EMI Victor B
|
Description de L'Expérience :
J’avais environ
14 ans quand je suis mort. Mon frère et moi nous promenions ou jouions souvent
dans les collines sèches du comté oriental de San Bernardino, au nord du comté
d’Orange, en Californie. Un après-midi, mon frère s’amusait à démonter un vieux
vélo, et on essayait de trouver comment remonter la pédale de frein. On faisait
ce genre de choses à l’époque, on démontait pour savoir comment ça fonctionnait.
Nous avons
remonté le moyeu arrière et mon frère m’a demandé si je voulais faire un test en
descendant la colline escarpée qui menait à notre maison.
Ce vélo était un rêve pour un petit
garçon des collines. Il comportait de gros pneus bien épais, tout terrain, à
l’avant et à l’arrière. Le vieux guidon avait été remplacé par celui d’un vieux
vélo à siège banane, à la mode au milieu des années 60. Ce vélo allait être
notre tout-terrain pour parcourir le réseau de chemins dans les collines.
J’enfourchai le
vélo et commençai à descendre la. Alors que je prenais de la vitesse, je notai
que le vélo allait bien droit et roulait sans accrocs. J’entamai la première
pente raide et accélérai vers un tournant en épingle vers la gauche, tournant
qui menait vers une pente encore plus raide. Juste avant d’entrer dans la
courbe, j’appliquai une pression sur le frein à pied, pour ralentir un peu. Je
fus très surpris quand la pédale réagit en remontant violemment dans le sens
inverse, ce qui me déséquilibra presque.
Je ne pouvais
pas faire demi-tour : il me fallait prendre la courbe, et prendre de la vitesse
à chaque seconde. J’eus à peine le temps de me placer dans le tournant et de
garder mon sang-froid. Les pneus firent voler du gravier alors que je me
penchais pour prendre le virage, me précipitant en
bas de la colline. J’essayai à nouveau les freins. Cette fois, le retour de la
pédale me fit presque tomber du vélo. Je me remis difficilement en selle et
j’allais si vite que je sentais le vent pousser sur mes yeux et mes oreilles.
Les pneus gémissaient alors que le vélo prenait encore plus de vitesse.
Dans ma tête,
j’essayais de penser à une façon d’arrêter le véhicule, mais aucune ne me venait
en tête, et ma vitesse augmentait au point que je n’étais jamais allé aussi vite
sur un vélo. J’ai pensé que peut-être les roues me serviraient d’amortisseurs si
je rentrais dans le mur de pierres en face pour m’arrêter. Je sais que cela a
l’air stupide mais je n’avais plus le choix et j’ai donc mal choisi. J’avais du
regarder trop de dessins animés comme bip-bip, ou le coyote allait perdre la
bataille sans faillir. Je n’ai pas entendu le crash ou même senti de douleur.
Alors que je
rentrais dans le mur, ma vitesse était incroyable. En un instant, le mur était
sur moi. Tout est devenu noir. J’étais enveloppé par une épaisse noirceur et je
ne sais pas combien de temps j’y suis resté. Ce qui est drôle est que le mur de
retenue dans lequel j’étais rentré se situait en face de la station de pompiers.
Il n’y avait cependant personne pour m’aider; tous les pompiers volontaires
étaient à la station service ou ils travaillaient, ou fabriquaient des gadgets à
l’usine de Chino, ou enfin coupaient les cheveux de leurs clients.
Je voyais peu à
peu de la lumière, conscient de flotter parmi les branches et les feuilles des
chênes au-dessus de moi. Tout était tranquille; Je pouvais entendre et sentir le
vent souffler dans les arbres. Cet état de liberté, de détachement de mon corps
me semblait totalement naturel. Je n’avais aucune envie de regarder mon corps
replié dans les débris de ma bicyclette. Je me rappelle avoir eu de la pitié
pour ce pauvre petit garçon, et pour ses blessures. Je me sentais enfin à ma
place dans le cosmos et j’étais prêt à aller plus loin, même si je ne devais
plus voir ma famille.
