette planète. Mais la curiosité est forte. L’existence humaine est différente, mauvaise, mais valant quand-même la peine d’être vécue. Si vous faites quelque chose que vous ne voulez pas conserver en mémoire, alors c’est que vous le faites mal. Et même cela n’est pas un problème, vous partirez juste avec des sales souvenirs, c’est tout.

Croyiez-vous en l'existence de Dieu avant votre expérience ? Dieu n’existe probablement pas

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information sur l'existence de Dieu ? Oui D. existe. J’ai été ramenée en D., nous n’avons plus fait qu’un pendant l’expérience. D. est.

Croyez-vous en l'existence de Dieu à la suite de cette expérience ? Dieu existe indubitablement

Concernant nos vies terrestres en dehors de la religion :

Durant votre expérience, avez-vous acquis une connaissance ou de l'information particulière à propos de votre dessein ? Oui J’ai été amenée dans les plis du paradis. Avant l’expérience, j’étais étroite d’esprit et de vision, limitée dans ma conscience. Pendant l’expérience, j’ai été ouverte, on m’a fait prendre conscience de tout. J’ai vu que mener sur terre une vie d’humain constitue un mystère dans lequel nous avons été plongés. Cette existence est un mystère, mais ces 100 années doivent être vécues afin que D. puisse terminer sa phrase. Notre vie sur terre n’est qu’une phrase que D. nous murmure à l’oreille.

Avant cette expérience, croyiez-vous que nos vies terrestres sont significatives et importantes ? Ni importantes, ni significatives

Durant l'expérience, avez-vous reçu de l'information quant au sens de la vie ? Oui Notre dessein sur terre est d’être séparés de l’unicité. Nous sommes ici pour sentir la douleur, la solitude, afin de véritablement comprendre à quel point il est difficile d’être séparé de D. Dans notre lutte pour aimer, vivre et chérir nous accomplissons quelque chose de nouveau et qui ne peut l’être quand il n’existe que paix, lumière et amour. Sur terre nous avons la lumière et l’obscurité, les deux. Quand votre poisson rouge meurt, pleurez intensément, c’est la raison pour laquelle vous êtes sur terre.

Croyiez-vous à la vie après la vie avant cette expérience ? L’au-delà n’existe probablement pas

Croyez-vous en une vie après la vie à la suite de cette expérience ? L’au-delà existe indubitablement Oui Ce que nous qualifions d’âme continue à vivre, mais pas séparément des autres âmes, il n’est pas question d’être un humain-sans-corps. On dit : « retourner à D. », c’est exact s’il ne s’agit pas d’un D. à barbe blanche assis sur un trône. Nous sommes distincts ici-bas. L’au-delà consiste à retourner à ce dont nous avons été séparés afin de vivre en tant qu’humains (dans le corps qu’on nous a donné pour cette vie terrestre).

Aviez-vous peur de la mort avant cette expérience ? J’avais un peu peur de la mort

Avez-vous peur de la mort après votre expérience ? Je n’ai pas peur de la mort

Aviez-vous peur de vivre votre vie avant cette expérience ? Je n’avais pas peur de vivre ma vie terrestre

Après cette expérience, avez-vous peur de vivre ? Je n’avais pas peur de vivre ma vie terrestre

Croyiez-vous que nos vies terrestres sont importantes et significatives avant votre expérience ? Ni importantes, ni significatives

A la suite de votre expérience, croyiez-vous que nos vies terrestres sont importantes et significatives ? Importantes et significatives

Avez-vous appris comment vivre nos vies ? Oui La terre est un endroit qui nous est accordé. On peut vraiment faire ce qu’on veut, mais les souvenirs resteront. La réalité qu’on construit est celle qu’on vit. Etre distinct dans des objets qui peuvent mutuellement s’affecter négativement fait intégralement partie de l’expérience. Si on blesse les autres par ignorance, ils ressentent vraiment la souffrance qu’on leur inflige, il s’agit alors de leur propre expérience (apprendre en chemin). L’unique raison pour laquelle les gens vivent un enfer sur terre, c’est parce que nous créons cet enfer les uns pour les autres, que nous l’infligeons à autrui. Si vous voulez que le monde soit meilleur, il vous faut le rendre meilleur, vous-même devez personnellement le rendre meilleur.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos des difficultés, défis et obstacles de la vie ? Oui La vie ne peut exister que s’il y a la mort. Sans mort il ne peut y avoir de vie. Nous avons donc conclu un contrat avec D., les conditions comprennent des difficultés, des défis et certaines épreuves. C’est l’expérience pour laquelle nous avons tous signé. Foncez, aimez tout. Savoir n’est pas pertinent. La solitude est ce que D. a voulu vous montrer. En ayant failli mourir, j’ai triché. Je n’ai vécu que 12 années du parcours d’isolement prévu. Depuis je triche en sachant que nous ne devons rester que 100 ans dans ce trou infernal. Ensuite nous retournerons à la sérénité. Cette vie et ses défis c’était pour D. une façon de dire : « Hé, il FAUT juste que tu regardes ça !!! Viens voir. »

