EMI Sue B
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
En tant que passionnée de VTT, je participais à un programmes de courses et je me préparais à finir la saison par une course intense et de longue distance. Cela nécessitait de longs trajets sur la route. Mon mari et moi venions d'emménager dans une petite ville au nord de Grand Rapids et nous devions reconnaître un nouvel itinéraire pour nous entraîner et accroître notre endurance. Je venais d'acheter un vélo tout neuf, mais je n'avais pas encore fixé les cale-pieds sur mes pédales car je ne m’apprêtais à faire qu’un petit tour rapide. En fait, après une longue journée de travail, je n’avais guère envie de faire du vélo ce jour-là, mais je savais que je devais y aller.
En automne, dans l'ouest du Michigan, le coucher du soleil sur l'horizon peut poser de sérieux problèmes sur la route. Je me rappelle avoir quitté l’allée de notre maison à contre cœur. Mon mari me devançait. Nous nous apprêtions à faire une trentaine de kilomètres, pas plus. Je ne connaissais pas le parcours que nous allions faire ce jour-là, et je lui ai suggéré que nous empruntions une route en ligne droite située près de notre maison. Il m'en a dissuadée et m'a dit qu'il avait très envie de me faire découvrir un nouvel itinéraire. Je l’ai donc suivi tout en maugréant de n’avoir pas pris quelques minutes pour attacher les cale-pieds à mes pédales.
Alors que nous entamions la partie la plus rurale de notre itinéraire, nous avons croisé quelques joggers qui, aveuglés par le soleil couchant, ont bien failli nous heurter parce qu’ils ne nous avaient pas vus. Je me souviens avoir pensé que ça aurait été terrible pour eux de se faire renverser par des vélos. Je me rappelle aussi avoir pris le temps de vérifier, à chaque intersection, que les voitures pouvaient bien nous voir. Et puis nous avons continué notre route, et moi j’ai continué à maugréer… Je me rappelle avoir pédalé le long d’une route en pente menant jusqu’à la maison d’un ami, et je me suis demandé comment il allait.
Et puis… je me suis retrouvée assise au bord d’un champ avec un Homme à côté de moi. Je ne me rappelle plus ce dont nous avons parlé, mais j'avais enlevé mon casque de vélo, mon bandana, mes lunettes de soleil et mes gants. L’Homme était tout près, calme et posé. Je ne voyais pas son visage mais je savais qu’il était assis dans la même position que moi, les bras enlaçant ses genoux repliés. Je crois me souvenir que nous avons ri à une ou deux reprises et nous avons agréablement conversé tout en contemplant une voiture qui se trouvait devant nous, à un croisement de deux routes. La porte du conducteur était ouverte et j’ai cru voir que le pare-brise était brisé et enfoncé à l’intérieur de la voiture. Il n’y avait personne aux alentours ni aucune autre voiture.
Le champ de maïs derrière nous était très vert et je me suis dit que la récolte serait bonne cette année, que son propriétaire avait de la chance. J’ai senti l'herbe fraîchement coupée et il y avait un parfum de terre dans l'air : c'était très frais et très agréable. Ce qui me dérangeait, c'est que je ne voyais pas le visage de l'Homme avec lequel je parlais. Nous n’avions pas de contact visuel direct, mais j'avais l'impression de le regarder du coin de l'œil, comme si j'étais timide. Pourtant j'avais le sentiment d'être très proche de cette personne. Je savais qu'il avait mon âge et qu'il avait les cheveux foncés. J’en connaissais même la corpulence.
Je me souviens avoir entendu une voix qui disait : « il y a quelqu'un qui l'aime, là-haut, et qui l’a protégée. Elle a de la chance, en général on fait entrer les accidentés de la route par l’arrière de l’hôpital, pas par les urgences ». Et puis les pleurs d’une jeune fille m’ont réveillée. J’ai regardé autour de moi et j’ai vu que j’étais étendue sur une civière, sur un drap blanc, et que j’étais branchée à des tubes et des appareils en tout genre. C’est à ce moment que j’ai vu le visage de mon mari et que je lui ai demandé où j’étais. Il m’a dit que nous étions en train de rouler en direction de l’est, que nous sommes arrivés à une sorte de fourche et que j’avais été heurtée par un jeune conducteur roulant vers l’ouest.
