EMI de William AM
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :
Un jeudi après-midi à la fin du mois de janvier 1993.
A une époque où l’affirmation du Christ avait atteint un sommet dans ma vie. Je
suis mort. J’ai péri d’une mort totale. La seule chose à laquelle je puisse
quelque peu comparer ce que j’ai vécu, c’est « l’Expérience de Mort Imminente ».
Toutefois il manquait un élément majeur de l’EMI. Précisément la partie où
j’étais censé être entraîné, ou attiré, ou simplement que je n’aie pas essayé.
J’ai bien fait plusieurs tentatives, cela n’a pas fonctionné.
C’était une journée comme toutes les autres, puis c’est arrivé, on m’a percuté !
Au moment où je passais devant elle, la première camionnette a coupé la roue
arrière de ma moto, propulsant l’arrière de celle-ci, en un mouvement
circulaire, dans le flux inverse de circulation et une autre camionnette, qui a
également percuté l’arrière de la moto de manière identique, accélérant
énormément la vitesse de rotation. J’ai été projeté au sol avec une force
suffisante pour me rompre le cou. La protection de mâchoire du casque intégral
que je portais a encaissé le premier point d’impact. Mon cou s’est tordu et
cassé si nettement et rapidement que je n’ai même pas su que j’étais mort !!! Je
me suis donc relevé. J’ai commencé à me brosser. Je portais toujours mon casque
et le blouson de pilote de chasse allemand en cuir gris des stocks de l’armée,
il n’était pas déchiré mais je sentais les petits morceaux d’asphalte à travers
les gants en brossant les érosions à l’avant du blouson. Mes oreilles sonnaient
tellement que je n’entendais rien du tout, sauf une tonalité résonnante, aiguë
et persistante. J’avais la sensation que tout mon corps était insensibilisé et
enflé. Un ronflement vibratoire puissant parcourait tout mon être. Tout à fait
ce que j’aurais imaginé ressentir après avoir été catapulté dans le sol avec la
force que je venais juste de subir. Vous connaissez peut-être cette sensation.
Je me rappelle m’être senti ainsi à d’autres moments de ma vie, alors que je
subissais un état de choc.
En tournant la tête vers la droite, j’ai vu que ma moto se trouvait là au milieu
de la route à environ 2 mètres de moi. Un break s’était arrêté plus loin, pour
bloquer la circulation sur les lieux. Une voiture est arrivée, contournant
rapidement le break par la droite, elle a accéléré en passant directement à
travers moi, puis elle a filé sur la route, s’éloignant de l’accident. Les gens
avait commencé à se rassembler autour de mon corps, alors que je gisais immobile
sur le sol, entre la moto et le véhicule qui s’était arrêté pour bloquer la
circulation sur les lieux. Les gens s’agitaient frénétiquement, se couvrant le
visage et détournant le regard en voyant, à cause de la position non naturelle
de mon cou, mon regard sans vie, les yeux encore ouverts fixant le vide. Mort à
l’évidence.
J’ai vu que personne ne m’a touché ni essayé de me déplacer. Je me suis donc mis
à quatre pattes et j’ai tenté de réintégrer mon corps, en mettant tous mes
membres dans la position dans laquelle je gisais. D’abord les jambes, puis le
tronc et enfin la tête. Je me rappelle avoir vu le bord de l’ouverture du casque
en regardant ma main gauche, alignant soigneusement les doigts les uns dans les
autres. Un homme s’était mis à quatre pattes pour essayer de voir mes yeux de
plus près, afin de se rendre compte s’il restait un signe de conscience ou de
respiration. J’imagine qu’il pensait qu’il était possible que je sois toujours
en vie, seulement paralysé à partir du cou. A cet instant, je l’aurais accepté.
J’espérais ressentir un genre de clic au moment où j’aurais été totalement
aligné avec moi-même. Cela ne s’est pas produit. Lorsque j’ai pris appui au sol
sur les paumes, mes épaules et la tête se sont élevés d’une trentaine de
centimètres avant que je ne réalise que je me voyais toujours allongé par terre
en dessous de moi. Cela ne marchait pas. J’ai fait deux autres tentatives pour
me relever en compagnie de mon corps, avant de me lever sans lui.
