EMI de Ruud L
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
Le 10 septembre 1975, j’ai chuté de 10 mètres depuis un
toit sur lequel je travaillais en tant que plombier.
Dans la rue en contrebas, j’ai heurté un chaudron de
bitume. Une vague de bitume chaud s’est déversée sur moi. Gisant dans la rue,
j’étais conscient, je ne ressentais aucune douleur mais beaucoup de chaleur. Je
ne me souviens pas du trajet vers l’hôpital. Là-bas, les médecins ont
immédiatement commencé à s’occuper de moi. Comme il
s pensaient que je souffrais
énormément, ils m’ont injecté de la morphine.
En quête de conseils, je me souviens bien qu’ils ont
appelé l’hôpital de Beverwijk spécialisé dans le traitement des brûlés. Le Dr
Hermans a envoyé un assistant avec une quantité de pansements et de Flamazine
(une pommade utilisée pour traiter les brûlures, éd.)
Gisant aux Urgences, j’ai vécu ma première expérience Hors
Du Corps. Je me suis vu allongé sur la table, j’ai entendu les cris angoissés
des médecins et des assistants. J’ai parlé de morphine plus haut car on pensait
que je souffrais énormément – ce n’était pas le cas, je ne me trouvais en effet
pas dans mon corps.
On était en train de m’envelopper dans un filet, comme une
saucisse, lorsque l’assistant du Dr Hermans est entré. Il est devenu furieux, il
a dit aux autres de me déballer. Ils ont également essayé d’enlever mon T-shirt,
mais comme ce dernier était collé par le bitume, ils ont aussi arraché la peau.
Vraiment, je n’avais jamais vu quelqu’un autant en colère, cela m’a presque
obligé à rire, en dépit du fait qu’il se soit agi de mon propre corps.
Après que j’aie été soigné du mieux possible, on m’a
emmené aux soins intensifs. On m’a allongé sur un lit dans un chambre vitrée
stérile.
La première semaine suivant l’accident, ont m’a
littéralement empli de morphine afin de me maintenir dans une sorte de coma.
Plus tard, mes parents, ainsi qu’un médecin, m’ont dit que durant cette semaine
là, je n’avais pas été conscient un seul instant.
Ce qui est bizarre, c’est que je peux me souvenir de tout
ce qui s’est passé aux Soins Intensifs. Je sais que mes parents m’ont rendu
visite, que mon père a vomi lorsqu’il m’a vu, que ma mère ne savait que faire et
ne parvenait pas à cesser de pleurer.
Il y avait également une infirmière qui est venue à mon
chevet dès qu’elle en avait le temps. Je savais qu’elle suivait des cours pour
assister en chirurgie. Toute la semaine, je l’ai vue, elle et ses collègues
s’occuper de moi et d’autres patients des Soins Intensifs. A un moment donné,
j’ai su précisément que tel patient recevait tel traitement à telle heure.
Comme je n’étais toujours pas mort après une semaine, on
m’a administré de la pénicilline. A cause de l’absence de morphine, j’ai subi
les symptômes du manque. J’ai lentement repris conscience, c’est alors que la
douleur a également commencé.
Lorsque j’ai dit à l’infirmière ce qu’elle étudiait, dans
quelle mesure elle avait progressé, elle n’arrivait pas à le croire. Par la
suite, je ne l’ai plus jamais revue, elle m’évitait comme si j’étais un genre de
paria. J’ai parlé à une autre infirmière des traitements administrés aux
patients, elle a également réagi de façon très étrange. Par la suite, je n’en ai
plus parlé.
Cinq semaines plus tard, je suis sorti de l’hôpital. J’ai
passé trois mois à la maison pour guérir des brûlures et de la commotion. Je
n’ai plus eu d’autres expériences Hors Du Corps après cela.
Ce type d’expérience est-il difficile à décrire avec des
mots ?
Oui . Cela fait 31 ans et j’ai toujours des difficultés
à en parler. Lorsque j’essaie d’en parler, la première réaction des gens, c’est
l’incrédulité.
Au moment de cette expérience, y avait-il une situation
menaçant votre vie ?
Oui . Graves brûlures couvrant environ 25% du corps et
commotion sévère.
L’ambulance m’a emmené vers l’hôpital le plus proche. De
là on a voulu me transférer à l’hôpital de Beverwijk spécialisé dans le
traitement des brûlés, mais l’équipe n’a pas osé à cause de la commotion et des
autres blessures.
A quel moment pendant l’expérience étiez-vous au niveau
d’état de conscience et de lucidité maximum ?
Toute la semaine.
Comparez votre niveau d’état conscience et de lucidité
maximum pendant l’expérience et votre état de conscience et lucidité habituel de
tous les jours ?
Conscience et lucidité normale.
Votre vue était-elle différente d’une manière quelconque
de votre vue de tous les jours (pour tous les aspects tels que clarté, champ de
vision, couleurs, luminosité, degré profond de perception de la
massivité/transparence des objets, etc.) ?
Oui . Je ne sais si vous connaissez la taille des
lettres sur les étiquette d’un flacon de médicament. De la chambre vitrée, où je
me trouvais, jusqu’à l’autre extrémité des Soins Intensifs, il y avait 15
mètres. Soit je me trouvais près des patients lorsqu’on leur administrait leurs
traitements, soit je regardais depuis ma chambre.