Comme mon mari roulait devant moi, il n’avait rien vu mais il a entendu un crissement, un bruit sourd et comme du verre qui se brisait. Quand il s’est retourné, il a vu que le pare-brise de la voiture du jeune avait disparu et que son capot était tout bosselé. Il a vu le conducteur sortir précipitamment de sa voiture en pleurant et en criant, mais moi, je semblais avoir disparu... Mon vélo tout neuf était plié en deux et couché sur le côté, près du pneu avant gauche de la voiture. Mon mari a sauté de son vélo et a couru vers la voiture. J'avais été frappée de plein fouet, j'ai heurté le pare-brise la tête la première, puis j’ai roulé par terre du côté du passager. Nous n’avions pas de téléphone portable, alors mon mari a envoyé le jeune chercher de l’aide dans une maison ou quelqu’un a finalement appelé les secours.
J’étais roulée en boule et il était impossible de connaître l’étendue de mes blessures. Mon mari a tout d’abord eu peur de me toucher, mais il a quand même décidé de me mettre sur le dos. A première vue, je ne semblais pas avoir de fracture ouverte aux membres, mais mon casque était brisé. J'étais couverte de sang et de contusions. Mon mari n’a pas arrêté de me parler, il insistait pour que je lui dise comment je me sentais. Moi, j’ai ouvert les yeux et je lui ai demandé qui il était et ce qu'il voulait. Puis j’ai refermé les yeux et j’ai à nouveau perdu connaissance. Les secours sont arrivés très vite car une ambulance se trouvait là, à moins de deux kilomètres du lieu de l’accident, des ambulanciers s’étant arrêté un moment pour casser la croute. On m’a mise sur une civière, on m’a immobilisé la tête, le cou et la colonne vertébrale et placée dans l’ambulance. On m’a aussi immédiatement branchée à une perfusion et l’on s’apprêtait à me réanimer car mes données physiologiques étaient au plus bas. Le trajet jusqu'à l'hôpital a duré environ 15 minutes. Une fois à l'hôpital, on m’a tout de suite fait passer une série de radios et de scanners pour tenter de savoir si je n’avais rien de cassé. Les médecins étaient particulièrement inquiets car j'avais une grave commotion cérébrale et ils redoutaient un œdème du cerveau.
Lorsque j’étais allongée sur ma civière, je me souviens qu’un Homme était à côté de moi et qu’il m’a tenu la main à chacun de mes examens médicaux. Il tenait mon casque de vélo entre ses mains. Je ne distinguais pas son visage, mais j'avais l'impression qu’il s’agissait de l’Homme avec qui j’avais parlé un peu plus tôt dans le champ de maïs. J’ai repris connaissance deux heures et demie après être arrivée à l'hôpital. Ce sont les pleurs de la jeune fille dont j’ai déjà parlé qui m’ont ramenée à moi. J'ai appris qu'elle venait de passer son permis de conduire et que pour éviter de heurter un cerf, elle avait fait une embardée puis un tonneau. Je lui ai dit que je veillerai à ce qu’elle aille bien et à ce qu’on s’occupe d’elle pendant que j’étais là. Il y avait aussi un Homme plus âgé, pas très loin de moi, qui n'arrêtait pas de crier de douleur. J'ai dit au médecin d'arrêter de s'inquiéter pour moi et de prendre soin de lui.
J’ai peu à peu recouvré assez de lucidité pour demander à mon mari pourquoi j’étais à l'hôpital car je ne comprenais pas ce qui s’était passé. J'avais mal partout, aux os, à la tête, et j’étais toujours couverte de sang. Je ne pensais qu’à une chose : sortir de là et rentrer chez moi. Et c’est ce qui s’est passé, car finalement on ne m’a trouvé aucune fracture et mes données physiologiques sont redevenues normales. Je ne paraissais pas être en souffrance cérébrale et l’on n’a pas jugé nécessaire de me garder pour la nuit. Un ami est passé à l'hôpital pour nous apporter notre voiture et nous avons donc pu rentrer chez nous. Je me souviens avoir pleuré tout le long du chemin de retour. Je me suis réveillée le lendemain matin dans un brouillard total. Mon mari, lui, avait veillé toute la nuit sur moi afin de s’assurer que ma commotion cérébrale n'empirait pas.