J’étais maintenant totalement conscient de ce qui se passait. Je venais de
mourir d’un accident de moto devant chez moi, en allant au travail un
après-midi. Et le pire, c’est que mon cou était totalement cassé, je ne pouvais
pas retourner dans mon corps. Je ne savais pas quoi faire. Je ne me sentais
alors plus concerné par mon corps ni par les gens qui essayaient de m’aider, ni
même par toute la scène. Je me suis davantage intéressé à ce qui a commencé à se
produire ensuite. Par rapport à la scène, j’étais de nouveau positionné tel que
je l’avais été lorsque j’avais commencé à me brosser. Cette fois je n’avais pas
la sensation physique d’exister, mon mouvement était plus entraîné ou tiré qu’il
ne l’avait été auparavant, je ne pouvais plus me voir. Mes sens ont tous paru se
transformer en un sens de présence, remplaçant la vue, l’odorat, le toucher ou
l’ouïe. J’étais uniquement présent et conscient. Le monde visuel s’est mis à
tournoyer. J’ai ressenti l’arbre dans ma cour et le mur de ma maison, alors
qu’un tunnel se formait exactement à travers eux et que j’étais entraîné dans
celui-ci. Dans les parois du tunnel, il semblait y avoir des espaces occupés par
les évènements de ma vie, aucun ne se détachant particulièrement, ou je n’en ai
considéré aucun comme spécial par rapport à un autre. J’étais plutôt fasciné par
la façon dont ils étaient révélés que par le contenu de chaque espace. Après
l’avoir traversé, quel que soit ce dont il s’agissait, la réalité s’est mise à
reprendre forme, exactement de la même manière qu’elle l’avait perdue juste
quelques instants auparavant. J’ai retrouvé les sens physiques que je possédais,
me retrouvant à côté de mon lit, dans ma chambre qui s’est remise à exister, en
même temps que je me remettais à exister. Je me suis vu allongé, endormi dans
mon lit. Je ne portais qu’un boxer. Le même que je portais dans le lit. Je me
suis allongé dans mon corps si facilement et confortablement, j’étais tellement
fatigué. Je me suis endormi.
Médicaments
ou substances liés à l’expérience, ayant potentiellement pu l’affecter ?
Incertain. J’ai utilisé de petites quantités de LSD
occasionnellement entre l’âge de 17 et 19 ans, de la marijuana de 16 à 25, ainsi
que de la psilocybine. De façon récréative, de la cocaïne et du speed de 22 à 36
ans. Cette expérience ne ressemblait pas ou ne paraissait pas du tout similaire
aux expériences induites par la drogue. A l’époque, je ne passais pas par un
cycle de ressenti anormal de mon moi habituel ni par l’utilisation de substances
inconnues.
Ce type
d’expérience était-il difficile à exprimer avec des mots ?
Oui . La crédibilité de l’expérience m’a posé problème à
moi-même. Je n’en ai pas parlé du tout pendant quelques temps, afin de ne pas
paraître avoir perdu ma santé mentale. Il a finalement fallu que j’explique
certains changements qui m’avaient transformé. J’ai donc raconté l’expérience à
ma famille et certains amis proches et sûrs. Ils m’ont encouragé à en parler
davantage. Il est devenu plus facile d’en parler depuis. Il m’arrive encore
parfois d’être bouleversé en le racontant.
Au moment de
l’expérience y avait-il une situation menaçant votre vie ?
Oui . L’accident de
moto.
Quel était
votre état de conscience et de lucidité au moment de l’expérience ?
Intensifié !
D’une
certaine manière, l’expérience ressemblait-elle à un rêve ?
Seulement dans le sens ou elle paraissait différente de
la réalité.
Avez-vous
vécu une séparation de votre conscience et de votre corps ?
Oui . J’ai vécu un état dans lequel je voyais et
ressentais moi-même, mais les autres ne pouvaient ni me voir ni me sentir,
j’étais donc isolé et séparé d’eux mais je pouvais encore observer. Je pouvais
toujours agir mais sans aucune influence. Comme un fantôme, dirais-je.
Et aussi un état privé de tous les sens physiques, seules la présence et la
conscience persistaient. Comme éthérique, dirais-je, mais pas exactement.
Avez-vous
entendu des sons ou des bruits inhabituels ?
Oui . Uniquement une tonalité réverbérée, forte,
dans la gamme aiguë/medium. Sinon, principalement le silence.
Etes-vous
passé(e) dans ou avez-vous traversé un tunnel ou un espace fermé ?
Oui
ce que j’ai traversé est bien reproduit dans la série
TV « Sliders ».
Avez-vous vu
une lumière ?
Non. Il n’y avait pas de lumière dans le tunnel,
c’était peu profond, pas obscur mais faiblement éclairé à l’autre extrémité.