Étiez-vous compatissant(e) avant cette expérience ? Pas compatissante envers autrui

Durant cette expérience, avez-vous appris quelque chose à propos de l'amour ? Oui L’amour est. Embrassez l’amour. Soyez amour. Soyez aimé. C’est si agréable car c’est de là que nous venons, c’est là que nous allons quand nous mourons. Le défi consiste à l’engendrer ici-bas sous notre forme humaine. Bonne chance. Faites de votre mieux. Soyez amour. Quand nous ne ferons qu’un dans l’unicité (sans corps), dispersés à travers tout l’univers, il n’y aura plus de souffrance. Mais il n’y aura plus de corps séparés en tant qu’objets distincts qui peuvent entrer en contact, pas de picotement de langue pour stimuler une aine, pas de petit bébé à sentir, pas de moment de fierté quand votre fils ramène un A sur son carnet de notes. L’expérience humaine n’est que cela… une expérience humaine. C’est votre période ici-bas. Aimez.

Etiez-vous compatissant(e) après cette expérience ? Légèrement compatissante envers autrui

Quels changements sont survenus dans votre vie à la suite de votre expérience ? De grands changements dans ma vie

Est-ce que vos relations ont changé précisément à cause de cette expérience ? Je venais à peine de commencer ma vie quand c’est arrivé mais, oui, je me suis mise à interagir vraiment avec le monde comme si je pouvais changer les choses.

Après l’EMI :

Est-ce que l'expérience a été difficile à décrire en mots ? Non

Avec quelle précision vous rappelez-vous de l'expérience en comparaison d'autres événements à l’époque de l'expérience ? Je me souviens plus précisément de l’expérience que d’autres évènements de ma vie à l’époque Lorsque je me remémore un fait du passé, il me faut y réfléchir, je dois retrouver des éléments, tenter de reconstituer l’enchaînement des évènements. Ma décorporation n’est pas un souvenir, elle est actuelle, elle est permanente, elle existe encore, maintenant, aujourd’hui. Elle s’est produite à l’époque, elle continue de se produire. Je n’ai ni à retrouver, ni à reconstituer quoi que ce soit. C’est maintenant.

À la suite de votre expérience, avez-vous acquis des capacités médiumniques, hors de l'ordinaire ou d'autres dons spéciaux que vous n'aviez pas avant ? Oui En fait, je n’en doute pas. Mon mari n’y croit pas. Cette croyance pourrait aussi simplement provenir du fait que je suis une femme. Ne croyons-nous pas toutes avoir un sixième sens ?

Avez-vous déjà raconté cette expérience ? Oui J’ai vécu l’expérience quand j’avais 12 ans. Je l’ai racontée pour la première fois à l’âge de 20 ans. Ceux qui sont encore fermés se contentent de sourire en hochant la tête. Ceux qui ont été ouverts comprennent tout. Nous pouvons rester à discuter pendant des heures sur le sens de la vie.

Aviez-vous connaissance des expériences de mort imminente (EMI) avant cette expérience ? Non

Qu'avez-vous pensé de la réalité de l'expérience que vous avez-vécue peu de temps (jours ou semaines) après qu'elle soit survenue ? L’expérience était tout à fait réelle J’étais une gamine. C’est arrivé. J’ai compris que je ne l’avais pas imaginée, mon imagination n’était pas aussi merveilleuse.

Que pensez-vous de la réalité de l'expérience maintenant ? L’expérience était tout à fait réelle Je le ressens tous les jours. Elle est l’expression de mon âme. Je suis habitée par D., il réside en moi.

Est-ce que quelque chose a reproduit une partie de cette expérience à une période de votre vie ? Oui Acide, cannabis, champignons et ecstasy. Chaque drogue amène une partie différente de l’expérience. Aucune ne la reproduit, mais elles font bien la tâche qu’elles sont censées accomplir. J’ai essayé chaque drogue entre 21 et 24 ans, une par an, une fois. Je l’ai refait entre 27 et 30 ans, puis entre 35 et 37 ans. A trois reprises dans ma vie, je les ai donc prises une fois. Sauf l’acide que je n’ai employé que deux fois.

Souhaitez-vous ajouter autre chose à propos de votre expérience ? Il y a tant de gens qui gâchent leur vie sur cette planète. Ils ne ressentent rien et n’ont aucun dessein. Cela me rend triste, je suis désolée pour eux. Mon expérience m’attriste du fait que les humains soient censés être tellement séparés. Je sais qu’il s’agit d’une bonne expérience, mais c’est tellement cruel. D’un autre côté, je sais qu’à ma mort je n’aurai disposé que de 11 années sur 100 pour ce sentiment de solitude, pas d’une vie entière. J’ai passé la majeure partie de ma vie humaine en plénitude et unie à D., je me demande parfois si j’aurai suffisamment en commun avec la poussière d’étoiles pour obtenir le sentiment d’en avoir eu pour mon argent sur terre. C’est comme si je n’avais pas vraiment fait le ménage, que j’aurais juste vaporisé du désodorisant. C’est le plus fou des sentiments, être à la fois désolée pour les gens et simultanément en être jalouse. Je me sens infortunée et chanceuse.