J’ai dormi pendant cinq jours. A mon réveil j’avais tout oublié de la veille de l’accident, du jour même de l’accident (à part la scène du champ de maïs) et des cinq jours qui ont suivi. Je suis retournée au travail environ une semaine plus tard car je tenais à bouger, mais j’arrivais à peine à marcher et j’avais du mal à penser. Après avoir retrouvé quelques repères, j'ai demandé à mon mari de me conduire à l'endroit de l’accident. Par terre il y avait mon bandana, mes lunettes de soleil et mes gants de vélo, placés là comme s’ils attendaient patiemment que je vienne les récupérer.
Mon casque de vélo avait été écrasé et avait volé en éclats. Il ne restait plus rien, en particulier de toute la partie arrière. Si je ne l'avais pas porté, le choc de ma tête contre le pare-brise de la voiture m’aurait tuée sur le coup. Quelques semaines après mon accident, je suis allée consulter un chirurgien orthopédiste. On m’a diagnostiqué une déchirure du ligament croisé antérieur (LCA) [Note de la rédaction : l'un des principaux ligaments du genou reliant les os de l'articulation du genou], une déchirure du tendon d'Achille et une déchirure de la coiffe des rotateurs.
On m’a également envoyée chez un neurologue pour effectuer des tests supplémentaires et évaluer mon traumatisme crânien. J'ai été orientée vers un spécialiste qui traite des personnes souffrant de graves lésions cérébrales. Mon accident m’avait fait perdre certaines capacités verbales, motrices et de raisonnement. J'ai dû subir six opérations importantes pour traiter de problèmes dont on ne s’était pas occupé à l'hôpital, et j’ai aussi longtemps consulté un kinésithérapeute et subi d’autres traitements neurologiques. Au bout de 10 ans ou presque, j’ai finalement retrouvé une vie quasi-normale. J’ai encore mal à une hanche et j’ai par moments de terribles maux de tête.
La dernière fois que j'ai eu très mal à la tête, nous sommes allés aux urgences du même hôpital que le jour de mon accident. On m’avait installée dans une chambre, dans le noir, et je gardais les yeux fermés pour avoir moins mal. J'ai entendu la porte s'ouvrir, un Homme est entré et a commencé à me parler. J'ai reconnu sa voix et j'ai ouvert les yeux, mais je n'avais jamais vu cet Homme de ma vie. Je lui ai dit qu’il me semblait le connaître, mais que je ne savais plus ou nous nous étions rencontrés. Nous avons conversé quelques instants puis il a écarquillé les yeux et m’a dit : « C’est vous ? » C’était en fait l'ambulancier de service de la nuit de mon accident. Il m’a dit qu'il se souvenait de moi parce que d’habitude « on n'emmène jamais les accidentés de la route aux urgences ». J'avais dû me souvenir de sa voix pendant qu'on s'occupait de moi et qu'on me transportait à l'hôpital. Il m'a rappelé qu’il avait eu le sentiment que quelqu'un m'aimait et avait veillé sur moi cette nuit-là.
Je ne suis pas du genre à parler de mes ennuis. D’habitude je garde ces choses-là pour moi-même. Pourtant, il y a quelques mois, j'ai entendu une émission à la radio dans laquelle on parlait d’anges venant au secours de personnes victimes d’accidents de la route. J'étais en train d’en discuter avec mon mari lorsque je me suis rendu compte que lui et moi n’évoquions jamais la scène du champ de maïs. Il m'a regardée comme s’il tombait des nues. Je lui ai rappelé que nous nous étions retrouvés assis tous les deux au bord d’un champ de maïs le soir de mon accident. Je lui ai rappelé aussi que j’avais enlevé mon équipement de vélo et que nous regardions la voiture devant nous.