Avez-vous
rencontré ou vu d’autres êtres ? Non.
Aucun, si ce n’est les personnes vivantes impliquées dans l’accident et avec
lesquelles je n’interagissais pas.
Avez-vous
revu des évènements passés de votre vie ?
Incertain. Des évènements se trouvaient dans des
espaces sur les parois du tunnel, ils paraissaient relever de ma vie, je n’y ai
toutefois pas accordé beaucoup d’attention.
Avez-vous
observé ou entendu, pendant votre expérience, quoi que ce soit, concernant des
personnes ou des évènements et qui a pu être vérifié par la suite ?
Oui . Je portais un casque que je n’avais pas lorsque je
suis revenu mais qui m’a été donné avant que je ne meure. Et qui m’a été redonné
peu de temps après mon retour et avant le moment où j’étais mort auparavant.
Avez-vous vu
ou visité des lieux, niveaux ou dimensions admirables ou particuliers ?
Non
Avez-vous
ressenti une modification de l’espace ou du temps ?
Oui
Je suis retourné dans mon corps deux semaines avant l’événement qui a provoqué
ma mort.
Avez-vous eu
le sentiment d’avoir accès à une connaissance particulière, à un sens et / ou à
un ordre de l’univers ?
Oui . Seulement après le retour.
Avez-vous
atteint une limite ou une structure physique de délimitation ?
Oui . Le cou cassé.
Avez-vous
pris connaissance d’évènements à venir ?
Oui . J’ai pris connaissance d’une gamme de possibilités
pour lesquelles les choses se produisent effectivement. Je suis aussi devenu
capable de reconnaître des variables qui se produisent
effectivement, ainsi que comment la gamme de
possibilités fluctue en fonction de la détermination de chaque variable.
Avez-vous
été impliqué(e) dans, ou au courant d’une décision de retour au corps ?
Incertain. Je savais que je voulais revenir, mais
j’ignore si c’est pour cette raison que ce fut le cas. Il y a eu un autre moment
où j’ai été autorisé à m’impliquer dans une telle décision. Mais je ne sais pas
si mon implication a effectivement eu un impact sur la décision.
Suite à
votre expérience, avez-vous eu des dons spéciaux, paranormaux, de voyance ou
autre, que vous n’aviez pas avant l’expérience ?
Incertain. Certains pourraient l’appeler ainsi, mais je
le vois seulement comme une perception accrue.
A la suite
de l’expérience, votre comportement ou vos croyances ont-ils changé ?
Oui , une plus grande conviction dans ma foi.
De quelle
manière l’expérience a-t-elle affecté vos relations ? Votre vie quotidienne ?
Vos pratiques religieuses ou assimilées ? Vos choix de carrière ?
La plupart des choses sont différentes maintenant,
principalement vis à vis des possessions matérielles.
Il est surprenant de constater à quel point la valeur attribuée aux possessions
matérielles affecte les relations, la vie quotidienne, les choix de carrière,
etc…etc..
Votre vie
a-t-elle changé spécifiquement en conséquence de cette expérience ?
Oui
Avez vous
raconté cette expérience à d’autres personnes ?
Oui . Les gens sont vraiment influencés lorsque je leur
raconte mon expérience. Il semble que de nombreuses manières (je ne fais
qu’espérer cela), ils peuvent avoir un aperçu de ce qu’est la vie éternelle.
Afin d’avoir un concept ou une graine à faire germer.
Quelles
émotions avez-vous éprouvées suite à votre expérience ?
Toute la gamme des émotions, tout cela dans une mesure
plus grande qu’auparavant.
Quelle a été
la partie la meilleure et puis la pire de votre expérience ?
La meilleure (réintégrer l’intérieur), la pire (ne pas
réintégrer l’intérieur).
Y a-t-il
autre chose que vous souhaiteriez ajouter au sujet de l’expérience ?
Oui , il n’y avait pas assez de place pour terminer. Je
suis revenu deux semaines avant de partir.
Après
l’expérience, d’autres éléments dans votre vie, des médicaments ou des
substances ont-ils reproduit une partie de l’expérience ?
Non
Les
questions posées et les informations que vous venez de fournir décrivent-elles
complètement et avec exactitude votre expérience ?
Oui
Merci de
proposer toute vos suggestions afin d’améliorer ce questionnaire :
vous avez mentionné qu’il y avait plus d’espace qu’en
réalité. Si j’avais su, j’aurais condensé.