EMI de Sharon S
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

A cette époque, j’élevais seule ma fille de 8 ans, je faisais tout ce que je pouvais pour gagner ma vie: un emploi à plein-temps, et deux à mi-temps. Employée à mi-temps dans une supérette, j'avais entre autres la corvée de balayer le trottoir et le parking, voilà ce que j'étais en train de faire cette nuit-là vers les 21h00. La supérette était située à côté de la grand-route 231, route à 4 voies avec beaucoup de circulation, à l'extérieur de la ville. De l'obscurité est arrivée une voiture à toute vitesse. Quittant la route, elle a fait une embardée près des pompes à essence, puis elle s'est dirigée tout droit vers moi.

Je croyais avoir le temps de me sauver, je me disais que sûrement ils s'arrêteraient bientôt, vu que j'étais sur leur chemin. Mais ils ne se sont pas arrêtés, et j'avais beau courir de droite et de gauche, la voiture avançait sur moi toujours. Le coup est arrivé si vite, que seul le mur de béton du magasin a arrêté le véhicule, et moi j'étais coincée entre ces deux. Pliée sur le capot du véhicule, je voyais la conductrice, et j'étais stupéfaite à l'entendre hurler à maintes reprises: «Pourquoi moi? Pourquoi moi?» Le passager, mâle, faisait tout ce qu'il pouvait pour la sortir de derrière le volant, et il a fini par la déposer sans cérémonie par terre dans le parking, pendant que moi je suppliais sans cesse pour qu'on m'enlève la voiture. J'étais immobilisée, et, chose surprenante, je n'éprouvais aucune douleur, jusqu'au moment où on a lentement roulé en marche arrière.

C'est alors qu'une douleur affreuse m'a envahi le corps entier, mon corps qui était si brisé que je ne pouvais pas me redresser, je suivais la voiture, étalée sur le capot. Puis j'ai rejeté mon bras gauche, en arc, pour le ranger à mon côté. Il ne restait plus beaucoup de ma main gauche, et en voyant ceci et en conséquence de l'accablante douleur, j'ai perdu connaissance. C'était quand ces deux imbéciles m'avaient déjà traînée à l'intérieur, et qu'ils m'avaient déposée sur le comptoir, que j'ai repris connaissance. La douleur était insupportable, mais je luttais pour ne pas m'évanouir de nouveau. Malgré mes supplications, ils ont refusé de me chercher aucun secours. C'était évident qu'ils n'avaient pas toute leur tête. Plus tard j'ai appris qu'ils avaient avoué avoir bu, et s'être drogués «pendant deux jours». Bref, ils m'ont dit que j'allais mourir, mais qu'ils ne me laisseraient pas mourir seule.

Ils m'ont tenue en otage pendant 45 minutes environ, jusqu'à ce qu'un passant eût alerté la police, qui sont venus à mon aide. Je me répétais sans cesse que j'allais survivre assez longtemps pour informer les autorités de ce qui s'était passé, de ce qu'on m'avait fait. Je luttais donc pour ne pas lâcher prise à la vie. Par conséquent, je racontais mon histoire aux policiers, pendant que les ambulanciers me soignaient les os cassés, et en même temps essayaient d'étancher le saignement. Une fois à l'intérieur de l'ambulance, j'ai demandé des analgésiques, mais on m'a dit que «non», parce que j'avais perdu connaissance antérieurement. Je souffrais tant, et j'étais si fatiguée, que j'ai cessé de répondre à leurs questions. J'ai fermé les yeux, prête à rendre l'âme.

J'ai eu l'impression d'un arrêt du temps, mais simultanément le temps passait très rapidement. Je ne sais pas comment, mais peu à peu je me sentais flotter dans une obscurité totale. L'obscurité me soulageait de mes souffrances, et je ne sentais plus mon corps terrestre. Je flottais donc dans une obscurité qui, paradoxalement, me soulageait. Ni son, ni lumière, mais surtout une absence de douleur. Des idées me sont venues, telles que «ceci est la mort», pourtant peu m'importait. Aucune personne, aucune chose ne comptait plus pour moi. Cette sensation m'était agréable. Les sentiments que j'avais connus en tant qu'être humain se trouvaient remplacés par un néant absolu, et cela m'indifférait tout de même.

Soudain, des éclairs comme si je voyais ma vie entière découverte par échappées, des «moments Kodak», me traversaient l'esprit. De plus en plus vite passaient des moments extraits de ma vie. Je ne ressentais ni bonheur ni regret en les voyant. Puis ils ont ralenti, en arrivant au moment où je me trouvais dans un cercueil, regardant en haut, à mon propre enterrement. C'est de ce point de vue que je voyais, en couleurs, l'image de ma mère qui pleurait, soutenu par mon père, qui avait, lui, l'air si vieux, au cœur brisé. Ils avaient posé la main, chacun, sur les épaules de ma fille, de qui je ne voyais que la figure à partir du nez, plus 8 petits doigts crispés sur le bord du cercueil. Elle pleurait à pleins poumons, et criait, «Faut pas me quitter Maman, Maman, reviens! » A de nombreuses reprises, je l'entendais hurler à travers ses larmes.