Mon mari m’a alors dit que je ne m’étais jamais retrouvée dans un champ de maïs, pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait pas de champ, et parce que j’avais perdu connaissance pendant plusieurs heures. « Tu en es sûr ? » ai-je alors demandé. « Je me souviens clairement que nous étions tous les deux assis au bord d’un champ ! ». Il m’a soutenu que non, et que j’aurais été bien incapable de parler.
J’ai eu plusieurs expériences spirituelles cette année et j'ai décidé de prendre conseil pour essayer de comprendre ce qui m’arrivait. J'ai perdu l'amour de ma vie à l'âge de 22 ans. Mon petit ami allait me demander en mariage le week-end suivant, mais il n’en a jamais eu l’occasion, à cause d’un chauffard en état d’ivresse. Ce fut la chose la plus horrible que j'aie jamais vécue. Je me suis sentie perdue et terrifiée pendant de nombreuses années. J'ai ensuite, par hasard, fait la connaissance de l’Homme qui est maintenant mon mari depuis 25 ans. C’est une personne formidable et les années que nous avons vécues ensemble ont été merveilleuses. C’est grâce à lui que je suis arrivée à surmonter la perte de mon petit ami il y a 30 ans.
Je n’ai pourtant pas osé parler de mes expériences spirituelles avec lui ni personne d’autre. Certaines choses étranges se sont produites cette année et mon amour de jeunesse m’est souvent revenu en mémoire. Je suis donc allée chercher de l’aide spirituelle pour essayer de comprendre ce qui m’arrivait, et pourquoi ces choses m’arrivaient maintenant. Lors de l’une de mes conversations avec ma thérapeute, j’ai finalement posé la question qui me brulait les lèvres, à savoir : « pourquoi ne suis-je pas morte ce jour-là ? » Elle m’a dit, comme je m’y attendais, que mon heure n’était pas venue. Mais je me suis aussi souvenue d’un détail important : j’avais un nouveau vélo ce jour-là et je n’avais pas encore mis les cale-pieds aux pédales.
C’est à ce détail en apparence insignifiant, encore plus qu’au fait que je portais mon casque, que je dois d’être encore en vie. Ma thérapeute m’a demandé si j’avais encore mal à la hanche, ce à quoi j’ai répondu que oui, et que je ne comprenais pas pourquoi j’avais toujours mal après toutes ces années. Elle m’a dit aussi que ce soir-là j’avais choisi de ne pas prêter attention à tous les signes qui auraient dû me faire renoncer à ma course en vélo. Mais du fait que je n’avais pas mis les cale-pieds à mes pédales, mes anges avaient pu intervenir et m’éviter un choc encore plus violent. Ils m’avaient tout simplement retenue par la hanche. L’Homme assis avec moi au bord du champ, et qui m’avait tenu la main à l’hôpital, c’était mon amour de jeunesse.
Renseignements généraux:
Genre: Femme
Date à laquelle votre EMI est survenue: Le 17 octobre 2003
Au moment de votre expérience, une situation mettait-elle votre vie en danger? Oui. J’ai eu un accident de vélo. J’ai été renversée par une voiture et j’ai subi un traumatisme crânien.
Éléments de l'EMI:
Comment considérez-vous la teneur de votre expérience? Ni agréable NI désagréable.
Vous êtes-vous sentie séparée de votre corps? Indécis(e). Je ne suis pas sûre de bien comprendre cette question. J’ai vu la voiture qui m’a heurtée, mais je n’ai vu personne autour de moi. J’ai entendu quelqu’un me parler et bien des années plus tard j’ai reconnu cette voix comme étant celle de l’infirmier qui m’avait porté secours ce soir-là.
J'ai clairement quitté mon corps et j'existais en dehors de celui-ci.
Quel était votre degré de conscience et de lucidité durant cette expérience comparativement à celui que vous avez au quotidien en temps normal? Plus consciente et lucide que d’habitude.