Puis j’ai
entendu quelque chose au-dessus de moi. “des anges !” ai-je crié avec
ravissement. La chorale était si enchanteresse et aimante que jusqu’à
aujourd’hui, quand j’entends une chorale qui chante parfaitement, les larmes me
viennent lorsque je me rappelle de ce moment si pur de joie sans limites, quand
j’ai réalisé que j’étais mort et que les anges venaient pour me chercher.
Soudain , je me
suis retrouvé dans l’obscurité, à nouveau, mais cette fois c’était différent. La
noirceur ne m’enveloppait pas comme avant, j’étais dans un tube et je me suis
senti monter. Si j’avais regardé vers le haut, j’aurais vu l’intérieur du
“tunnel”, et qu’il y avait de la lumière au bout. Puis, comme si je sortais d’un
ascenseur, je me suis retrouvé dans un champ, ou un pré, si magnifique et
émettant une force de vie si puissante, que même les brins d’herbe projetaient
la brillance de la vie. Il faisait bon et tout était tranquille, comme si Dieu
était présent ; l’amour qui venait de sa présence m’a enveloppé de chaleur et de
réconfort.
Je n’ai plus jamais ressenti un tel amour.
J’ai entendu
les chants à nouveau et j’ai tourné la tête vers l’endroit d’où venait le son.
Dans la vallée sous le pré en pente, j’ai aperçu une structure cristalline si
immense qu’elle me dépassait à l’endroit ou je me trouvais. Je voulais tellement
rejoindre la chorale, le son et la beauté de la musique étaient prenants. L’air
était rempli des sons joyeux d’un million,
peut-être un milliard d’âmes lumineuses chantant en harmonie, dans l’euphorie.
Ils chantaient les louanges du Seigneur.
Je ne me suis
jamais senti aussi seul. Je savais instinctivement que je ne ferais pas partie
de leur joie et de leur amour. J’ai ressenti la connexion intime qui existait
entre eux et j’ai eu un aperçu de leur amour inconditionnel et total, les uns
pour les autres. J’étais séparé d’eux et ils ne savaient même pas que j’étais
là, debout devant ce monolithe de cristal avec le cœur brisé, en sachant que je
n’étais pas digne d’être avec eux.
C’est alors
qu’une entité est apparue à mon coté. Je ne l’ai jamais regardé mais je savais
que c’était un homme. Nous avons parlé par une sorte de télépathie, mais sa voix
résonnait clairement dans ma tête.
Il était gentil et direct.
“Tu dois rentrer.
Ce n’est pas pour toi.”
J’ai été si
déçu qu’à ces mots j’ai crié, “Non! Ne me faites pas repartir.
Je veux rester avec vous!
“ Ces mots venaient d’un garçon ayant peur
de la mort, et malgré son éducation catholique, craignant le tombeau et ce qu’il
y avait au-delà.
En réponse,
j’entendis un bruit de succion et je fus littéralement aspiré dans mon corps.
L’explosion immédiate d’une douleur totale dépassait
tout. Cela faisait mal d’être à nouveau
vivant. Ma tête me semblait exploser après l’impact avec le mur. Mes phalanges
étaient ouvertes, et saignaient, écrasées par le guidon qui avait heurté le mur,
et le fait de le serrer fortement les avaient exposées au terrible impact
lorsqu’elles étaient rentrées dans le mur de pierre.
J’ai du
m’extirper de la ferraille tordue du vélo et remonter la pente de la colline. Je
pensais que j’allais m’évanouir et j’avais envie de vomir. Mon cœur faisait
encore plus mal que mon corps. Je m’étais fait expulser du paradis et j’avais
honte de moi. Je gardai ce secret tout au fond de moi, en sachant que ma famille
me ridiculiserait probablement pour avoir inventé une histoire sur ma mort et
sur le paradis.