Je n'ai parlé à personne, je ne me souviens d'aucune présence personnelle, pourtant quelqu'un, ou bien quelque chose, m'avait montré tout cela en quelques minutes terrestres. En un instant, j'avais l'impression d'avoir un choix. Je savais que je devais retourner, pour faire ce qu'il fallait à l'égard de ma fille et mes parents. Leur besoin de ma présence dépassait mon besoin de rester là sans souffrir.

C'était comme si j'étais frappé par une force violente, une sensation d'être jetée puissamment en arrière pour rentrer dans mon corps, sur le chariot, de nouveau dans ce monde. J'ai entendu la femme qui travaillait sur moi, et qui disait: «Jim... on arrive quand?» Et la réponse de Jim, «environ cinq minutes», de l'avant de l'ambulance. Et elle qui dit : «On a pas cinq minutes». Puis on a parlé de la tension basse au point minimal, et alors j'ai ouvert les yeux et j'ai fait une tentative de sourire. Elle a soupiré profondément, et elle m'a dit qu'ils croyaient me perdre, qu'il fallait que je parle pour ne pas me rendormir. Après cela, je ne me souviens pas de grand'chose, sauf la douleur et les gens qui travaillaient sur moi à l'hôpital.

Ce type d’expérience est-il difficile à décrire en mots? Non

Au moment de cette expérience, y avait-il une situation menaçant votre vie? Oui

A quel moment pendant l’expérience étiez-vous au niveau d’état de conscience et de lucidité maximum ? A la fin, quand l'épisode ralentissait de sorte que je contemple mes éventuelles funérailles.

Comparez votre niveau d’état conscience et de lucidité maximum pendant l’expérience et votre état de conscience et lucidité habituel de tous les jours? Conscience et lucidité normales.

Votre vue était-elle différente d’une manière quelconque de votre vue de tous les jours? Non

Votre audition différait-elle de manière quelconque de votre audition normale? Oui , il n'y avait rien à entendre pendant l'expérience, silence complet jusqu'au retour dans mon corps.

Avez-vous vécu une séparation de votre conscience et de votre corps? Oui

Quelles émotions ressentiez-vous pendant l’expérience? C'était plutôt un manque d'émotions, quand je regardais les tableaux, mais quand j'ai vu ma famille qui assistait à mes funérailles, j'ai ressenti un besoin accablant. Je ne peux pas dire que j'étais bienheureuse - bien triste, peut-être - mais j'avais un besoin de retourner. Ce que je sais, c'est que je m'y plaisais, là. Sans soucis, sans charges, sans lourdeurs, sans tristesse, sans désespoir, mais avec contentement, voilà tout.

Etes-vous passé(e) dans ou à travers un tunnel ou un espace fermé? Incertaine. Je me suis simplement sentie levée, ou bien soulevée, dans une obscurité totale. A part les scènes de ma vie antérieure et ma mort éventuelle, je ne me souviens d'aucune lumière.

Avez-vous vu une lumière? Non

Avez-vous rencontré ou vu d’autres êtres? Incertaine. Je ne me souviens d'avoir vu personne, ni rien, je savais juste que j'étais en présence de quelque chose qui m'offrait la possibilité de retourner à ma famille.

Avez-vous revu des évènements passés de votre vie? Oui , oh oui. C'était en forme de moments-tableaux de différentes occasions de ma vie. Mais les tableaux passaient si rapidement que je ne pouvais pas en profiter. Je savais seulement qu'il s'agissait de moi. Puis ils ont ralenti, et c'est alors qu'il me semble avoir été témoin de la scène de funérailles.

Avez-vous observé ou entendu, pendant votre expérience, quelque chose concernant des personnes ou des évènements et qui a pu être vérifié par la suite? Incertaine. De la supérette à l'hôpital faisait environ cinq minutes de route. Il fallait traverser un passage à niveau, ce qui m'a saccadée quand j'étais déjà retournée, en train d'écouter les entretiens des ambulanciers. On était à peut-être cinq minutes de la supérette, à ce point-là. Pour cela, je sais que toute l'expérience n'a pas duré très longtemps. Je suis presque certaine que je ne vivais pas les deux événements simultanément, car quand j'étais en présence de l'inconnu il y avait silence.

Avez-vous vu ou visité des lieux, niveaux ou dimensions admirables ou particuliers? Non

Avez-vous eu le sentiment d’une modification de l’espace ou du temps? Oui , j'ai éprouvé tant en si peu de temps terrestre, apparemment. Là où j'ai voyagé dans mon âme, le temps n'était pas connu de la même façon dont on connaît le passage du temps sur terre.

Avez-vous eu le sentiment d’avoir accès à une connaissance particulière, à un but et / ou à un ordre de l’univers? Incertaine. Je n'y pense pas souvent, mais récemment, je commence à y penser bien plus que jamais auparavant. Je me surprends en me disant, «je devrais savoir quelque chose. Il y a quelque chose que j'aurais déjà dû apprendre». Voilà comment j'en suis venue à trouver votre site... je cherche à comprendre quelque chose de cette expérience... quelque chose que j'aurais dû ramener avec moi, mais que, d'une manière ou d'une autre, j'ai égaré ou bien perdu, emmêlée que j'étais dans toute la souffrance, la réhabilitation et le simple effort d'élever ma fille de mon mieux. J'ai tout poussé à l'écart, j'ai casé cela en bêtises, en quelque sorte. Mais maintenant, j'en suis hantée.