Durant votre expérience, à quel moment avez-vous été au maximum de votre conscience et de votre lucidité? Au moment où je me suis retrouvée assise avec un Homme, au bord d’un champ de maïs. Je ne pouvais pas voir cet Homme mais je savais qu’il m’était proche. Les couleurs, les odeurs étaient très vives. Aujourd’hui encore, lorsque je passe devant un champ de maïs ou que je me promène dans la campagne, il me semble que mes sens sont bien plus vifs.
Est-ce que vos pensées se sont accélérées? Oui, je pensais Incroyablement vite.
Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir? Le temps m’a semblé passer à la fois plus vite et plus lentement que d'habitude. En fait le temps n’avait plus d’importance. J’étais détendue, je passais un moment agréable, comme si je n’avais plus aucun souci.
Est-ce que vos sens étaient Plus vifs que d'habitude? Oui, Incroyablement plus vifs.
Est-ce que votre vision était différente de ce qu’elle est en temps normal ? J’ai aujourd’hui la capacité de voir certaines choses que les autres ne voient pas. Je remarque plus de détails dans mon environnement.
Est-ce que votre ouïe était différente de ce qu’elle est en temps normal ? J'ai toujours des bourdonnements d’oreilles. J’ai du mal à me retrouver dans une foule parce que j’entends tous les bruits autour de moi. Nous sommes récemment allés à un concert et j’ai dû partir parce que j'entendais tout ce qui se disait autour de moi, ce qui m'a beaucoup énervée. J’étais venue pour écouter de la musique, pas des gens en train de papoter avec leurs amis ou de téléphoner. Mon mari n'a pas cette faculté d'entendre tout ce qui se passe autour de lui.
Avez-vous eu l'impression d'être consciente de choses se déroulant ailleurs? Non
Avez-vous traversé un tunnel? Non
Avez-vous rencontré ou été consciente de la présence d'êtres décédés ou encore vivants? Oui. Durant mon EMI j’ai retrouvé mon amour de jeunesse, mort tragiquement il y a près de 30 ans. Il ne m’a pas quittée.
Avez-vous vu ou vous êtes-vous sentie entourée par une lumière brillante? Non
Avez-vous vu une lumière qui ne vous semblait pas d'origine terrestre? Non
Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde non terrestre? Non
Quelles émotions avez-vous ressenties durant l'expérience? J’étais calme et heureuse. Je ne ressentais aucune peur ou angoisse. Tout, autour de moi, était paisible et agréable. La nature, en ce jour d’automne, était magnifique.
Avez-vous eu une sensation de paix ou de réconfort? Paix et bien-être incroyable.
Avez-vous eu un sentiment de joie? Du bonheur
Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être unie avec l'Univers? Non
Avez-vous eu l'impression de soudainement tout comprendre? Non
Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues? Non
Est-ce que des scènes de votre avenir vous sont apparues? Non
Avez-vous atteint une frontière ou une structure physique limite? Non
Dieu, Spiritualité et Religion:
Quelle était votre religion avant cette expérience? Indécis(e). Je ne crois en aucune religion à proprement parler, mais j’ai toujours été attirée par la spiritualité et je pense qu’il y a une dimension supérieure dans notre univers.
Est-ce que vos pratiques religieuses ont changé depuis cette expérience? Non
Quelle est votre religion maintenant? Aucune – sans religion. Je ne crois toujours pas en une religion, peut-être encore moins maintenant qu’avant. Je reste toutefois très attirée par la spiritualité et je crois en une dimension supérieure dans l’univers. Cette croyance s’est en fait intensifiée.
Est-ce que cette expérience comportait des éléments en accord avec vos croyances terrestres? Son contenu était complètement en accord avec les croyances que j’avais à l'époque.
Est-ce que vos valeurs et croyances ont changé à la suite de cette expérience? Non
Avez-vous rencontré des êtres durant votre expérience? Oui ! J’ai vraiment vu quelqu’un.