En ce temps là,
les EMI n’étaient pas aussi connues qu’aujourd’hui et je n’en avais jamais
entendu parler. J’ai donc gardé ma honte cachée jusqu’en 1993, presque trente
ans après ce tragique accident. Ce n’est qu’en lisant le livre du Dr. Melvin
Morse book « Plus près de la lumière : ce qu’on peut apprendre des EMI des
enfants » que j’ai réalisé que d’autres personnes partageaient mon expérience de
jeunesse. Je n’étais pas complètement seul et peut-être pas si fou après tout.
A travers les
années, les conséquences de mes blessures se sont fait sentir : des migraines
handicapantes qui ressemblaient à de mini-attaques et m’ont fait souffrir
pendant des années, des pupilles de taille différente à cause du coup à la tête,
(on ne m’a pas emmené voir le médecins après l’accident), et une grande honte
d’avoir été au ciel et de ne pas en avoir été jugé digne. Je me sentais comme un
déchet vivant, perdu, et profondément humilié.
Jusqu’à mon
accident, j’étais un petit garçon heureux. J’aimais chanter, plaisanter avec mes
frères et sœurs, et explorer le réseau de pistes dans les collines au-dessus de
la maison. Je suis devenu renfermé, sérieux et craintif. Surtout, je ressentais
une grande solitude, après avoir vu ce qu’était une vraie relation d’amour et de
joie, comme notre âme devrait en connaitre. Je me sentais piégé, et c’est
toujours le cas, dans une prison de chair et d’os qui limite aussi nos âmes. Il
me semble que les humains passent leur vie à chercher le véritable amour et à
chercher à se lier aux autres d’une certaine façon. Je pense que nos âmes savent
ce qu’il devrait en être. Le paradis, l’endroit dont nous venons tous avant de
naitre, n’est qu’à un cheveu de nous.
Ces six mots
« Ce n’est pas pour toi ici » résonnaient comme une sentence finale pour moi et
m’ont mené à remettre en question l’amour inconditionnel de Dieu. Je me disais
pourquoi devrais-je être bon et aimant, pour quel objectif? Mon nom était-il
écrit dans un livre listant les mauvaises personnes, celles jugées non dignes,
destinées à aller directement en enfer?
« Ce n’est pas
pour toi ici »
Bien sur,
j’avais péché comme d’autres et fait des erreurs, mais je pensais toujours qu’un
jour j’irais au ciel. J’aimais les gens et les animaux, essayais de trouver le
bon coté du monde ou je vivais. Je ne pensais pas être si mauvais que le ciel me
rejetterait dans mon corps comme quelque chose d’ignoble, rejeté et craché comme
un vomissement. Ou peut-être que j’étais fou et que j’ai tout imaginé.
Mais bien sur, je savais que tout ça
était aussi réel que mon vélo détruit. Sans aucun doute, j’étais allé à un
endroit ou j’ai envie de repartir. Parfois des bribes de souvenirs me
revenaient, du temps ou je n’étais pas né, comme si je jouais dans une
maternelle cosmique. Je me rappelle que
j’étais heureux et que je chantais, que j’étais aimé. Ou était l’amour
maintenant? Pourquoi est-ce que je me sens plus seul depuis que je suis mort et
revenu du paradis?
Je veux me
persuader que je me suis rattrapé toutes ces années.
J’ai travaillé presque toute ma vie dans
une ambulance et chez les pompiers. Je ne fais pas cela pour me faire bien voir
par le Ciel, mais parce que je veux vraiment aider ceux qui ont besoin de soins
d’urgence. Quand je me suis blessé, personne n’était là pour m’aider, même aux
portes de la station de pompiers. Je n’ai jamais vu mon corps d’en haut, mais
j’ai ressenti une grande compassion pour « ce pauvre petit garçon ».
Mon expérience
d’EMI n’est pas entièrement négative depuis que j’en suis revenu, cependant. Je
sais qu’il existe un amour qui dépasse tous les autres, que Jésus est bien celui
qu’il dit être, et qu’il m’aime. Il est venu me voir deux fois depuis
l’accident, quand j’avais le plus besoin de lui. Il est aimant, gentil, et a le
sens de l’humour. Il parle d’un ton très direct et est très sympathique. Il me
connait et connait mon cœur, alors peut-être qu’il y a un espoir pour moi. J’ai
en moi l’espérance qu’un jour on m’accueillera au ciel et que ces six mots
horribles ne seront plus qu’un mauvais souvenir.