Votre ouïe différait-elle de manière quelconque de votre
audition normale (pour tous les aspects tels que clarté, capacité à identifier
la source sonore, hauteur, force, etc.) ?
Indécis. Je ne me souviens pas si mon audition était différente. J’avais une
oreille pleine de bitume, je suppose donc que c’était moins net.
Avez-vous vécu une séparation de votre conscience et de
votre corps ?
Oui
Quelles émotions ressentiez-vous pendant l’expérience ?
Je me rappelle nettement que je devais choisir de
mourir ou de rester. J’ai décidé de rester parce que je pensais être trop jeune
pour mourir.
Etes-vous passé(e) dans ou avez-vous traversé un tunnel
ou un espace fermé ?
Non
Avez-vous vu une lumière ?
Non
Avez-vous rencontré ou vu d’autres êtres ?
Non
Avez-vous revu des évènements passés de votre vie ?
Oui . Je me fais confiance pour que tout se passe bien.
Avez-vous observé ou entendu, pendant votre expérience,
quelque chose concernant des personnes ou des évènements et qui a pu être
vérifié par la suite ?
Oui . En parlant avec les personnes impliquées.
Avez-vous vu ou visité des lieux, niveaux ou dimensions
admirables ou remarquables ?
Non
Avez-vous eu le sentiment d’une modification de l’espace
ou du temps ?
Non
Avez-vous eu le sentiment d’avoir accès à une
connaissance particulière, à un but et / ou à un ordre de l’univers ?
Non
Avez-vous atteint une limite ou une structure physique de
délimitation ?
Non
Avez-vous eu connaissance d’évènements à venir ?
Non
Suite à votre expérience, avez-vous eu des dons spéciaux,
paranormaux, de voyance ou autre, que vous n’aviez pas avant l’expérience ?
Oui . Les personnes extralucides me disent que je
possède également ce don. J’admet que je n’ai jamais essayé.
Avez-vous raconté cette expérience à d’autres personnes ?
Oui . A l’hôpital on ne m’a pas cru et on m’a évité.
Quelques années plus tard, j’en ai parlé à mon amie (ma future épouse) ; au
début elle ne m’a pas cru, mais ensuite cela l’a intriguée.
Influence : réflexion sur la vie après la mort.
Connaissiez-vous les expériences de mort imminente (EMI)
avant votre expérience ?
Non
Comment considériez-vous la réalité de votre expérience
peu après qu’elle ait eu lieu (quelques jours ou semaines) :
l’expérience était tout à fait réelle. Autour de moi,
j’ai tout vu et entendu, y compris ce qui m’arrivait. Je lisais même les livres
de l’infirmière assise face à moi.
Y a-t-il eu une ou plusieurs parties de l’expérience
particulièrement significative(s) ou avec une valeur spéciale pour vous ?
Cela m’a fait prendre conscience qu’il existe autre
chose que cette vie-ci. Je crois maintenant qu’une personne vit plusieurs vies,
peut-être même de nombreuses.
Comment considérez-vous actuellement la réalité de votre
expérience :
l’expérience était tout à fait réelle.
Vos relations ont-elles changé spécifiquement à cause de
votre expérience ?
Non
Vos croyances/pratiques religieuses ont-elles changé
spécifiquement à cause de votre expérience ?
Oui . Cela m’a fait prendre conscience qu’il existe
autre chose que cette vie-ci. Je crois maintenant qu’une personne vit plusieurs
vies, peut-être même de nombreuses.
Après l’expérience, d’autres éléments dans votre vie, des
médicaments ou des substances ont-ils reproduit une partie de l’expérience ?
Oui . Mon père est décédé en mars 2004.
A cause d’une dispute, je n’avais pas vu mes parents
depuis 8 ans. Quand nous avons reçu la nouvelle de sa mort, nous y sommes allés
et nous sommes réconciliés. Ce n’était peut-être pas une EMI, mais dans la nuit
mon père m’a rendu visite pour me dire que tout allait bien. Par la suite, j’ai
eu 3 autres contacts.
Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter au
sujet de l’expérience ?
Oui . Environ quatre mois après l’accident, j’ai
commencé à faire des cauchemars. Toutes les nuits je rêvais de l’accident. Je me
voyais tomber et percuter le chaudron de bitume. Alors que je gisais sur le sol,
mon patron m’avait installé la tête sur ses genoux. Les infirmiers ont dû me
couper les cheveux avec des ciseaux, car ils étaient collés sur son pantalon.
A
ce moment là, j’ai aussi commencé à subir des maux de tête. Ces attaques de
migraine étaient tellement intenses que je devais m’allonger à plat par terre, à
côté de mon lit, pour attendre qu’elles déclinent. Pendant ces maux de tête, je
me revoyais à l’hôpital, hurlant à cause de la douleur des brûlures. Dans ces
moments, je sentais rougeoyer les cicatrices de brûlure.
Les questions posées et les informations que vous venez
de fournir décrivent-elles complètement et avec exactitude votre expérience ?
Oui