Avez-vous rencontré ou été consciente de la présence d'êtres qui ont vécu auparavant sur la terre et qui portent des noms religieux ? (Par exemple: Jésus, Mahomet, Bouddha, etc.) Non
Durant votre expérience, avez-vous acquis des informations concernant une vie antérieure? Non
Durant cette expérience, avez-vous acquis des informations concernant une connexion universelle? Non
Durant votre expérience, avez-vous acquis des informations sur l'existence de Dieu? Non
Concernant nos vies terrestres en dehors de la religion:
Durant votre expérience, avez-vous acquis une connaissance ou des informations à propos de vos objectifs de vie? Non
Durant votre expérience, avez-vous reçu des informations quant au sens de la vie? Non
Croyez-vous à une vie après la vie à la suite de cette expérience? Indécis(e). C’est bien des années après mon accident que j’ai finalement compris ce qui m’était arrivé ce soir-là. Je croyais déjà en une vie après la mort. Mon EMI n’a fait que confirmer cette croyance.
Avez-vous appris comment l’on doit vivre sa vie? Non
Durant votre expérience, avez-vous acquis des informations à propos des difficultés, défis et obstacles de la vie? Non
Durant cette expérience, avez-vous appris quelque chose à propos de l'amour? Oui. J’ai vraiment eu l’impression que la personne assise à côté de moi, au bord du champ, m’aimait. J’ai aussi entendu dire que quelqu’un m’aimait et veillait sur moi.
Quels changements sont survenus dans votre vie à la suite de votre expérience? J’ai connu de grands bouleversements dans ma vie, à la fois heureux et malheureux, mais je n’ai jamais cessé de croire que mon existence sur Terre a un but. J'ai passé beaucoup de temps à essayer de comprendre quel était ce but, afin de pouvoir m’en approcher. Je ne crois en aucune religion organisée, mais je crois en une puissance supérieure. Je crois que mon expérience m'a permis d'être beaucoup plus en phase avec le monde et de prendre conscience de choses que je n'avais jamais remarquées auparavant dans ma vie. Je ne laisse plus les choses m'arriver, je me demande toujours pourquoi elles m’arrivent, je prends ma vie en mains et je cherche des solutions. Je me sens plus responsable de moi-même et il me semble grandir en spiritualité au fur et à mesure que je tire les enseignements de ma vie. Je me suis détachée des choses matérielles. Je veux des expériences et non des choses. Il me reste encore beaucoup à apprendre !
Est-ce que vos relations ont changé précisément à cause de cette expérience? Ma relation avec mon mari est beaucoup plus forte qu’elle ne l’était, et je suis toujours en relation avec mon premier amour. J'ai quelques amis qui pensent que j'ai perdu la tête et qui m'évitent. Je ne suis plus en contact avec la famille de mon petit ami. Deux autres amis se sont rapprochés de moi parce qu'ils croient eux aussi à la Vie après la Vie et aux EMI. J'ai également développé un certain nombre de relations très sincères avec des personnes que je n'aurais jamais eu la chance de rencontrer sans mon expérience.
Après l'EMI:
Votre expérience a-t-elle été difficile à décrire en mots? Oui, je n'ai pas pu en parler pendant très longtemps. Il y a dix ans maintenant j'ai compris que j’avais fait une EMI. Avant ça j’avais toujours pensé que mon mari et moi avions attendu l’ambulance au bord d’un champ, tout en discutant. Je ne lui ai jamais demandé de quoi nous avions parlé ce jour-là, il ne m'était tout simplement pas venu à l'esprit de le faire.
Avec quelle précision vous souvenez-vous de votre expérience comparativement à d'autres événements vécus au même moment? Je me souviens plus précisément de mon expérience que d’autres évènements de ma vie à l’époque.
À la suite de votre expérience, avez-vous acquis des habiletés médiumniques hors de l'ordinaire ou d'autres dons spéciaux que vous n'aviez pas avant? Oui. On m'a toujours dit que j'avais une très grande intuition, mais auparavant je me méfiais un peu de cette capacité. Maintenant c’est le contraire : Je suis extrêmement attentive à ce qui se passe. J'ai aussi toujours eu une imagination très vive, je commence à comprendre que j'ai des capacités psychiques et que je suis capable de « channeling ».