Ne perdez pas
espoir, sinon il n’y a aucune raison de vivre.
Renseignements généraux :
Genre: Homme
La date à laquelle la EMI est survenue:
16 juin
Au moment de votre expérience, y avait-il un événement qui menaçait votre vie? Oui Accident Blessure
directe à la tête
Éléments de l'EMI:
Comment considérez-vous la teneur de votre expérience? Merveilleuse
Vous êtes vous senti séparé de votre corps? Oui
J'ai clairement
quitté mon corps et j'existai en dehors
Quel était votre degré de conscience et de vivacité durant cette expérience
comparativement à celui que vous avez au quotidien en temps normal? Plus
conscient(e) et lucide que d’habitude Comme ci-dessus.
Durant votre expérience, à quel moment étiez-vous au maximum de votre conscience
et vivacité? Du moment ou j’ai quitté mon corps jusqu’à ce qu’on me dise de repartir.
Est-ce que vos pensées allaient rapidement? Incroyablement vite
Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir? Tout semblait se passer à la fois; ou le temps s'arrêtait ou perdait toute
signification
Est-ce que vos sens étaient plus vifs que d'habitude? Incroyablement plus vifs
Est-ce que votre vision était différente de
ce qu’elle est en temps normal? Oui Les couleurs étaient plus vives. Je savais que Dieu et Jésus étaient
réels. Je m’en rappelle comme si c’était hier.
Est-ce que votre ouïe était différente de ce
qu’elle est en temps normal? Oui Je pouvais tout ressentir, j’étais relié aux âmes – du moins
intuitivement Je pouvais les entendre chanter de joie. J’ai terriblement
souffert quand on m’a dit de repartir.
Avez-vous eu l'impression d'être conscient de choses se déroulant ailleurs? Oui, et les
faits ont été vérifiés
Êtes vous passé à travers un tunnel? Oui J’étais dans un tube, comme un ascenseur. Je regardais les murs noirs
et suis sorti dans un pré avec une énorme structure de cristal dans la vallée.
Avez-vous rencontré ou été conscient de la présence d'êtres décédés ou encore
vivants? Oui Une forme de vie se tenait près de
moi.. Nous avons communiqué par télépathie.
Avez-vous vu ou vous êtes-vous senti entouré par une lumière brillante? Non
Avez-vous vu une lumière qui ne vous semblait pas d'origine terrestre? Oui la lumière
était Dieu et infusait tout.
Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde non terrestre? Un endroit
clairement mystique ou un domaine surnaturel
Quelles émotions avez-vous ressenties durant l'expérience? Amour, joie, bonheur, compréhension et finalement, de la douleur
émotionnelle.
Avez-vous eu une sensation de paix ou de réconfort? Paix ou bien-être incroyable
Avez-vous eu un sentiment de joie? Une joie incroyable
Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être uni avec l'Univers? Je me sentais
uni(e) au monde ou ne faisait qu'un avec le monde
Avez-vous eu l'impression de soudainement tout comprendre? Tout sur l'univers
Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues? Mon passé est apparu en un clin d'œil, hors de mon contrôle J’ai appris que nous devons vivre dans l’amour et l’harmonie. Dieu est la
source de tout amour et Jésus est bien ce qu’il dit être.
Toute la vie est connectée. De ce point
de vue, le corps est une prison pour moi.
Est-ce que des scènes de votre avenir vous sont apparues? Des scènes de l’avenir du monde
Avez-vous atteint une frontière ou une structure physique limite? Oui Une
structure cristalline ou je n’ai pas pu entrer.
Êtes-vous arrivé à une frontière ou à un point de non-retour? J'ai atteint une barrière que l'on ne me permettait pas de dépasser; ou
j'étais renvoyé contre ma volonté