Avez-vous atteint une limite ou une structure physique de délimitation? Oui , si j'avais choisi de rester dans le cercueil, je crois que j'aurais dépassé le point de non-retour.

Avez-vous eu conscience d’évènements à venir? Non

Suite à votre expérience, avez-vous eu des dons spéciaux, paranormaux, de voyance ou autre, que vous n’aviez pas avant l’expérience? Non

Avez-vous raconté cette expérience à d’autres personnes? Oui , j'ai confié le récit à mes parents, peut-être six mois après l'expérience. Ils ont souri, me disant «Dieu est magnifique, n'est-ce pas? Il nous a été si bon, à tous». Ils n'ont jamais dit que j'étais bête, ni m'ont regardée différemment, ni m'ont interrogée davantage. Ce n'était que 2 ans plus tard, quand ma fille avait 13 ans, environ, que je le lui ai raconté. Elle a trouvé cela époustouflant, et elle m'a dit qu'elle était très contente que je ne l'avais pas quittée. Je lui ai dit qu'elle était mon inspiration pendant toute ma convalescence, et je peux dire en toute vérité que c'est grâce à elle que je suis en vie aujourd'hui.

Connaissiez-vous les expériences de mort imminente (EMI) avant votre expérience? Oui , j'avais lu des comptes-rendus, dans un magazine tel que Reader's Digest (Sélection), mais ceux-là parlaient toujours d'avoir vu une lumière, et d'avoir rencontré des êtres aimés, déjà décédés. Peu semblables à mon expérience.

Comment considériez-vous la réalité de votre expérience peu après qu’elle a eu lieu? Que l'expérience n'était probablement pas réelle, puisque j'étais consciente d'être mourante, et une partie de mon moi voulait mourir. J'étais si lasse de la vie, généralement; lassée de la lutte sans fin, et ignorante des grâces innombrables dont je bénéficiais. Je croyais que ce n'était peut-être qu'un rêve provoqué par la perte de sang excessive... que c'était moi qui l'avait confectionné pour me donner une raison de ne pas céder, de continuer la lutte.

Y a-t-il eu une ou plusieurs parties de l’expérience particulièrement significative(s) ou avec une valeur spéciale pour vous? A présent, je lutte pour découvrir les leçons que j'aurais dû tirer de mon EMI. Peut-être que la seule chose que j'en aie gagnée, c'est que je n'avais pas encore fini quelque tâche qui m'incombe sur la terre, ne serait-ce que celle d'être la mère de ma fille. Plus tard, j'ai connu, et j'ai épousé, un homme qui avait deux jeune fils, de 10ans et 13 ans à cette époque. Ma fille avait déjà 21 ans alors, et jusqu'à ce moment-là, elle avait été ma vie et mon souci principal. Depuis 10 ans, la vie n'a pas été facile, mais nous avons fini par élever ces garçons jusqu'à l'âge adulte. Ils sont maintenant indépendants. Peut-être ai-je appris l'importance de mon rôle pour eux, pour leur éducation.

Comment considérez-vous actuellement la réalité de votre expérience? L'expérience était certainement réelle. Les choses de ma vie ont ralenti, au pas confortable. Je me trouve en train de réfléchir sur le passé, et je tâche d'éclaircir mes idées concernant «Dieu» et la spiritualité. J'étudie la Bible, et j'essaye de suivre les commandements, mais j'en viens à désirer beaucoup davantage. Dans mes pensées, je me souviens de mon expérience très réelle, où je planais entre la vie et la mort, et je me demande si j'ai bien accompli ce que j'étais chargée de faire en venant ici. Je me demande, aussi, si j'ai oublié quelque chose d'important que j'aurais dû apprendre de l'ensemble de l'expérience.

Vos relations ont-elles changé spécifiquement à cause de votre expérience? Non

Vos croyances/pratiques religieuses ont-elles changé spécifiquement à cause de votre expérience? Oui , j'ai été obligée de chercher plus loin que ce qu'on m'avait appris à l'église, et par mes parents. Je crois toujours en Dieu le Père, le Fils, et le Saint Esprit, mais le rayon de ma vie en ce qui concerne autrui, les croyances et les théories d'autrui, s'est élargi.

Après l’expérience, d’autres éléments dans votre vie, des médicaments ou des substances ont-ils reproduit une partie de l’expérience? Non

Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter au sujet de l’expérience? Non.

Les questions posées et les informations que vous venez de fournir décrivent-elles complètement et avec exactitude votre expérience? Oui , j'ai tout raconté tel que je m'en souviens, de mon mieux.

Y a-t-il d’autres questions que nous pourrions poser afin de vous aider à exprimer votre expérience? Il me semble que le questionnaire est plus qu'adéquat.