Y a-t-il une ou plusieurs parties de votre expérience qui vous ont particulièrement marquée? Oui, le fait de perdre l'amour de ma vie et donc de voir mon avenir voler en éclats a été la chose la plus terrible que j’aie jamais vécue. J’avais 22 ans à l'époque et je me suis retrouvée seule et totalement perdue. Je n’ai jamais cessé de penser à lui et de le «voir » en certaines circonstances qui ne peuvent être des coïncidences. J'ai eu le cœur brisé pendant de nombreuses années, puis je me suis prise en mains et j'ai entamé un long processus de guérison que je n'aurais jamais cru possible. Celui-ci m’a ouvert les yeux, et sans cet évènement tragique, je n’aurais pas appris à accepter la beauté et la paix que nous offre une puissance supérieure.
Avez-vous déjà partagé cette expérience avec d'autres? Oui. J'ai toujours hésité à parler de mon accident. D’ailleurs, jusqu'à récemment, je n'avais pas réalisé que j'avais vécu une expérience de mort imminente. Lorsque j'ai commencé à m'ouvrir et à en parler, à poser des questions et à comprendre ce qui m’était arrivé, j’ai eu besoin d’en parler avec quelqu'un. J'ai le mari le plus formidable qui soit. J'ai consulté des voyants, des médiums, et j’ai même fait une hypnose de régression de vie antérieure pour accepter la mort de mon ancien petit ami. Mon mari a toujours totalement accepté ma situation et il n’a jamais cessé d’être entièrement présent à mes côtés, de me conseiller. Après la mort de mon fiancé, j’ai retrouvé par hasard l’un de ses proches et j'ai renoué avec sa famille. Je leur ai même présenté mon mari actuel, qu’ils ont accepté et apprécié. Cependant, après avoir vaguement mentionné certaines de mes croyances et de mes expériences, je me suis rendu compte que cela les rendait très mal à l'aise et distants. Ces personnes sont très impliquées dans leurs "religions" et j’ai du mal à comprendre pourquoi mes expériences les mettent mal à l'aise. J'ai arrêté d'en parler avec eux pour ne pas couper le lien, mais j’ai l’impression qu’ils gardent désormais leurs distances.
Aviez-vous entendu parler des expériences de mort imminente (EMI) avant votre expérience? Oui, j’ai toujours été intéressée par ce sujet, mais jusqu’à une date récente, je ne m’étais pas rendu compte que j’en avais vécu une moi aussi ! Plusieurs de mes amis ont eu des expériences similaires, et leurs récits m’ont toujours fascinée.
Qu'avez-vous pensé du réalisme de votre expérience dans les jours et les semaines qui ont suivi? Mon expérience était bien réelle.
Que pensez-vous, maintenant, du degré de réalisme de votre expérience? Elle est tout aussi réelle.
Est-ce qu'une partie de cette expérience s’est déjà reproduite dans votre vie? Oui. J’ai parfois des “flashbacks”. Le fait de rouler dans la campagne ou de voir des champs de maïs, par exemple, ou bien certaines choses que je vois à la télé, ou certaines scènes de films ont la capacité de littéralement me ramener à ce soir-là. Il y a eu aussi la voix de l’urgentiste que j’ai retrouvé à l’hôpital bien des années plus tard. Je rêve souvent de champs de maïs et de tournesols.
Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter à propos de votre expérience? Il reste une chose que je n’arrive toujours pas à m’expliquer: pourquoi n’ai-je compris ce qui m’était réellement arrive que bien des années plus tard ? J'ai eu plusieurs opérations chirurgicales, j’ai fait des thérapies, j’ai pris des cachets, j’ai subi des traitements contre la douleur pendant huit ans. Et puis il y a environ un an, tout s’est arrêté. J'aurais aimé comprendre bien plus tôt ce que j’ai vécu. Pour une bonne part, il suffisait de poser des questions et d'en parler. Ce que j'ai découvert cette année est tout simplement incroyable et m'a rendue plus forte. Peut-être que je n'étais pas prête à comprendre tout cela. Maintenant j’y vois plus clair et j’essaie d’apprendre et de comprendre le plus de choses possibles. Cette expérience m’a permis de faire le grand ménage dans ma vie, tant sur le plan mental que physique.